Ça a circulé tout en rouge lors du 24e Sunday jazz loft

C’était rouge, rouge musique, rouge jazz, un rouge très caractéristique avec un Francesco Bearzatti qui avait immédiatement pensé à un violoncelliste, avec un Vincent Courtois donnant le la, ici, en plein rouge lumière de spots habillés pour l’occasion de changer l’ambiance chromatique des Sunday jazz loft.

Une thématique qui ose tout, banderoles rouges tombant sur les côtés des bibliothèques, présentation en nez de clown avec un premier poème très rouge Rothko.

dessin : ©frèdblanc

dessin : ©phoDRAWgraphy

Une thématique qui permet tout, du rouge colère au rouge amour en passant par toute une palette d’autres rouges, des rouges sensuels aux rouges grinçants.

Une thématique que l’on retrouve presque partout, du rouge vestimentaire de ceux qui l’ont imaginé en dress code, jusqu’au rouge fromage anglais pimenté qui se fera découper en tranches larges après le concert, avant d’être posé sur des assiettes aussi rouges que les serviettes.

Ces rouges violents ou rouges doux, ils sont tous passés par les instruments de Francesco et de Vincent, tantôt sax tantôt clarinette pour le premier, et archet ou doigts à même les cordes pour son invité.

Des sons, des harmonies, des dissonances, des mélodies, toutes les possibilités se sont croisées dans cette performance où le premier morceau a duré plus de 35 minutes. 35 minutes d’une puissance hors norme, où chacun des deux musiciens rebondissait sur la proposition de l’autre, avec l’évidence et la légèreté d’un dialogue continu et profond.

Puis plusieurs autres morceaux se sont enchaînés dans un suspens en dehors de toute temporalité connue, où les deux musiciens sont partis très loin, l’un à côté de l’autre, ensemble, dans une concentration à l’égal de leur écoute pour les notes de leur partenaire.

Propulsés par un souffle commun, ils se sont ensuite engouffrés dans une ultime idée, une idée de Vincent où Francesco s’est amusé, comme il l’a fait tout au long du concert, à réinventer la proposition de son camarade, à l’emmener ailleurs, à lui donner un autre souffle.

Les applaudissements se sont ensuite abattus en rafales d’une jouissance tout aussi rouge que celle du temps des cerises que la musique avait effleuré.

Alors je me suis levé, je me suis rhabillé de mon nez de clown, ma fille Esther en a fait autant et nous avons basculé dans mes deux poèmes en rouge, dans des mouvements lents, très clowns, pour incarner tout d’abord un regard enfantin sur le rouge rejeté par une mère, pour exprimer ensuite une nourriture rouge et verte très nature. Puis, de dos, j’ai entendu les applaudissements. Étaient-ils rouges ? Je ne sais pas, mais ce dont je suis sûr, c’est qu’ils étaient agréablement colorés.

Je me suis retourné et j’ai passé la scène à mon fils. Elia, tout aussi en blouson rouge qu’en nez rouge, s’est lancé dans un sketch où il a pris à partie ceux qui n’étaient pas de rouge vêtus, avant d’exprimer son rejet de cette couleur, dû à une grand-mère qui déteste le rouge. Avec humour, gravité et douceur, il a à son tour évoqué toutes les teintes de rouge… avant de promouvoir mon livre sur le jazz, ce qui n’avait évidemment aucun rapport. Quel bon vendeur !

La soirée a continué, bousculant les habitudes des chaises à ranger et du buffet à dresser pour nous faire vivre presque sans transition un after où la pianiste russe Julia Perminova puis la guitariste italienne Roberta Roman se sont mises à jouer spontanément, avant que tout le monde chante dans un italien plus ou moins franchouillard…

Il y eut même quelques notes d’Esther au piano, sans peur et sans partition. Mais avec Vittorio Nozza.

Le rouge s’est éteint quand tout le monde s’est effacé de cette couleur aux variations multiples.

dessin : ©phoDRAWgraphy

dessin : ©phoDRAWgraphy

Prochain Sunday jazz loft le 02-02-20, le rouge codera la place à l’envie, alors si vous avez envie, il ne vous reste plus qu’à….

Ne pas voir rouge.

A propos Frèd Blanc

Tout a commencé dans les années 80 / 90 par Penninghen (l'ESAG) suivi d'un tour du monde. 30 ans après je suis devenu graphiste, photographe, poète & designer d’images (mentales & visibles) chez byfredblanc, anciennement edo. Quand je ne traîne pas dans un musée aux côtés de ma famille (Astrid Bouygues, Monsieur Elia et Mademoiselle d'Esther), un carnet de croquis sous le bras, où que je ne glisse pas sur les pistes de ski d’Avoriaz appareil au point, je pédale dans Paris entre deux rendez-vous, soit en construisant des analogies pour une marque en devenir, soit en rédigeant un poème. Projets : Entre 1996 & 2016 : conseil & accompagnement en communication (labo pharmaceutiques, joaillerie, hôtellerie, services, industrie...) 1997 : Identité de Ladurée pour son ouverture aux Champs Élysées. 2002 : Agenda photographique international pour Sanofi Synthé-labo. 2010 : Sculpture monumentale en hommage à Jean Vuarnet 2012 : Coup de cœur de la 49e Bourse du Talent Reportage / Photographie.com 2014 : Création de l’évènement “Sunday jazz loft”, concert en appartement, aux côtés de Francesco Bearzatti. Juin 2016 : Sélection aux Promenades Photographiques de Vendôme : Présentation du parcours "Et si le jazz est la vie autour d'une centaine de photographies et de la projection de 12 pœms-poèmes et une centaine de photo Octobre 2016 : Performance musicale et sonore lors du 13e Sunday jazz loft. Mise en musique de mes 12 poèmes de "Et si le jazz est la vie" par Francesco Bearzatti (sax tenor clarinette), Camille Bertault (voix), Federico Casagerande (guitare) et Thierry Eliez (piano et voix), en parallèle d'une projection aléatoire de mes 12 pœms poème par Matthieu Desport (vidéaste) Novembre 2016 : Création des Éditions de Ouf Bibliographie : 2006 : Ouvrage photographique “Téléphérique pour l'enfance”. Éditions Jean-Michel Place. Photographies, dessins, poèmes & maquette. 2010 : recueil de poésie “Des mots mis en baraques à sons”. Éditions Jean-Michel Place. Poèmes, dessins, photographies & mise en page. 2016 : "Et si le jazz est la vie" Éditions de Ouf. Poèmes, dessins, photographies & mise en page.
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