Il y a un peu plus d’un an Astrid recevait pour son anniversaire, de la main de Francesco, son dernier CD : “This Machine kills Fascists”, à peine sorti de chez son producteur. Je me suis empressé de le lui emprunter pour l’offrir à mon écoute curieuse des nouvelles trouvailles de mon camarade musicien.
Ce matin-là, j’ai pu me promener à vélo, comme si j’étais à cheval, les oreilles au chaud dans mon casque de musique tout confort, embarqué dans de nouvelles mélodies aussi affirmées que colorées, qui mélangeaient comme d’hab. du corps et de la tendresse.
Ce nouvel album de “jazz rock” comme il me l’avait défini la veille au soir, m’a permis, morceau après morceau, de partir dans un rêve éveillé.
J’ai même ri. Du jazz qui fait rire, ce n’est pas banal.
Tantôt caressant, souvent très rythmé, cet album prenait des couleurs d’un sud bien francescien, quand il ne flirtait pas en plus avec des bruissements végétaux ou urbains de son ami trompettiste, Giovanni Falzone. Vibrations qui venaient concurrencer un train pénétrant dans le territoire sud ou nord d’une Amérique des temps nouveaux.
Moi qui n’y connais toujours pas grand-chose en jazz, je fus projeté entre free jazz et jazz classique, mais cela ne reste que mon interprétation. Ou peut-être était-ce du “jazz rock“, comme il me l’avait si justement indiqué ? En tous cas, ce dont que je suis certain c’est que c’est une nouvelle biographie musicale, celle de Woody Guthrie – une de plus à son palmarès, après celles de Tina Modotti ou de Malcom X, entre autres.
Ce disque, ce fut pendant les mois qui ont suivi l’album favori de ma femme. Celui qui, dès le matin, lui procurait de grosses doses de bonne humeur.
Alors s’il a fallu attendre 13 sessions des Sunday jazz loft avant que Francesco, son directeur artistique, décide de venir jouer avec son groupe, le Tinissima quartet… quelle folie de se retrouver ce dimanche soir-là, dans ce salon perché tout là-haut sur les toits parisiens, où les murs se sont désormais imprégnés des vraies notes toutes chaudes sorties des instruments, en live !
Et le résultat était une fois de plus au-dessus de toute espérance. Le groupe qui va avoir dix ans cette année, et qui joue régulièrement devant plusieurs milliers de personnes, a tout donné, ce soir de novembre, dans un Sunday jazz loft plein à craquer de quelques dizaines de fervents amateurs de Francesco et de sa musique pluriforme, loin d’être formelle.
Puis le concert s’est achevé avec la signature du CD par le groupe au grand complet. J’avais une table à côté d’eux. J’y dédicaçais mon livre “Et si le jazz est la vie”, un livre saturé de la force vitale de musiciens comme Francesco, avec des images de Francesco lui-même, qui sortait tout juste des presses de chez Escourbiac. Mais cela, c’est une autre histoire…
Tinissima Quartet :
Francesco Bearzatti – Saxophone & clarinette
Giovanni Falzone – trompette et “effets humains”
Danilo Basso – basse électrique,
Zeno De Rossi – batterie & percussions
Prochain Sunday jazz loft le 26 février 2016 à 17h