INVITATION

AFFICHES ET DESSINS





Pour toute demande d’informations ou d’inscription : bfb@byfredblanc.com
INVITATION
AFFICHES ET DESSINS
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Quand Francesco m’a appelé, il y a bientôt un an, pour m’informer qu’il souhaitait que les Sunday jazz loft reprennent, en dehors du fait que j’étais excité par cette bonne nouvelle, j’ai trouvé cela bizarre d’avoir eu la même idée deux jours auparavant.
Les souvenirs du dernier concert étaient déjà bien loin. Un SJL sur le thème de “l’envie” dans un croisement accordéon-sax ou accordéon-clarinette avec une date à la beauté toute typographique et impossible à oublier : 02 02 20.
Puis un grand vide. Du rien local, national, mondial, sans date de péremption.
Soit plus de deux ans sans ressentir le frisson de l’arrivée des Sunday jazz lofters. La peur qu’ils ne soient pas au rendez-vous. L’inquiétude de ne pas avoir le temps de tout organiser comme il se doit avant le plaisir intense de goûter une nouvelle expérience bearzattienne, suivie de l’excitation post-concert. Et la joie finale des rangements incontournables, tout en se rappelant des beaux morceaux de partages, aussi bien artistiques qu’humains.
Vous devez comprendre, vous qui avez goûté à au moins une de ces messes italo-locales.
J’avais imaginé, tout au long de cette période un rien élastique, que la reprise des SJL aurait lieu quand nous ne porterions plus de masques. La fréquence à laquelle j’entendais la petite phrase – “À quand le prochain Sunday jazz loft ?” – grandissait d’une manière exponentielle. Francesco ressentait le besoin d’y retourner, et moi avec. Le 19 juin dernier nous nous sommes donc retrouvés dans les murs du loft réaménagé façon “vous êtes les très bienvenus”.
Il fallait frapper fort. Pour cela nous avons tout d’abord décidé de ne plus réaliser que deux SJL par an, pour que Francesco puisse concrétiser des expérimentations musicales aussi inattendues que désirées.
Et voilà qu’il a voulu jouer du “bizarre à la Monk”. Vous voyez ce qu’est du bizarre ? Vous voyez qui est Monk ? Pour cela il fallait au moins être accompagné par le maître de la question, celui qui connaît le sujet sur le bout de ses doigts de pianiste et d’écrivain : l’auteur de “Monk“ dans la collection Folio. Rien de moins bizarre, Laurent de Wilde a tout de suite accepté l’invitation à jouer cette partition avec Francesco.
Ces deux musiciens qui n’avaient jamais échangé de la note sont partis dans des dialogues incroyablement sensibles, où l’un donnait la réplique à l’autre sans aucun échauffement préalable et avec une telle connexion qu’on aurait pu croire qu’il se connaissaient depuis toujours. Rien de moins bizarre.
Quelques titres de Monk sur un petit bout de papier et l’envie de partager, entre eux mais aussi avec le public. Rien de moins bizarre quand Laurent de Wilde, le pianiste des deux, nous a raconté des anecdotes sur Thelonious, que Francesco le saxophoniste clarinettiste écoutait avec un délicieux regard, respectueux de celui qui sait.
À deux ils ont fait basculer le concert dans une dimension inconnue où la personnalité de l’homme au chapeau et aux notes dissonantes planait au-dessus des interprètes, sans rien dire, avec ce plaisir non dissimulé de les entendre jouer sa musique. Et pas n’importe comment. Rien de moins bizarre me direz-vous ?
Nous le public, nous voulions un morceau de plus, juste encore un. À peine la clarinette lâchée, le sax était repris avec plus de tonus, aux côtés du piano dont le son pénétrait dans chaque interstice du loft en jazz. Puis la clarinette est venue reprendre la parole monkienne en duo.
“Place au théâtre !” a ensuite clamé Francesco. J’ai pris leur suite, l’air bizarre paraît-il, perdu dans un texte oublié. La tête de ma fille Esther, en souffleuse, apparaissait parfois derrière moi, ce qui a déclenché plus d’un rire galvanisant avant qu’elle ne m’aide dans cette tâche prétendument insurmontable : interpréter un texte faussement oublié. Pour la première fois l’invité a improvisé avec Francesco sur mes deux poèmes. Dans ma vision périphérique j’ai distingué leur connivence toujours grandissante.
Fin de l’intermède poétique. Elia (mon fils pour ceux qui ne le savent pas encore) est alors apparu dans un sketch où il s’est mis à conférencer sur le bizarre à la Monk, en se référant à l’ouvrage de l’auteur qui était juste là, à ses côtés, en posture post-jeu, un petit sourire de curiosité aux lèvres.
Dans un discours revisité perso, notre stand-upper s’est laissé aller à des glissements maîtrisés, des variations de tons, juste ce qu’il fallait avant de s’arrêter brusquement sur une touche finale où Laurent de Wilde a apporté un petit supplément de bizarre. Voilà qu’Elia Blanc commence à se sentir à l’aise dans un style qui transpire sa personnalité en construction. Ça promet pour les prochains SJL. Dérapages en tous genres assurés.
Et voilà me direz-vous, c’était déjà terminé. N’oubliez pas les fromages, tartines, vins et desserts, avant la direction after !
Un duo où Ludovic de Preissac s’est amusé au piano avec un Francesco tranquillement affalé dans un canapé, chemise ouverte, lunettes de soleil sur le nez et clarinette ou sax en bouche. Je ne me souviens plus très bien. En fait je ne me souviens plus de grand-chose. C’est bizarre.
Vivement le prochain… que tout cela me revienne, et que vous aussi, vous reveniez ! Nous vous attendons le 7 mai.
le clip vidéo “El triumfo del Zorro” a été sélectionné à la 31e édition du festival #Balancetoncourt”.
Coréalisation #frèdBlanc #EliaBlanc #johnsunetjeunson
– L’enfant en Zorro : Noé Maidenberg
– Don Diego de la Vega au sax : Francesco Bearzatti
– Direction d’acteurs : Astrid Bouygues
– Assistante réal. : Alexandra Baly
– Maquilleuse : Margaux Duroux, Mathilde Madeleine Gasparini
#clipvideo #videoclip #byfredblanc #byfrèdblanc #jazz #musique #musiquedejazz #clipdemusique #films #fredblanc #byfrèdblanc #photo #noiretblanc #musiciens #enfants #realisateur #coursmétrage #francescobearzatti #AlexFéliciBaly
Pour redécouvrir le clip vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=jLOWDzF-BXU
Hier mon boîtier photo a fixé William autant qu’il le pouvait, tant que Klein était là, mais ça c’était avant.
Demain, lors de sa prochaine exposition, ses œuvres seront entourées de ceux qui l’ont apprécié, connu, respecté, idéalisé.
Son regard malicieux quant à lui, accompagné de son boîtier photo au bout de ses doigts, aura pris la tangente.
Aujourd’hui pour le retrouver je me suis plongé dans mes images de lui.
J’ai recroisé bien des photos, mais une m’a fait sourire, ce portrait au geste un tantinet provocateur, ce petit doigt d’honneur qu’il aimait tant faire à ceux qui essayaient de l’immortaliser.
Je l’ai pris en photo autant que je pouvais, tant qu’il était là, mais ça c’était avant…
Mini film Hommage à William Klein (pœm-poème), pour démarrer l’année 2023.
Aujourd’hui à minuit s’achèvera le dépôt des dossiers de participation à ce prix de commande.
En tant que directeur artistique de ce prix, mon idée première a été de donner la parole aux photographes dans le monde de l’entreprise, afin de démontrer que l’on peut être créatif dans ce domaine qui est encore trop souvent considéré comme uniquement alimentaire.
Ce prix créé pour et par Herez, conseil en gestion de patrimoine, propose aux photographes
de s’exprimer sur les deux univers quotidiens de l’entreprise, ceux de la famille et de
l’entrepreneur, aussi bien avec leur écriture personnelle qu’avec leur regard créatif, voire décalé.
C’est le résultat de cette alchimie qui a permis en 2021 à une photographe artiste Néerlandaise,
Melissa Schriek, de devenir lauréate de la première édition avec sa double série inattendue.
Il ne pouvait pas y avoir meilleur choix du jury, dont Christoph Wiesner (directeur des Rencontres
d’Arles) faisait parti, pour soutenir la photo d’entreprise et ainsi affirmer qu’il est possible
de s’exprimer réellement dans cette discipline de la photo corporate, trop souvent considérée
comme la cinquième roue du carrosse.
C’est pour cela que je me bats, que ce prix existe et continuera à exister.
Participation
– Gratuite,
– Un dossier comportant une note d’intentions, trois photos minimum par thème
(famille & entrepreneur), un CV et un portrait,
– Date limite : 6 juillet 2022.
Le lauréat
– Remportera 6 000 euros et entrera dans la collection Herez,
– Aura plusieurs mois pour réaliser ses deux séries,
– Devra produire deux fois 7 photos (famille & entrepreneur).
– Pour plus d’informations : www.herezcorpo.fr
Plus que quelques jours avant la reprise des #Sundayjazzloft, ce qui me procure une grande excitation.
Vous êtes nombreux à m’avoir demandé quand ils allaient reprendre, c’est dimanche.
Pour ceux qui ne se sont pas encore inscrits : fb@fredblanc
C’était en 2004. Il y a 19 cartes de vœux de cela, je réalisais la première – célébration graphique et photographique de la nouvelle année – pour l’entreprise de gestion de patrimoine de mon ami Patrick Ganansia.
L’art étant déjà à l’époque omniprésent dans sa vie, il l’était naturellement aussi dans son entreprise où je m’occupais depuis quelques années de la communication.
Lors de l’un de nos échanges, nous avions eu l’idée de donner carte blanche à des artistes afin qu’ils transcendent, avec leur écriture picturale, le métier de la gestion de patrimoine.
Quatre peintres se sont succédés pour relever ce défi : Antonio Segui, Peter Klasen, Richard Texier et Philippe Cognée.
Pour l’un ce fut la réinvention d’un coffre-fort, pour un autre la renaissance d’une ville moderne.
Quatre rencontres exceptionnelles où j’ai pu fixer photographiquement chaque tableau en cours d’élaboration, où j’ai pu échanger avec chaque artiste sur les raisons qui les poussaient à réaliser une telle œuvre. Où j’ai pu arrêter le geste de leur main en train de poser une touche de couleur sur la toile.
REVENONS À ANTONIO SEGUI.
Je me rappelle très clairement de mon arrivée en bas de chez lui avec Patrick. Nous nous trouvions quelque part à Arcueil avec deux adresses en poche. L’une était celle de son domicile, l’autre celle de son atelier.
Un homme aussi moustachu que jovial nous a accueillis à la porte de l’atelier avec un fort accent d’Amérique du sud. C’était Antonio Segui en personne.
Mon cœur battait à la vitesse “je rencontre un artiste”, au rythme accéléré de “je pénètre dans le lieu de sa création, à ses côtés”.
Pendant que Patrick discutait avec lui, j’ai observé chaque angle de son atelier. Petit à petit je me suis enfoncé dans le moindre de ses recoins, jusqu’à croiser un groupe bien ordonné de petits personnages-sculptures qui se sont imposés à moi. J’ai fait leur portrait. Un portrait de groupe.
Notre hôte nous a finalement présenté son tableau en construction. Au milieu de la toile se trouvait le bâtiment de la bourse entouré d’immeubles, de grues et de rues bondées d’hommes d’affaires se dirigeant vers leurs objectifs à atteindre.
Paradoxalement, avec ses petits personnages si particuliers et son écriture presque enfantine, Antonio Segui est arrivé à nous plonger au cœur des métiers de la gestion de patrimoine.
Avant que nous ne partions, il nous a fait entrer dans son appartement pour nous montrer sa collection de masques africains. Et pas n’importe laquelle. Toute une vitrine format musée où des masques de tailles et de styles différents se répondaient. Je ne parlais plus. Je découvrais l’une de ses inspirations. Je comprenais mieux alors l’existence de ce toujours même personnage traversant ses tableaux. Une sorte de personnage masqué : l’homme moderne. Je me délectais devant sa collection au point d’oublier d’en faire une photo ou deux.
Deux ans plus tard, je suis revenu voir Antonio Segui avec mon fils de trois ans. Je lui apportais quelques tirages des photos présentes dans la carte de vœux. Étais-je venu pour le croiser à nouveau, pour compléter mon souvenir photographique, ou pour éveiller le regard de mon fils sur l’art ?
Un peu des trois sûrement.
C’était le 6 novembre 2019.
C’était à Paris photo, sur le stand de Polka.
Ce fut un croisement de regards, une main qui m’aurait peut-être salué, ou qui a juste caché son visage en voyant mon objectif.
C’était en passant. C’est déjà terminé.
C’était Manfred Thierry Mugler.
– Une balade au rythme de la musique du Professionnel composée par Ennio Morricone, où un silence rempli d’émotion est fortement présent sur l’esplanade des Invalides.
– Une touche de Bébel entre cigare, caleçon à pois ou casquette, qui vient naturellement apporter un peu de légèreté à cette fin d’après-midi où chacun rend hommage à sa manière à Jean-Paul Belmondo.
– B E L M O N D O en lettres majuscules sur ses affiches de cinéma, Belmondo et ses Belmonderies qui ont bercé l’enfance de beaucoup d’entre nous.
Et si cet hommage ne s’arrêtait pas là…
#Belmondo #JeanPaulBelmondo #Bébel #comédien #hommage #cinéma #photo #film #Invalides #hommageaJeanPaulBelmondo #FrèdBlanc #ByfrèdBlanc #photographe #vidéaste #acteur
Deux personnes qui vivent ensemble depuis près de 10 ans et qui décident de régulariser leur union, comme on dit encore dans certains milieux autorisés à penser ainsi, c’est classique.
Un couple qui s’aime et qui le vit sans faux-semblants ni démonstration indécente, c’est touchant.
Un groupe d’une trentaine d’amis inséparables qui partagent tout ensemble jusqu’aux moindres détails de cette journée d’exception, c’est moins habituel mais tout aussi vrai.
Une union dans une cathédrale remplie à presque craquer de proches, un couple entouré de deux fois six témoins, c’est impensablement réel.
Un château familial où le moindre des recoins laisse courir l’imagination de chacun, dans des contre-jours aveuglants, des escaliers en colimaçon et des pièces qui cachent des pièces derrière d’autres pièces, c’est un vécu répété encore et toujours depuis plus de 12 générations.
Une fête où l’ambiance se laisse aller jusqu’à une boîte à fromages hors-normes, où la danse enivre la fin de soirée dans une communion partagée entre tous, c’est le premier jour de leur nouvelle vie à deux.
Un déjeuner sur l’herbe avec un verre de vin à la main pour certains, un brunch autour de plusieurs cochons rôtis à la broche pour d’autres, c’est encore un peu de plaisirs partagés. C’est leur mariage qui s’achève, c’est leur mariage qui démarre.
Diaporama photographique – c’est un voyage de moins de 2 minutes.
Après avoir échangé sur les ondes du web avec Laurent de Wilde et Airelle Besson, je viens de rencontrer un autre personnage incontournable du jazz ; Andy Emler.
Andy est le créateur du Mega octet, groupe de neuf musiciens qui expérimentent sans relâche – entre compositions et improvisations – tous les univers du jazz.
Nous avons échangé sur différents sujets comme la sortie de son dernier album Just a begining, hommage 30 ans du Mega octet, album que j’ai eu la chance d’entendre en concert à la maison de la poésie. Mais je ne vous en dis pas plus…
Venez découvrir Andy, son rapport particulier à la musique comme aux relations humaines dans l’émission qui sera diffusée sur Art dictrict radio à 14h, le mardi 5 et vendredi 8 octobre 2021.
Aujourd’hui, chacun d’entre tous pourrait raconter son “Bébel & Moi”, un Moi tout petit le regardant déjeuner de l’autre côté de la très très grande vitre d’un club de sport chic, lui grimaçant, le petit si fier de le connaître déjà si bien, de reconnaître l’Incroyable, le Flamboyant aux gestes grandiloquents qu’il a déjà moultes fois rencontré sur les écrans, en famille parisienne, entre amis de la montagne, puis en plus vrai encore,
bien après Kean le roi sur planches, lors d’une de ses rares sorties “people”, dans une “Comédie à la Française“ façon festival où ce Moi qui avait grandi l’a fixé sur papier sensible, sur papier photo, avec son compagnon à poils longs format lilliputien dans le creux de la main, avant de lui offrir cette image au Flore
puis de le saluer à nouveau aux Deux Magots, lui, avec son encore et toujours majestueux rire aux lèvres, entouré d’autres petits, comme ce Moi d’il y a bien longtemps,
lui, le maître aux multiples bagues, toujours souriant à la vie de chacun d’entre tous, avec cette chance qui ne l’a jamais quitté comme il l’a tant répété de tout son corps, avec cette joie donnée et redonnée en toute circonstance, lui qui a toujours été vraiment présent avec chacun d’entre tous, sans jamais se prendre un coup de vertige en pleine tête.
Il était un jour un petit garçon au regard profond, aux 2 pieds incrustés dans le présent, fixant l’horizon et donnant tout ce qu’il avait déjà compris de ce qui se passait autour de lui.
Nous l’avions déjà remarqué quand mon fils Elia l’avait choisi comme comédien dans son court-métrage du Nikon film festival, où il devait jouer à jouer devant une caméra pour raconter l’histoire qu’Elia avait inventée.
Face à cet ovni aux cheveux dorés et au regard plus que malin, il fallait trouver le nouveau délire à bâtir avec Monsieur mon fils pour utiliser la folie de ce petit bonhomme.
Sous le charme de cet enfant hors norme, un personnage s’est construit en quelques heures ; un Zorro sortant de l’imagination de mon fils et de votre serviteur.
Puis l’histoire a suivi.
Celle d’un voyage dans l’une des musiques de notre camarade Francesco Bearzatti au travers des yeux d’un enfant, au travers de son dernier disque hommage à Zorro, en enfant.
L’un jouant à Zorro en se déguisant, l’autre jouant à Zorro en composant de la musique. L’un jouant à Zorro au bout de son épée, l’autre jouant Zorro au bout de son saxophone.
Le soir même le musicien avait accepté, les parents de l’enfant aussi. Le petit Noé était de la partie.
Quelques jours après nous écrivions le pitch du clip vidéo d’une des musiques de Francesco Bearzatti.
En moins de temps qu’il n’en faut pour sortir sa caméra, l’analyse de la musique, l’invention d’une histoire, le storyboard, le tournage, le montage et la retouche d’images étaient terminés.
C’est comme ça que nous avons créé ce clip, c’est comme ça que la réalisation, la première réalisation d’Elia et Frèd Blanc est née, sous le nom de “John’sun et Jeun’son”.
Il ne vous reste plus maintenant qu’à découvrir le clip “El Triunfo del Zorro”, qui a déjà dépassé les 19 000 vues.
A bientôt pour de nouvelle aventures…
Me voilà enfin, (“Me” étant Frèd blanc) de retour sur les ondes d’Art District Radio. Je me retrouve face à Francesco Bearzatti qui, confiné en Italie n’était pas encore revenu en France.
Quel plaisir de parler Jazz avec celui qui, en plus d’être un exceptionnel musicien et devenu un véritable camarade de jeux ; avec qui depuis le 02/02/20 nous n’avons pas pu organiser de nouveaux Sunday jazz loft, mais avec qui nous n’avons pas pu faire autrement que d’inventer d’autres délires, dont nous dévoilons le bout d’un dans l’interview.
Réconfortons-nous donc avec la voix italiono-chantante de Francesco, avant que le 26e Sunday jazz loft ne voit le jour, un jour.
Voici les deux dates de diffusions avant de retrouver l’émission en podcast :
– Mardi 9 février 2021 à 14h
– Vendredi 12 février 2021 à 14h
https://artdistrict-radio.com/news/jazz-interview-rencontre-francesco-bearzatti-dans-la-peau-de-zorro-128
Cet après-midi, j’enchaîne avec une autre interview, celle d’une chanteuse musicienne que j’affectionne tout particulièrement : Camille Bertault.
En 2021, on ne se détourne pas, on change de direction.
C’était en 2016, j’ai croisé Frank Horvat lors de Paris Photo.
Je me trouvais dans le Grand Palais, tout au fond de la première rangée à droite, pas loin de la galerie “…”, peu importe, c’est sans importance.
Lui était devant moi en train d’échanger avec Sabine Weiss. Il voulait son avis sur un ouvrage photo qu’il tenait précieusement entre ses mains.
Je me suis présenté. Je lui ai demandé s’il accepterait que je réalise un “Portrait reportage” de lui, comme je l’ai fait depuis plus d’une décennie avec des photographes comme Marc Riboud, William Klein, Sebastiao Salgado et bien d’autres encore.
Il a accepté.
Je lui ai proposé de fixer son image furtivement, dans l’instant, à l’arraché.
Il a accepté.
Sabine Weiss m’a laissé aussi attraper son image, si vite que c’était déjà terminé.
Elle connaissait aussi cette aventure des “Portraits reportages”, cette aventure que je n’ai pas eu le temps non plus de démarrer avec elle.
Nous nous trouvons maintenant près de quatre années plus tard, et même s’il a accepté, il est parti trop loin pour que je puisse le rattraper.
J’ai raté son rendez-vous.
Après huit semaines de confinement accompagnées d’une #affichetonregard quotidienne, j’ai réalisé plus d’une quarantaine de portraits photographiques de professionnels qui, par leur travail, nous ont permis de rester chez nous, de garder notre ville propre, de nous nourrir, d’être soignés, d’être protégés du virus.
Ces photos structurent les #affichetonmeeerci quotidiennes dont la fréquence est maintenant passée à un jour sur deux jusqu’à fin juillet.
Vous découvrirez ci-dessous la cinquième et dernière série d’affiches.
#affichetonmeeerci 41 : infirmière
#affichetonmeeerci 42 : gendarme – garde républicaine
#affichetonmeeerci 43 : boucher
#affichetonmeeerci 44 : infirmière
#affichetonmeeerci 45 : gendarmes – garde républicaine
#affichetonmeeerci 46 : affiche remerciement hôpital
#affichetonmeeerci 47 : applaudissements de 20h
#affichetonmeeerci 48 : applaudissements de 20h
La phase suivante sera le regroupement dans un ouvrage : “Le Pari(s) confiné” des affiches, photos, dessins et poèmes réalisés pendant le confinement et le déconfinement.
1 – Financement participatif : septembre – début octobre
2 – Impression : octobre
3 – Sortie prévue : fin de l’année
Après huit semaines de confinement accompagnées d’une #affichetonregard quotidienne, j’ai réalisé plus d’une quarantaine de portraits photographiques de professionnels qui, par leur travail, nous ont permis de rester chez nous, de garder notre ville propre, de nous nourrir, d’être soignés, d’être protégés du virus.
Ces photos structurent les #affichetonmeeerci quotidiennes dont la fréquence est maintenant passée à un jour sur deux jusqu’à fin juillet.
Vous découvrirez ci-dessous la quatrième des 5 séries d’affiches.
#affichetonmeeerci 31 : propreté de Paris
#affichetonmeeerci 32 : policier
#affichetonmeeerci 33 : glacier
#affichetonmeeerci 34 : policier
#affichetonmeeerci 35 : conducteur de métro
#affichetonmeeerci 36 : postier
#affichetonmeeerci 37 : chef de service, médecin urgentiste
#affichetonmeeerci 38 : buraliste
#affichetonmeeerci 39 : infirmière
#affichetonmeeerci 40 : imprimeur
Après huit semaines de confinement accompagnées d’une #affichetonregard quotidienne, j’ai réalisé plus d’une quarantaine de portraits photographiques de professionnels qui, par leur travail, nous ont permis de rester chez nous, de garder notre ville propre, de nous nourrir, d’être soignés, d’être protégés du virus.
Ces photos structurent les #affichetonmeeerci quotidiennes dont la fréquence est maintenant passée à un jour sur deux jusqu’à fin juillet.
Vous découvrirez ci-dessous la troisième des 5 séries d’affiches.
#affichetonmeeerci 21 : propreté de Paris
#affichetonmeeerci 22 : postière
#affichetonmeeerci 23 : coursier vélo
#affichetonmeeerci 24 : chauffeur de bus
#affichetonmeeerci 25 : professionnel se rendant au travail
#affichetonmeeerci 26 : chauffeur de bus
#affichetonmeeerci 27 : coursier vélo
#affichetonmeeerci 28 : affiche remerciement
#affichetonmeeerci 29 : chauffeur de taxi
#affichetonmeeerci 30 : sureté sécurité
Après huit semaines de confinement accompagnées d’une #affichetonregard quotidienne, j’ai réalisé plus d’une quarantaine de portraits photographiques de professionnels qui, par leur travail, nous ont permis de rester chez nous, de garder notre ville propre, de nous nourrir, d’être soignés, d’être protégés du virus.
Ces photos structurent les #affichetonmeeerci quotidiennes dont la fréquence est maintenant passée à un jour sur deux jusqu’à fin juillet.
Vous découvrirez ci-dessous la deuxième des 5 séries d’affiches.
#affichetonmeeerci 11 : professionnels se rendant au travail
#affichetonmeeerci 12 : transporteurs
#affichetonmeeerci 13 : “La ruche qui dit oui” – alimentation
#affichetonmeeerci 14 : policier
#affichetonmeeerci 15 : pharmacienne
#affichetonmeeerci 16 : caissière et vendeur Franprix – alimentation
#affichetonmeeerci 17 : éboueur
#affichetonmeeerci 18 : affiche remerciement
#affichetonmeeerci 19 : coursier vélo
#affichetonmeeerci 20 : fruits et légumes
Après huit semaines de confinement accompagnées d’une #affichetonregard quotidienne, j’ai réalisé plus d’une quarantaine de portraits photographiques de professionnels qui, par leur travail, nous ont permis de rester chez nous, de garder notre ville propre, de nous nourrir, d’être soignés, d’être protégés du virus.
Ces photos structurent les #affichetonmeeerci quotidiennes dont la fréquence est maintenant passée à un jour sur deux jusqu’à fin juillet.
Vous découvrirez ci-dessous la première des 5 séries d’affiches.
#affichetonmeeerci 1 : boulangères
#affichetonmeeerci 2 : responsable Franprix – alimentation
#affichetonmeeerci 3 : policier
#affichetonmeeerci 4 : “La Ruche qui dit oui ”- alimentation
#affichetonmeeerci 5 : ambulancier
#affichetonmeeerci 6 : “La Ruche qui dit oui ”- alimentation
#affichetonmeeerci 7 : laborantin
#affichetonmeeerci 8 : Responsable et caissière Franprix
#affichetonmeeerci 9 : fromager
#affichetonmeeerci 10 : laborantine
#affichetonregard 49
#affichetonregard 50
#affichetonregard 51
#affichetonregard 52
#affichetonregard 53
#affichetonregard 54
#affichetonregard 55 – dernier jour de confinement
#affichetonregard 56 – premier jour de déconfinement
dernière #affichetonregard 57 – deuxième jour de déconfinement
#affichetonregard 42
#affichetonregard 43
#affichetonregard 44
#affichetonregard 45
#affichetonregard 46
#affichetonregard 47
#affichetonregard 48
#affichetonregard – hors série 2
#affichetonregard 35
#affichetonregard 36
#affichetonregard 37
#affichetonregard 38
#affichetonregard 39
#affichetonregard 40
#affichetonregard 41
#affichetonregard 28
#affichetonregard 29
#affichetonregard 30
#affichetonregard 31
#affichetonregard 32
#affichetonregard 33
#affichetonregard 34
#affichetonregard 22
#affichetonregard 23
#affichetonregard 24
#affichetonregard 25
#affichetonregard 26
#affichetonregard 27
#affichetonregard 28
#affichetonregard 15
#affichetonregard 16
#affichetonregard 17
#affichetonregard 18
#affichetonregard 19
#affichetonregard 20
#affichetonregard 21
L ‘affiche, un coup de poing graphique
Il y a une phrase qui ne m’a jamais lâché depuis Penninghen, celle de Roman Cieslewicz, grand affichiste polonais des années 60.
Il nous répétait en boucle lors de ses interventions : “Affiche, tâche sur fond contrasté”.
Quand il regardait nos affiches, on l’entendait souvent dire “Ça bavardage”, puis il entourait un tout-petit morceau de notre rendu et affirmait ”ça affiche”, et il avait raison.
Quelques mots mis en couleurs dans un jeu typographique efficace, qui porte un discours pour concevoir un coup de poing graphique, avec force et justesse…
C’est le talent d’un affichiste.
Il m’aura fallu trente ans pour que je touche enfin du doigt cette sensation incroyable.
#Affichetonregard 8
#Affichetonregard 9
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#Affichetonregard 14
Une aventure inattendue nous est tombée dessus.
Nous nous sommes retrouvés confinés chez nous, quasiment du jour au lendemain, pour le bien de tous et sans vraiment comprendre ce qui nous arrivait.
Alors que nous étions enfermés dans notre bulle, des mots, des images, des idées absurdes, des pensées étranges, réelles, déformées ou totalement fausses sont venus jusqu’à nous…
Certains nous ont atteints, d’autres nous ont fait rire ou nous ont révoltés…
J’avais décidé de vous en livrer, quotidiennement, tant que j’y serais arrivé, sous forme d’affiche graphique, sans autre commentaire pour laisser libre cours à vos interprétations personnelles. Et j’y suis arrivé jusqu’au dernier jour de confinement.
Une nouvelle période s’ouvre maintenant, celle de la prise de conscience et des remerciements. Ce sera les #affichetonmerci.
Mais en attendant, retour sur les #affichetonregard de la semaine 1.
#Affichetonregard 1
#Affichetonregard 2
#Affichetonregard 3
#Affichetonregard 4
#Affichetonregard 5
#Affichetonregard 6
#Affichetonregard 7
Affichetonregard – hors série 1
Cela faisait plus de cinq ans que Francesco avait “Envie” de jouer avec Lui. Il me l’avait dit, puis redit, mais Lui était toujours pris. Alors d’autres Lui sont venus, avec qui il a construit d’autres “Envies” : des Lui fous, un Lui rouge, mais pas encore un Lui “d’Envie”.
Quand je lui ai demandé quel Lui viendrait pour la prochaine session, il n’a rien dit. Quand je lui ai parlé du thème de “L’Envie”, il a réfléchi, il a apprécié, mais n’a toujours rien dit.
Il avait dû en avoir fortement “Envie” puisqu’il l’avait recontacté.
Ensuite j’ai reçu du What’sApp en forme de devinettes pour m’annoncer avec qui il transcenderait ”l’Envie” en musique.
J’ai tout de suite compris que son “Envie” s’était réalisée et que Lui avait dit oui. Quand j’ai vu les premières lettres de son prénom, V.I.N.C…, apparaître l’une après l’autre sur les messages What’sApp, j’ai tout de suite compris que c’était Lui : Vincent Peirani.
“Vincent Peirani, c’est un grand de l’accordéon” m’a rappelé Francesco.
Plus d’une tête de plus que lui, pieds nus et vernis à ongles noir sur les orteils. Le sourire aux lèvres, toujours prêt à rigoler, à prendre la vie comme elle arrive et à jouer avec, avec Francesco, avec nous et avec tous ceux qui ont rempli le salon, par petites touches successives.
Il a tout de suite confirmé qu’il était un grand homme, avant de nous montrer qu’il était un grand musicien.
Cela tombait désormais sous le sens que Francesco ait eu “Envie” de l’inviter. Et si j’avais déjà vu et écouté Vincent Peirani en numérique, en live ce grand prenait encore plus d’ampleur, tout assis qu’il était, caché derrière des partitions.
Vincent, sur-connecté aux sonorités qui planaient juste au-dessus de nos oreilles avant d’y pénétrer, répondait à Francesco qui passait de la clarinette au sax, dans un souffle accordéonesque.
Deux respirations mises en commun, tantôt douces et d’autres fois bien plus rythmées, mais toujours dans la finesse d’une succession de notes entrelacées, complexes et pourtant si simples.
Tout au long du SJL, les échanges se sont entrecroisés entre ces deux talents en effervescence qui n’ont pas arrêté d’être attirés sur le terrain de l’autre avec cette légèreté que l’on ne retrouve que chez les “grands”. Francesco avait donc raison.
Quand l’un a laissé la place à l’autre parce qu’il le fallait, ou quand l’autre a fini par la récupérer parce que son oreille le lui avait confirmé, ils sont tous les deux partis très loin, et nous les avons suivis avec un surplus de plaisir non dissimulé.
À la redescente, parce qu’elle a fini par arriver, j’ai découvert des larmes coulant sur les joues de certains d’entre nous, avec l’élégance de la discrétion.
Face à la puissance de ces deux phénomènes musicaux sans limites et avec l’insouciance qui nous caractérise, Esther (ma fille) et moi sommes entrés en poésie avec l“Envie” de partager le premier de mes textes. Tout est toujours possible quand on l’a, cette ”Envie”, même avec un Francesco qui, toujours plongé dans les effluves de sa musique, a oublié de nous accompagner au piano.
À la manière d’un Show man, Elia (mon fils) s’est ensuite approprié le petit bout de scène, avec tendresse, parce qu’il devait en avoir “Envie” ou quelque chose comme cela. Il nous a esquissé à la pointe sèche puis à la craie grasse sa vision de ”l’Envie”, avec des mots d’ado.
Ce qui a confirmé que nous aussi nous avions eu raison d’écouter notre “Envie” – notre “Envie” d’être présents lors du 25e SJL et même de revenir en mai prochain pour le suivant, qui pour cause de ce que vous savez… aura lieu plus tard.
Entre-temps, l’Envie n’aura fait que grandir.
Un fils qui pourrait être le mien si cette situation se passait dans la réalité sonnante et trébuchante.
Un fils qui a pensé à son grand-père très octogénaire, pour interpréter un ancêtre tout en modernité, se réinventant de toutes pièces actuelles, au service d’un très court-métrage, de 2 minutes vingt clé en main. C’est la règle, c’est une règle… de conduite.
Un fils qui s’est approprié le thème de la génération, donné par le festival d’une marque d’appareils photo s’intéressant au cinéma par le truchement d’un concourt-métrage sur lequel je ne dévoilerai aucune autre information, voire aucune information.
Nikon(te) pas à pas pour que le petit-fils te fasse déjà découvrir son histoire, encore tout juste échafaudée dans sa tête.
Un père qui est venu fixer les images – enfin sorties de l’esprit de son fils, les fixer… en cadres fixes – de trois générations en mouvement.
Un petit-fils guidant son grand-père en vrai, en vrai directeur d’acteur, dans le rôle de fiction d’un grand-père barbu en pellicule et en tenue de djeuns, pour la circonstance de ce tournage tous âges confondus et accoutrements à périmètres variables, casque de ’sique, bombers et bonnet dans le vent d’un intérieur sombre.
Un grand-père rythmant du rap, soutenu par les reflets des miroirs d’un couloir d’appart, en face à face, se démultipliant à perte de sons très piste de danse disco post 80.
Un même grand-père sms-sant son petit-fils dans un jargon branché à plein courant faussement ado, que son petit-fils reçoit tel un point d’interrogation et en pleine face d’incompréhension.
Finalement un grand-père bien dans son chapeau, sur le pas de sa porte extérieure, qui retrouve l’itinéraire d’un enfant, gâté par une vie tout en sourires ouverts sur un jazz intemporel, aux arrangements contemporains.
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Film à découvrir jusqu’au 1 mars 2020
https://www.festivalnikon.fr/video/2019/858
Scénario, réalisation, captation & montage : Elia Blanc
Le grand-père : Philippe Blanc
Étalonnage & graphisme : Frèd Blanc
Musiques : Nosnow pour « Fast Life » & Francesco Bearzatti pour « Hobo Rag »
C’était un 11 février, le jour de mon anniversaire, il y a quasiment 11 ans à quelques jours près, et le cadeau que je me faisais sans l’avoir encore identifié comme tel était de passer plusieurs heures chez Robert Massin.
Massin, comme il se faisait appeler, est un graphiste incontournable d’une époque “d’avant”, où l’ordinateur n’existait pas.
Massin, dont m’avait parlé Henri Steiner, un autre graphiste étonnant que j’ai connu à Hong Kong en 1993 lors de mon tour du monde, et qui a réalisé des créations visuelles comme le logo de la HSBC, ou le billet de banque de Hong Kong.
Massin, qui était le graphiste attitré de Gallimard ou Massin, qui avait imaginé un livre-outil capable de donner accès aux Cent mille milliards de poèmes de Raymond Queneau qu’il faudrait bien plus d’une vie pour lire en entier.
J’ai rencontré ce jour là un homme plein d’histoires à raconter, ou plutôt à transmettre à celui qui venait le photographier.
Un homme qui avait rencontré les plus grands écrivains, avait travaillé avec eux ou pour eux, et était devenu l’ami de certains, avec qui il entretenait une riche correspondance.
Un graphiste qui avait inventé des techniques improbables pour arriver à ses fins visuelles, comme utiliser un préservatif pour déformer une image à l’aide d’une photocopieuse dans le seul but de réaliser les illustrations de La Cantatrice Chauve. Un vrai graphiste en somme, qui avec trois bouts de ficelle traduisait une idée avec brio.
Puis il m’a fait faire le tour du propriétaire et j’ai pu découvrir une collection étonnante d’affiches punaisées à même le mur, comme l’affiche originale (et unique) de Raymond Devos par Savignac, qui n’est jamais sortie pour cause de refus du producteur.
Mais aussi une aquarelle de Raymond Queneau, une composition typographique en lettres de bois et un soutien-gorge en forme de packaging d’ampoule, ou l’inverse.
Trois ans plus tard, toujours au mois de février, je revoyais Massin à deux reprises le même samedi. Tout d’abord le matin, lors d’un colloque universitaire sur Raymond Queneau où je lui offris les quelques photos que j’avais faites de lui et de chez lui ; puis le soir lors d’une exposition, où certaines de ses réalisations étaient mises en scène d’une manière grandiose dans l’atelier de son ami, l’illustrateur Serge Bloch.
Aujourd’hui j’ai appris sa disparition. Nous sommes encore en février. Le 8.
Je repense aux quelques petits bouts de souvenirs qu’il m’a confiés en évoquant ses inspirations et ses rencontres. Ce tout petit bout de sa vie qu’il m’a offert au travers de mon objectif, en passant. Ces petits bouts ont fait vibrer pour toujours le graphiste que je suis.
“Bienvenue sur Mon papa d’Esther” vous souhaite une bonne année 2020 au nom de byfrèdblanc
C’était rouge, rouge musique, rouge jazz, un rouge très caractéristique avec un Francesco Bearzatti qui avait immédiatement pensé à un violoncelliste, avec un Vincent Courtois donnant le la, ici, en plein rouge lumière de spots habillés pour l’occasion de changer l’ambiance chromatique des Sunday jazz loft.
Une thématique qui ose tout, banderoles rouges tombant sur les côtés des bibliothèques, présentation en nez de clown avec un premier poème très rouge Rothko.
Une thématique qui permet tout, du rouge colère au rouge amour en passant par toute une palette d’autres rouges, des rouges sensuels aux rouges grinçants.
Une thématique que l’on retrouve presque partout, du rouge vestimentaire de ceux qui l’ont imaginé en dress code, jusqu’au rouge fromage anglais pimenté qui se fera découper en tranches larges après le concert, avant d’être posé sur des assiettes aussi rouges que les serviettes.
Ces rouges violents ou rouges doux, ils sont tous passés par les instruments de Francesco et de Vincent, tantôt sax tantôt clarinette pour le premier, et archet ou doigts à même les cordes pour son invité.
Des sons, des harmonies, des dissonances, des mélodies, toutes les possibilités se sont croisées dans cette performance où le premier morceau a duré plus de 35 minutes. 35 minutes d’une puissance hors norme, où chacun des deux musiciens rebondissait sur la proposition de l’autre, avec l’évidence et la légèreté d’un dialogue continu et profond.
Puis plusieurs autres morceaux se sont enchaînés dans un suspens en dehors de toute temporalité connue, où les deux musiciens sont partis très loin, l’un à côté de l’autre, ensemble, dans une concentration à l’égal de leur écoute pour les notes de leur partenaire.
Propulsés par un souffle commun, ils se sont ensuite engouffrés dans une ultime idée, une idée de Vincent où Francesco s’est amusé, comme il l’a fait tout au long du concert, à réinventer la proposition de son camarade, à l’emmener ailleurs, à lui donner un autre souffle.
Les applaudissements se sont ensuite abattus en rafales d’une jouissance tout aussi rouge que celle du temps des cerises que la musique avait effleuré.
Alors je me suis levé, je me suis rhabillé de mon nez de clown, ma fille Esther en a fait autant et nous avons basculé dans mes deux poèmes en rouge, dans des mouvements lents, très clowns, pour incarner tout d’abord un regard enfantin sur le rouge rejeté par une mère, pour exprimer ensuite une nourriture rouge et verte très nature. Puis, de dos, j’ai entendu les applaudissements. Étaient-ils rouges ? Je ne sais pas, mais ce dont je suis sûr, c’est qu’ils étaient agréablement colorés.
Je me suis retourné et j’ai passé la scène à mon fils. Elia, tout aussi en blouson rouge qu’en nez rouge, s’est lancé dans un sketch où il a pris à partie ceux qui n’étaient pas de rouge vêtus, avant d’exprimer son rejet de cette couleur, dû à une grand-mère qui déteste le rouge. Avec humour, gravité et douceur, il a à son tour évoqué toutes les teintes de rouge… avant de promouvoir mon livre sur le jazz, ce qui n’avait évidemment aucun rapport. Quel bon vendeur !
La soirée a continué, bousculant les habitudes des chaises à ranger et du buffet à dresser pour nous faire vivre presque sans transition un after où la pianiste russe Julia Perminova puis la guitariste italienne Roberta Roman se sont mises à jouer spontanément, avant que tout le monde chante dans un italien plus ou moins franchouillard…
Il y eut même quelques notes d’Esther au piano, sans peur et sans partition. Mais avec Vittorio Nozza.
Le rouge s’est éteint quand tout le monde s’est effacé de cette couleur aux variations multiples.
Prochain Sunday jazz loft le 02-02-20, le rouge codera la place à l’envie, alors si vous avez envie, il ne vous reste plus qu’à….
Ne pas voir rouge.
Il y a un peu plus de trois ans, lors d’un après-midi festif du mois d’août sur les planches d’une ville de cinéma du nom de Deauville, c’était un samedi, le Maire de la ville honorait une comédienne, véritable égérie de la nouvelle vague : Anna Karina.
Grâce à Philippe Normand, responsable du service culturel, nous nous sommes retrouvés en famille pour assister à la cérémonie d’accrochage d’une plaque en souvenir de l’été 1966, où Pierre Koralnik avait tourné sur la plage de Deauville des scènes du film Anna, comédie musicale (écrite par Serge Gainsbourg).
Après un échange chaleureux avec un auditoire venu écouter ses souvenirs cinématographiques, Anna Karina a chanté pour lui :
“Sous le soleil exactement
Pas à côté, pas n’importe où
Sous le soleil, sous le soleil
exactement, juste en dessous
…”
Puis mes enfants sont repartis avec une photo dédicacée de cette comédienne qu’ils redécouvriront plus tard, quand ils tomberont sur un film représentatif d’un certain cinéma français. Ils diront alors quelque chose comme : “c’est cette femme que nous avions entendue chanter, quand nous étions petits, quelque part au bord de la mer”, puis ils passeront à autre chose. Elle, restera gravée sur la pellicule.
Pour cette dernière session, les recherches graphiques se sont laissées aller dans plein de directions, entre la traditionnelle invitation, les affiches & les “Save the date” fixes comme aminés.
SAVE THE DATE
SAVE THE DATE ANIMÉ
INVITATION
AFFICHES
Le Sunday jazz loft reste toujours un chouette terrain de recherches visuelles pour le graphiste que je suis.
Et si vous souhaitez découvrir le spécial Sunday jazz loft tout en rouge, c’est dimanche 15 décembre à 17h. Pour réserver : fb@fredblanc.com
Je l’attendais depuis longtemps ce Sunday jazz loft, ce premier SJL thématique que j’imaginais différent des précédents, et je n’ai pas été déçu.
Je peux vous l’avouer maintenant que le concert est derrière nous, mes attentes étaient bien en deçà de ce que nous avons vécu hier.
J’ai adoré me faire surprendre à répétition.
C’était un objet lunaire, sans la moindre attache terrestre, dans un lieu inconnu où le mental a laissé toute sa place à notre écoute émotionnelle. Il fallait juste se laisser faire pour voyager. Et quand c’était le cas… mais vous le savez puisque vous y étiez – en tout cas certains d’entres vous.
Partir sur la thématique de la folie pour cette nouvelle version de SJL – quand on en est à la 23e session et que la formule précédente ne s’est même pas essoufflée – était un pari osé qui pouvait facilement glisser, soit dans du n’importe quoi, soit dans du sur-conceptuel.
Mais ce ne fut pas le cas. Ça ne pouvait pas être le cas avec trois énergumènes comme Francesco Bearzatti, Thierry Eliez et Médéric Collignon.
Trois écriveurs du présent, inscrits dans l’instant.
Chacun d’eux, perché d’une manière débridée sur une branche aux vibrations fragiles, nous a projetés dans l’illusion de dérapages et de glissements incontrôlés, grâce à sa capacité à accueillir de l’encore inconnu, pour eux comme pour nous.
Ce tout en commun imprévisible nous a ouvert un champ expérimental inimaginable en défrichant le terrain de la folie musicale et sonore : bruits et sons du quotidien, tapotis, cris et autres formes vocales étaient parties intégrantes de ce concert de fous. Ces fous que rien n’arrête jamais de relancer en boucle d’autres délires, libres de toute contrainte sociale.
Entouré d’instruments improbables, très jouets d’enfants en plastique coloré, Médéric est parti à plusieurs reprises, avec certains d’entre eux, dans des expérimentations qui semblaient d’autant plus sans queue ni tête qu’elles étaient maîtrisées dans des formes ouvertes à l’inattendu.
Surpris par certaines de ces propositions incongrues, Francesco n’arrivait pas toujours à jouer tellement il riait, comme nous d’ailleurs.
Imperturbable, mais de dos – il ne voyait pas la scène – Thierry laissait ses mains plonger dans un délire du maintenant et accompagner, suivre, précéder pianistiquement ce que nous recevions visuellement par les grimaces sonores de Médéric et les étonnements de Francesco.
Puis ils redescendaient tous les trois dans du plus conventionnel, si on peut le définir ainsi. Du standard de jazz plus mélodique, qui ne le restait d’ailleurs jamais très longtemps pour nous projeter indubitablement dans une jouissance mélomaniaque, tellement le niveau était haut en folie.
Pour changer d’air, Médéric a restitué d’une manière étrange mes poèmes sur des fous perdus dans leur chez eux souvent opaque. Il s’est mis à tailler dedans, à les gratter vocalement, à attraper du mot comme il venait. Dans ces découpages incongrus, il paraît que l’on entendait encore ma voix, m’a-t-on dit. Étrange. J’ai surtout découvert une forme nouvelle, déstructurée et réinventée par l’organe vocal collignonesque.
Mais je vous rassure, Francesco n’a pas fait que rire pendant ce SJL. Il est parti plus d’une fois à bout de souffle dans des échanges d’air respirant ce que lui donnaient ses deux compagnons de folie instantanée.
Compagnons que l’on a retrouvés à ses côtés, en rang d’oignons, lors d’un instant furtif, pour une conversation tout en scat.
Puis le détonant instrumental a refait surface jusqu’au bout du concert, pour finir dans du fou rire de musicos, au moment même où mon tour d’interpréter mes deux poèmes en fou incarné était venu à maturité.
Leurs rires de connivence ne cessaient pas. L’attention du public restait focalisée sur le trio, dans le coin au piano.
Seul au centre, il fallait que je prenne le dessus. Sur l’instant j’étais totalement déstabilisé. J’étais en train de prendre ma plus belle leçon de comédien en herbe, en live.
Je suis rentré dans leur jeu en me l’appropriant. C’était la seule chose à faire pour récupérer l’écoute générale et devenir fou, dans une montée d’émotions où le texte me suivait, me précédait, m’accompagnait avant qu’Esther, ma fille – en personnage miroir de ma folie – ne me jette au sol, en mots, puis en un geste brusque, me ramenant à la réalité dans un échange de regards vrais.
Cette réalité où Elia, mon fils, est sorti de derrière la caméra pour vêtir sa tenue de sketch-man, la voix douce, nous rappelant à quel point les Sunday jazz loft sont depuis le début une histoire de fous dont nous sommes tous les protagonistes. En nous faisant passer de la folie furieuse des musiciens à une folie contenue, la sienne, il a su déclencher une approbation de fous, accompagnée de rires tendres. Il paraît qu’il est bon – mon fou de fils – d’après certains d’entre vous, les fous des Sunday jazz loft.
Fous, on le sait maintenant.
Que va donc nous raconter Francesco lors du prochain SJL ? Moi je le sais. Vous, vous le découvrirez le 15 décembre prochain.
Que ce soit le dimanche de la finale annuelle d’un jeu de raquette pour compétition internationale, le dimanche du démarrage d’un festival de jazz en plein air quasiment gratuit ou un dimanche de week-end prolongé jusqu’au lundi soir, voire les trois en même temps, il y a toujours une place réservée pour les Sunday jazz loft dans l’agenda de ses aficionados.
Une place sur sièges de styles variables, avec programme posé sur leur galette en guise de décoration. Une place entre 17h et plus tard en fonction du temps que les participants mettent à ne pas avoir envie de partir. Une place et peut-être plus, si cette fois-ci ils ont eu envie de faire découvrir le Sunday jazz loft à l’un de leurs amis, pas plus mélomane que moi, mais désireux de savoir enfin ce qu’est un Sunday jazz loft.
La légende, puisqu’il y en a paraît-il une, à moins que ce ne soient que des bruits de couloirs, dit qu’un Sunday jazz loft ça se mérite. Et ceux qui ne le savent pas encore ne reviennent jamais investir l’un de nos sièges. Et c’est tant mieux, car les bonnes choses il faut se les garder.
Pour revenir aux sièges, ils sont descendus cette fois-ci à grande vitesse de leur nid sur terrasse, grâce à l’aide un nouveau venu, derrière la caméra, en remplacement de Matthieu, afin de réaliser la captation du concert. Étienne, ce dernier nouvel arrivé dans l’équipe organisatrice, en plus d’être un passionné de la prise de son, est un véritable maniaque de l’ordre comme du rangement, et c’est tant mieux.
À leur tour les préparatifs ont été allégés grâce au coup de main donné par deux Sunday jazz lofter, Agnès et François. Ces derniers ont aussi bien mis la main à la pâte en salade que les doigts sur machine à trancher le saucisson en rondelles fines.
Puis comme à son habitude le temps s’est accéléré, les participants et les musiciens sont arrivés les uns entre les autres, dans un joyeux mélange de balances musicales et de discussions, bonjours et autres salamalecs de circonstance.
Puis le temps du concert s’imposa de lui-même dans une douceur d’échanges musicaux où les dialogues se sont construits à trois.
Dialogues entre un homme contre-basse ne faisant qu’un avec son instrument, Riccardo Del Fra, professionnel connu et reconnu pour avoir joué très jeune et pendant neuf ans avec Chet Baker, comme il a su nous le rappeler dans une posture imprégnée de son importance professorale. Cet homme de maîtrise qui, avec une force de bouts des doigts, est fabuleusement connecté au présent et l’exprime dans des tirages de cordes et autres mouvements hypnotiques.
Dialogues avec Hans Olding, incrusté dans sa guitare électrique façon osmose amoureuse, quand il ne fait pas des grimaces étranges avec son visage si doux, alors qu’il caresse ses cordes sonores remplies d’une légèreté déroutante. Avec une autre guitare que celle utilisée lors de son premier passage aux SJL, une nouvelle guitare plus claire mais tout aussi élancée en féminité.
Dialogues avec Francesco Bearzatti, le maître musical de ces dimanches en loft, de ces concerts en appartement. Ce personnage hors pair, qui s’adapte à l’instant présent en dégainant soit son sax, soit sa clarinette, pour se placer dans la bonne couleur musicale proposée par ses deux compères dans ces maintenants en fabrication qui se succèdent.
Dialogues avec nous, qui n’avons qu’une seule envie, celle que ces expérimentations ne s’arrêtent jamais.
J’avais entendu entre deux portes d’avant concert une discussion où les musiciens évoquaient le fait qu’en l’absence de répétition préalable, ils allaient assurer en ne jouant que des standards. En guise de standards, je peux vous affirmer qu’ils nous ont embarqué durant plus d’une heure, aussi bien dans des contrées inconnues que dans des territoires indigènes, sans jamais traverser du morceau usé par trop d’écoutes.
Et quand l’un offrait à l’autre un moment de solo, l’autre le lui rendait avec la même générosité, avant qu’ils ne repartent tous ensemble dans des morceaux pour lesquels seuls les applaudissements nous rappelaient qu’il y avait une fin.
Une fin en groupe, avec les voix de Thierry Peala, Victoria Rummler et le sax de notre super amateur François Petavy, toujours aussi d’être heureux d’être là, son bec en bouche, entouré de grands professionnels.
Avant le chapeau, j’ai mis en mots sonores deux poèmes de mon cru, ceux présents dans le programme, que peu d’habitués lisent puisqu’ils savent qu’ils les entendront en fin de concert. Alors pourquoi produire un effort inutile, surtout le dimanche, avant de manger ? Depuis peu, le deuxième poème est joué en duo, avec ma fille Esther. Je ne peux pas vous décrire à quel point on se régale, en s’entraînant à le dire ensemble puis en l’exécutant devant vous, agrémenté de certaines de nos trouvailles, bonnes ou mauvaises.
Mon fils Elia quant à lui ne nous a pas fait de petit sketch cette fois-ci, pour cause de révision du bac. Ce sera j’espère pour la prochaine fois. Il est resté discrètement derrière la caméra, et comme celle-ci était placée plus en diagonale que les autres fois, il m’a dit s’être régalé à capter les expressions de chaque musicien.
Une fois le buffet dévasté ou presque, un pianiste – dentiste de profession – a mis une ambiance de fous et quand Francesco ne clarinettait pas, il dansait, chantait, délirait avec moi et avec d’autres, avant que je ne me mette à vendre à la criée son dernier disque, qu’il avait exceptionnellement apporté. Sept se sont vendus en moins de cinq minutes, un record absolu !
Puis voilà, tout le monde est parti, et je me suis mis à rêver au prochain. J’ai imaginé un SJL encore plus dingue que celui-ci. J’ai une piste sérieuse… On verra.
On se retrouve maintenant en octobre, vous me direz alors si nous sommes arrivés à être encore plus… que cette fois-ci.
Francesco Bearzatti plonge dans l’impro jazz avec Riccardo del Fra et Hans Olding
Pour toute réservation : fb@fredblanc.com
On fera tourner le chapeau sur une base de 25 euros par personne
Plus de deux dizaines de Concer-TE (prononciation à l’italienne) ont déjà vu le jour ou plutôt le soir d’un dimanche composé d’un nombre certain de fidèles. Si fidèles qu’une bonne partie sera présente lors du prochain, celui du 9 juin, pendant le week-end de la Pentecôte. À peine annoncé, déjà des inscrits…
Bonne nouvelle ! me voilà donc un peu allégé d’une partie de mes futurs préparatifs, les inscriptions. Vous savez, ces préparatifs qui redémarrent dès la fin du dernier Sunday jazz loft pour s’achever à l’arrivée du premier participant du prochain.
Cette période d’entre deux SJL où Francesco recherche le musicien avec qui il souhaite réaliser de nouvelles expérimentations.
Cette période où je sélectionne les photos du dernier concert en loft qui orneront les murs et les poutres dominicales.
Cette période où je torture ma faible mémoire afin de retenir deux de mes poèmes, colorés jazz, que je partagerai en fin de soirée. Petit jeu de comédie que je pousse plus loin – depuis peu – avec Esther… ma fille. Vous la connaissez, elle distribue à votre arrivée un badge estampillé local.
Cette période où je cherche quelle surprise je pourrais imaginer, quel changement je pourrais effectuer pour que notre évènement ne se sclérose pas.
Cette période où j’écris un petit compte rendu, vous voyez, celui qui est en train de défiler sous vos yeux, là, tout de suite.
Ce compte rendu dans lequel je dépose quelques souvenirs de ce que nous avons vécu ensemble, si vous étiez des nôtres. Souvenirs rythmés par toute une série de rituels. Rituels bien connus des habitués, rituels qui nous propulsent dans une dimension parallèle.
Rituels qui nous ont entraînés dans “Le” Sunday jazz loft, de notre plein gré, chevauchant la guitare électrique de Chester Harlan, aussi rouge que calme, se reposant tout contre basse de Sava Medan, le regard au loin et les doigts courant sur ses cordes, se déposant au creux de l’arrondi du sax de Francesco Bearzatti. Sax qui parfois se transforme discrètement en clarinette, toujours plus sautillante de plaisirs.
C’est sur la pointe des pieds que ce trio nous a embarqués avec sa générosité musicale dans son aventure. Voyage hors temps que nous nous sommes approprié avec évidence ; les yeux parfois fermés, le corps à bascule, le pied tapoti-tapotant le parquet foncé de notes sourdes & les oreilles aux aguets.
Nos oreilles grand ouvertes aux échanges entre interprètes, glissant sur le fil d’une impro à venir, d’une impro attendue, d’une improbable partition se désagrégeant avant de retrouver sa forme première.
Les sons exceptionnellement amplifiés des cordes leur ont donné une place plus centrale, où les vibrations de la basse se sont mélangées avec élégance à celles de la guitare électrisante, tout en se retrouvant au même niveau sonore que celles du sax.
Juste équilibre où l’on perçoit parfois une voix venue d’ailleurs, soit en forme d’onomatopée respirative ressemblant à un genre de « hummm », soit construite dans un franglais italianisant et s’interrogeant sur la composition suivante que le groupe d’un soir pourrait jouer.
Une invitation en forme de cliquetis instrumentalisés a donné ensuite la parole à une composition tout en rondeurs, puis la place à la composition de l’autre ou de l’un ou de l’autre, dans des échanges équilibrés, avant d’accueillir un monologue très sax bearzattien.
Et dans les nouvelles habitudes, nous avons entendu l’incontournable futur standard des SJL : “Meu amigo”, morceau composé lors de la dernière session pour les ”amis d’ici“ de Mister sax.
On aurait cru une fois de plus que les interprètes se connaissaient tous, tellement leurs échanges étaient fluides.
Puis ce fut un déferlement des copains musiciens et chanteurs qui surgit, en forme d’encore jamais vu. Les uns après les autres puis tous ensemble, allant jusqu’à huit.
Thierry Peala & Victoria Rummler à la voix, François Petavy notre habitué de sax amateur, Toma Dimitriu au piano, mais aussi une nouvelle venue au SJL, amie de Thierry, Verioka à la guitare très Amérique du sud.
De la folie débridée qui ne voulait pas qu’il y ait de fin à cette fin d’après-midi, pas plus que le public d’ailleurs qui, quand il n’applaudissait pas, riait à tout inattendu arrivé de nulle part d’autre que de la bonne humeur générale.
Quand j’ai dû prendre la parole pour ma traditionnelle intervention poémesque, Francesco m’a proposé différentes interprétations de “Meu amigo”. Elles m’ont propulsé dans une déstabilisation énergisante, finalement positive pour exprimer mon premier texte.
Pour le deuxième, Francesco s’est fait virer du piano par Toma Dimitriu aux doigts aimantés à la recherche désespérée des touches ivoires, sur lesquelles j’ai pu démarrer avec son accompagnement, avant qu’Esther ne m’enlève le chapeau de la tête, ce qui m’a coupé la parole d’un coup, alors je le lui ai repris pour la lui couper à mon tour, et ainsi de suite, à deux ou trois reprises.
Le Sunday jazz loft était fini ou presque, il restait encore le buffet gargantuesque comme à son habitude, puis l’after en forme de deuxième concert pour les happy few qui étaient restés avec nous. Mais là je ne pourrais pas vous en dire plus… c’est réservé aux happy few.
Mais vous en serez peut-être un lors du prochain, le dimanche 9 juin.
3 février 2019 à 17h
Pour ceux qui ne se sont pas encore inscrits, il reste encore quelques places… mais plus pour longtemps !
Pour réserver : fb@fredblanc.com
#jazz #concertjazz #improvisation #musique #francescobearzatti #Fredblanc #byfredblanc @FrèdBlanc
Si depuis le 1 avril il n’y avait eu aucune session des Sunday jazz loft, celle du mois dernier était bien particulière.
C’était le 2 décembre 2018. Le SJL était aux couleurs d’un anniversaire, celui du 20e concert : 20 rencontres bearzattiennes en moins de quatre ans.
Entre les surprises d’anniversaire des petits Blanc, celle d’Esther en duo avec son père puis celle d’Elia, et la surprise de Francesco Bearzatti, plus musicale, deux talentueux personnages sont venus raconter le jazz en loft aux côtés de Mister Francesco.
Michael Cheret – saxophoniste ténor – tout sourire et visage ouvert, est arrivé le premier, bien avant l’heure des balances, pour s’imprégner de l’ambiance du lieu, caressant son sax acier brillant de jeunesse.
Il fut rejoint peu après par son acolyte, Fred Nardin, un personnage doux, discret, qui s’est rapidement approché du piano pour s’approprier l’instrument dans un silence empli de calme qui n’allait pas durer.
À l’heure qui était la sienne, Francesco, radieux, surgit de derrière la porte d’entrée, la barbe bien taillée et le tee-shirt coloré d’une tête de mort. J’étais ravi de le retrouver après ces quelques mois d’absence.
Francesco avait connu peu de temps auparavant Michael Cheret qui l’avait invité à une master class. Quant à Fred Nardin, c’était la première fois qu’il le rencontrait. Pourtant, dès qu’ils eurent pris leurs instruments en main, ils se mirent à dialoguer avec une connivence digne des meilleurs amis du monde pour nous tranporter, entre classic jazz réinerprété et compositions signées Francesco.
La première surprise qui était loin d’être la dernière est tombée quand Francesco a annoncé le prochain morceau, spécialement écrit pour Matthieu Desport, notre infatigable cameraman-monteur, et pour moi, petite main de l’organisation. Quel beau cadeau et quelle musique – ce genre de musique qui nous embarque dans la folie de son auteur, avec humour et joie de vivre. Merci mon ami.
Le concert a continué avec cette même chaleur humaine, passant de chuchotements musicaux à des emballements de notes envoyées par l’un, récupérées par l’autre des improvisateurs, juste avant l’accueil du premier invité.
François Petavy, sax tenor amateur, s’est fondu à merveille dans un dialogue à trois sax, avec une joie intense faisant vibrer tout son corps en mouvement.
Avant l’invité suivant, Fred Nardin a repris la parole pianistique avec une dextérité exceptionnelle, pour nous caresser sensuellement avec ses interprétations légères et denses, venues d’un chez lui profond pour atterrir avec élégance au centre du salon.
Le deuxième invité fut un musicien extra-terrestre, aussi roumain que pianiste, qui planait au quinzième ailleurs, et en anglais. Il a aussi fait la joie de l’after, en jouant et rejouant des morceaux improbables avec Francesco, entre deux pauses cigarette. Mais cela, c’était plus tard.
Si au début du concert j’ai proposé à nos amis du public de sortir leur smart phone pour s’inscrire à la page instagram de mon fils #elia.blanc – qui du haut de ses 16 ans et d’une scène ouverte commence à se produire en stand up – j’ai aussi annoncé la création, par notre partenaire Jacques Pauper, de Couleurs Jazz radio. Et j’ai profité de ce temps d’avant SJL pour offrir un petit tirage numéroté et signé de l’affiche spéciale 20 ans à chacun d’entre vous – et une grande affiche pour Francesco. C’est toujours agréable de faire des cadeaux.
Une fois le concert achevé, ce fut le tour des mes traditionnels poèmes en musique. Après avoir lu mon premier poème, calé dans l’écoute sur les mains de Francesco au piano, j’ai démarré le second avec énergie jusqu’à ce qu’Esther, ma fille, se lève et me bouscule violemment pour prendre la place centrale, que j’essaye immédiatement de lui arracher, et qu’elle me reprend, à coups de coudes et de mots. Quel plaisir de jouer en famille, pour vous. On réitérera l’expérience.
Voilà maintenant qu’Elia sort de derrière la caméra et se place au centre de ce qui sert de scène sans estrade. Il est seul, face public. Dans sa décontraction d’ado cool, il nous expose avec un humour décapant qui n’appartient qu’à cette jeunesse qui ne lui passera peut-être jamais, sa perception critique des Sunday jazz loft. Il croque au vitriol amical chacun des personnages clés de nos rendez-vous dominicaux. Les habitués rient, les nouveaux aussi.
Plein d’autres moments forts ont encore eu lieu durant la soirée, mais là j’atteins le buffet et ses fromages. Ayant la bouche pleine, je suis obligé de m’interrompre dans mon élan, politesse oblige.
Si vous avez envie de découvrir d’autres anecdotes très SJL, rendez-vous le 3 février pour la 21e session.
Découvrons ensemble 2019 #ByfrèdBlanc
Musique : #FrancescoBearzatti
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20e Sunday jazz loft : Francesco Bearzatti plonge dans l’improjazz avec Fred Nardin & Michael Cheret
Moins de trente minutes avant le début du 19e Sunday jazz loft, Francesco est sur place. Les premiers invités arrivent déjà, en avance, et s’installent tranquillement.
Je sais qu’il y aura beaucoup de monde pour cette session, peut-être même plus que jamais. Les inscriptions ont été abondantes, ce qui est d’autant plus étrange que nous étions le week-end de Pâques. Normalement Paris se vide lors d’un week-end prolongé. Cela semble inversement proportionnel pour les Sunday jazz lofts.
Peut-être que le nom d’Alain Jean-Marie y fut aussi pour quelque chose. Pianiste renommé, ayant joué avec les plus grands comme comme Chet Baker ou Max Roach, il est très apprécié sur le sol français. C’est avec lui que Francesco va jouer.
C’est un homme discret qui se faufile doucement entre les chaises en quinconce. Après avoir choisi sur quel tabouret il souhaitait s’installer face au piano, c’est avec une élégance toute particulière qu’il murmure des bribes de morceaux afin de se caler avec Francesco.
J’ai à peine le temps de prendre quelques photos que les voilà déjà en totale symbiose. Je devrais avoir l’habitude depuis le temps. Pourtant cette capacité exceptionnelle des musiciens de jazz à se “préparer” ainsi m’étonne toujours.
La salle se remplit. Mes pronostics se confirment, elle est bondée. Sur des chaises, tabourets hauts ou bas, marches d’escaliers et même en posture debout, ils sont tous venus, et même plus, en comptant certains compères musiciens et chanteurs ayant fait la surprise à Francesco de leur présence.
Tout s’enchaîne rapidement. Matthieu n’étant pas libre ce jour-là, Elia, qui est accessoirement mon fils, est à la caméra principale – c’est une première -, moi à la caméra secondaire sans pour autant lâcher mon boîtier photo. A peine présentés, les musiciens, face public, la verrière dans le dos, basculent dans un jazz assez classique, qui porte toutefois en lui quelque chose de différent. Un rythme particulier, personnel, celui d’Alain Jean-Marie, je l’ai compris par la suite. Francesco est très concentré pour ne pas trahir les directions empruntées par le pianiste. Des sons que je n’avais jamais entendus auparavant sortent du saxophone. Je suis interloqué.
Il émane des musiciens une douceur sonore qui perdure de morceau en morceau. Aucune des salves d’applaudissements, aussi expressive soit-elle, n’arrête les doigts du pianiste qui reste absorbé face à son clavier. Le sax se transforme en clarinette et les morceaux se succèdent avec une finesse d’interprétation inégalable.
Avant la fin que personne ne souhaite, Francesco invite Kay Bourgine qui nous chante une composition de son cru, dans une musicalité tout en subtilité. Quand Thierry Peala vient chanter à son tour, Alain Jean-Marie chuchote ses notes pour donner toute sa place à la délicatesse de ses cordes vocales. Nous sommes aux anges.