HEREZ CORPO : 3e édition du prix photo

“Réinventez la famille et l’entrepreneur”

Ce 1er prix de commande récompensant la photo d’entreprise a été créé en 2021 par Maison Herez, conseil en gestion de patrimoine. Il aborde simultanément deux thèmes :
celui de la famille et celui de l’entrepreneur.
1/ La famille – 7 photos
Un groupe de personnes proches et bienveillantes, un espace
à part et réconfortant, une relation intergénérationnelle,
un soutien unique.
2/ L’entrepreneur – 7 photos
Une personnalité passionnée par un métier, persévérant,
(90 % de travail pour 10 % de talent), guidé par une forte auto discipline…

Une Dotation de 6 000 €

Pour participer :
Envoyez 3 photos illustrant chacun de ces 2 thèmes avant le 9 juillet 2024 à :
inscription@herezcorpo.fr

Tous les styles de photographies sont acceptés.
Le photographe utilisera son écriture artistique (mode, portrait, reportage, nature morte, architecture, art).
Deux critères de sélection seront mis en avant.
– L’imagination
• Être inventif et prendre des risques contrôlés :
• Écriture narrative (descriptive ou raconter autrement)
• Angle de traitement (décalé ou classique…)
• Style visuel affirmé (expérimentation ou originalité)
– Le pragmatisme
• Les photos devront traduire visuellement l’image
institutionnelle de sérieux, d’élégance, de professionnalisme et de proximité humaine que véhiculent les entreprises.
– Le travail du photographe sera promu par Herez.
– Peuvent participer au Prix photo Herez Corpo :
– Tout photographe professionnel ou étudiant en photographie, toute spécialité confondue, sans limite d’âge.
– La participation à ce prix de commande est gratuite.

Pour + d’infos : https://herezcorpo.fr/

#prixphoto #photoentreprise #photocorporate #prixcorporate #Herezcorpo #Herez

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Traces de Ouf #4

Entre champion de ski, colline en pain de sucre ou samouraïs… découvrez la nouvelle lettre d’info de la boutique en ligne des “Éditions de Ouf” présentant les tirages limités, numérotés et signés de mes œuvres artistiques (photo, dessin, affiche, livre).

Bonne découverte.

Trace de Ouf #4 : En savoir +

#achatdart #galeriedart #boutiqueenligne #photodart #dessindart

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Vœux 2024

Byfrèdblanc en collaboration avec les Éditions de Ouf vous souhaite une belle année aux rythmes de vos rêves à assouvir.

Musique Francesco Bearzatti

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Les actus créatives de Frèd Blanc sur le site des “Éditions de Ouf”

Depuis l’ouverture du site des Éditions de Ouf en novembre dernier, une lettre d’information mensuelle a est envoyée à mon réseau et la communauté des passionnées des arts visuels (photos, dessin, affiche…) nous suit de plus en plus.

Si à votre tour vous souhaitez être tenu au courant des actus, rendez-sous sur : https://www.editionsdeouf.com/ pour vous abonner aux “Traces de Ouf”.

Vous pouvez dores et déjà découvrir les 3 premières lettres d’infos ci-dessous.

Trace de Ouf #1 : En savoir +

Trace de Ouf #2 : En savoir +

Traces de Ouf #3 : En savoir +

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Flash de ouf #1 – Byfrèdblanc lance les Éditions de Ouf

Vous pouvez dès à présent vous balader sur la #boutiquenligne des Éditions de Ouf et découvrir des photos, dessins, affiches et livres.

#achatdart #photodart #tiragelimité #dessindart #artenligne

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Le jeu des affiches de jazz

La relation entre le jazz et l’affiche fait partie de l’histoire de cette musique aux expressions protéiformes.

Quand j’ai créé les Sunday jazz loft aux cotés de Francesco Bearzatti en janvier 2016, j’étais loin de penser que j’allais rentrer à mon tour dans ce jeu de l’affiche de jazz.

J’avais conçu un petit système identitaire reconnaissable d’un coup d’œil pour que les participants des Sunday jazz loft puissent l’identifier et le mémoriser : un logo, une couverture de programme avec une photo de Francesco Bearzatti déclinable en affiche.

Au fur et à mesure des concerts en appartements, de l’accumulation des images de jazz et de la petite profondeur jazzistique que j’acquérais, j’ai commencé à m’amuser avec les formes, les mots et les photos à ma disposition.

Ma position de graphiste m’a vite poussé à creuser encore plus loin, à décortiquer les mots de jazz, à chercher la musicalité des formes, à réinterpréter des photos de musiciens.

C’est ainsi que ces dernières années les Sunday jazz loft ont bénéficié d’une à deux affiches supplémentaires – pour le seul plaisir d’offrir à regarder le jazz – aussi bien pour les amateurs présents que pour les musiciens se produisant dans le loft.

Le jazz m’a même poussé à réaliser une affiche de Zorro en 2021, non pas pour un film, mais pour illustrer le clip vidéo d’une musique de l’album Zorro, la dernière bio musicale conçue par Francesco Bearzzati et interprétée par son groupe le Tinissima 4Tet. Ce clip fut réalisé par “John’sun & Jeun’son,”, qui ne sont autre que mon fils Elia et moi-même. Une encore autre aventure familiale.

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Mon Japon, un voyage en gastronomie

Un livre en deux exemplaires.

Il y a quelques temps maintenant ma femme Astrid a fêté mes 50 ans en m’embarquant avec nos enfants, Elia et Esther, au pays du soleil levant. Cette aventure s’est transformée en un “beau livre” réalisé en un seul exemplaire, pour Astrid. Pas tout à fait pas, j’en ai réalisé un deuxième pour moi afin de pouvoir le présenter sans abimer l’original, par pur altruisme naturellement.

Tout d’abord avec un avant-goût sur Paris où nous avons été plongé dans un premier niveau d’exotisme avec l’art de l’Ikebana (bouquet), la cérémonie du thé ou l’art du furoshiki (pliage de tissus), avec la prise d’un petit déjeuner traditionnel, la dégustation de pâtisseries japonaises et de soupes de nouilles.

Ensuite nous avons atterri dans le vrai Japon, en encore mille fois mieux, avec un Tokyo bien fourmillant puis des montagnes aux arbres enneigées façon dentelles, avec des sauts de puces de ryokans en ryokans (auberges traditionnelles) aux chambres composées de tatamis, futons, claustras, sans oublier l’alcôve (tokonoma) où est accrochée l’unique œuvre d’art (kakemono ou kakejiku).

Et les repas, du petit-déjeuner au déjeuner, c’est toute une aventure. Ils sont servis sur des tables basses posées à même les tatamis par des femmes souvent âgées, souvent courbées, toujours extrêmement prévenantes. Elles nous proposaient une succession de petits plats multiples de la cuisine traditionnelle kaiseki sans jamais arrêter d’offrir à notre regard ces dispositions harmonieuses et subtiles où un équilibre chromatique et gustatif est toujours au rendez-vous.

Sans oublier les onsen extérieurs ou intérieurs. Ces bains publics de sources thermales où moultes aventures nous sont arrivées et dont chaque bout du coin d’un peut-être souvenir a été photographié par mon boîtier, voire réinterprété dans l’un de mes poèmes ou dessins quotidiens du soir.

Puis ce fut l’inévitable retour sur Paris qui m’a rapidement projeté trois ans plus tard dans les cinquante ans d’Astrid qui – avec mon anniversaire et ses successions de surprises franco-japonaises – avait mis la barre très haute.

Je décidai alors de créer un ouvrage en tirage unique pour elle, racontant “Mon Japon, un voyage en gastronomie“. Attention, là le mot “mon“ n’est pas un adjectif possessif masculin singulier parlant de moi, mais signifie en japonais »emblème » ou « blason ». Un livre parlant de notre expérience familiale au Japon. Je commençai par dessiner notre emblème qui deviendra central dans le livre.

Pendant plus d’un an j’ai choisi les photos, les poèmes de notre voyage, puis je me suis remis à dessiner avant de concevoir la maquette de l’ouvrage encore en gestation. S’en est suivi des tests d’impression à n’en plus finir sur papiers japonais. Une fois imprimée, la globalité des feuilles a été pliée, écrasée, cousue à la main pour se transformer en un livre qui fut alors intégré dans une boîte fabriquée sur-mesure. Le tout réalisé à quatre mains par celles de deux jeunes relieuses.

Ensuite il y eut aussi le Japon d’Astrid, mais cette fois entre mer et gastronomie… avec tout autant de ryokan, onsen et kaiseki. Vous voyez de quoi je veux parler maintenant !

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En Italie on dit un Panino

Ma femme Astrid Bouygues venait d’écrire un petit précis de gastronomie italienne sur les « panini » avec son amie Judith Rosa. Elle m’avait alors demandé de l’illustrer de mes drôles de petits dessins, ces personnages aux grosses têtes, aux yeux exorbités et mains à quatre doigts. Ces mains bizarres qui ont régulièrement questionné mon père et pour lesquelles je n’ai jamais eu d’autre réponse à lui donner que “pourquoi pas ?”

Mais dessiner des sandwichs, car le mot panino est le nom générique des différents sandwichs italiens, ça je ne l’avais jamais fait.

Me voilà donc propulsé dans cette nouvelle aventure créative où je me suis mis à croquer au bout de mon crayon des sandwichs disproportionnés, pris en mains par des personnages étranges et prêts à les engloutir. Et en couleurs, ce qui est rare dans mes dessins.

Quelques temps plus tard, l’éditrice de ce “Petit précis de Panini“, Emmanuelle Mourareau a découvert à Toulouse un restaurant sur la vitrine duquel était inscrit « 1 panino, 2 panini”. Avec une telle accroche s’est-elle dit, ce ne peut être que de vrais sandwichs italiens. Elle est entrée et a présenté son petit précis. Les deux associés ont apprécié les dessins parait-il ! Ils ont même évoqué le fait qu’ils aimeraient bien un jour que cet artiste réalise une fresque pour leur deuxième restaurant qu’ils allaient ouvrir bientôt sur Paris.


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DU SITE DES ÉDITIONS DE OUF,
EN LIGNE FIN 2023


L’histoire revint à mes oreilles mais comme souvent ce genre de belles aventures s’arrêtent avant d’avoir démarré.

Quelques mois plus tard je reçus un coup de téléphone fort matinal d’un des deux associés d’Orto. Je compris assez rapidement qu’il s’agissait du restaurant toulousain de “panini” dont j’avais totalement oublié l’existence. Cet homme à l’accent chantant me rappela son souhait d’avoir une fresque, composée d’un ou de plusieurs de mes dessins, sur le mur principal de son restaurant. Un mur qui mesurait 2 mètres de haut sur plus de 3 mètres de large.

À peine réveillé je pris conscience que je n’avais jamais entrepris un tel chantier. Tout au long de la discussion je lui expliquais à quel point je ne pourrais jamais répondre à une telle demande.

Je lui dis que je travaille régulièrement en noir et blanc et que les dessins du petit précis sont exceptionnellement en couleur. Il me répondit du tac au tac qu’il souhaitait une fresque en noir et blanc. Je continuais mon suicide créatif en disant que mes dessins font généralement entre 10 et 30 cm, loin des 3 mètres de son mur, que je dessine au crayon noir et que pour cette expérimentation il allait falloir utiliser de la peinture, moi qui n’avais plus touché un pinceau depuis bien 30 ans…

Mais plus je trouvais de bonnes excuses pour ne pas sauter le pas et plus ce projet m’existait. Je finis par accepter, avec l’intime conviction que j’allais trouver les bonnes solutions quand les questionnements à priori insolubles se présenteraient à moi. Un peu de folie non cadrée relance toujours la machine à créer.

Me voilà en train de dessiner à nouveau mes hommes-panini. Je les testais à la peinture, en petit format puis dans des tailles de plus en plus grandes. Je passais de 30 centimètres de haut à 40, 60, 80 centimètres, avant de réaliser une série sur un rouleau de deux mètres de haut, scotché au mur. Je testais différentes largeurs de pinceaux, je cherchais la meilleur technique pour créer des ombres. Mon trait s’affinait, les ombre s’imposaient.

Certains dessins fonctionnaient, d’autres non. Mon obsession fut alors de trouver le moyen de créer cette fresque sans rater le moindre détail de construction ou de proportion une fois face au mur. Ce n’est pas la même chose que de se retrouver devant des bouts de papiers interchangeables, aux tailles variables.

En échangeant avec un développeur informatique qui avait été graffeur dans une autre vie, j’appris que les fresques monumentales sont toujours exécutées à l’aide d’un rétroprojecteur. J’avais enfin ma solution. En plus de pouvoir maîtriser ma composition en live, j’allais pouvoir l’affiner en amont sur ordinateur.

Le jour J, je partis à vélo avec mon fils qui venais filmer cette performance unique en son genre dans ma petite vie de créatif. Chargés de tout le matériel pour peindre, projeter et filmer, nous nous dirigions vers le 75 rue des Gravilliers dans le 3e arrondissement. Entre les ouvriers qui n’avaient pas encore fini le chantier et les deux associés qui échangeaient sur la fin des travaux, nous préparions notre matériel.

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Je projetais la composition de trois personnages mangeant des “panini” sur le mur blanc. D’un seul coup, il était possible de s’imaginer le résultat final. La tension montais. Il fallait que je pose le premier coup de pinceau sur le mur immaculé. C’est le plus dur. La peur de rater m’immobilisa.

Elia tournait autour de moi avec la caméra. Je le sentais dans ma vision périphérique mais je restais imperturbable.

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D’un coup je me lançais. Petit à petit j’étais embarqué par mon trait et j’oubliais tout le reste. Cette sensation d’emportement incontrôlé était assez jouissive. Afin d’avoir une vue d’ensemble, je m’éloignais de mes premières traces bien noires qui se superposaient à celles de la projection. Rassuré de la forme que prenait le tout, j’entrais à nouveau dans mon dessin.

Après un long moment d’allers-retours, les trois personnages s’intégraient totalement dans le mur, leurs “panini” à pleine main. Ils étaient le mur. J’éteignis le rétroprojecteur qui ne m’était plus d’aucune utilité. J’affinais le trait avant de partir déguster avec Elia une soupe de nouilles japonaises bien méritée. Elle nous parut juste excellente après cette matinée aussi incroyable qu’unique,. Je restais toutefois un peu dubitatif sur l’après-midi à venir. Il allait falloir s’atteler aux ombres des personnages. Ces ombres que j’avais envie de croire inutiles.

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De retour face à la fresque en construction, je fis quelques photos avant de poser les premières ombres. La peinture trop mouillée glissa sur le mur à une vitesse qui me poussa à courir chercher un chiffon pour effacer au plus vite ces filets grisâtres de peintures sales. Cette réaction imprévue me poussa à remettre en question ma technique d’ombres déployée sur papier en l’adaptant à la texture du mur. Soulagé, je réinvestis mon ouvrage avec la même énergie que celle du matin.

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La composition murale avança mais les deux associées du lieu devaient rentrer sur Toulouse avant que je ne puisse la terminer. Ils nous laissèrent les clés. Nous voilà propriétaire d’un restau, le temps d’un soir ! Deux heures plus tard la création était finalisée.

En regardant les photos sans ombre j’étais convaincu de leur utilité. Je le savais depuis le début, mais par peur de rater je ne voulais pas me l’avouer.

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Les jours suivants Elia monta le film. Quelque chose comme 18 mois plus tard, par faute de temps, je retouchai sa chromie et j’apportai une petite touche graphique à l’ensemble.

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Ce mini documentaire, je ne l’avais pas visionné depuis une bonne année. En revoyant la caméra tourner autour de ce gars à casquette, au pinceau à la bouche et qui avec un peu d’imagination pourrait même me ressembler, je me projette dans la peau de cet artiste libre de créer ce que bon lui semble. Et c’est bon de se prendre pour lui.

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DÉCOUVREZ LA CONSTRUCTION DE LA FRESQUE DANS LE MINI DOCUMENTAIRE RÉALISÉ PAR ELIA BLANC

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Agathe Gaillard : La rencontre avec une grande dame de la photo

J’avais rendez-vous en fin d’après-midi, juste à l’heure du thé, avec La légende des galeristes de photos à Paris.

Un rendez-vous avec cette femme à l’élégance sans pareil qui a connu les plus grands noms de la photographie humaniste. Elle les a fréquentés, accompagnés, promus, vendus, mais surtout comme elle me l’a confié, elle les a toujours écoutés, “parce que personne n’est mieux placé que les photographes pour parler de photographie”.

C’est comme cela qu’elle a créé la première galerie de photos à Paris en 1975.

Je l’attendais au café du bout de la rue de son ancienne galerie, à la devanture toute aussi rouge qu’avant, mais avec son nom transformé en “Galerie rouge” par la volonté de la nouvelle propriétaire.

Si elle a vendu la galerie avec son fonds photographique, elle n’a pas bradé pour autant son patronyme. Quand on s’appelle Agathe Gaillard, il est impossible que quelqu’un d’autre puisse exploiter ce nom. Ses souvenirs lui appartiennent, personne ne peut se les approprier.

J’attendais attablé au café du Pont Louis-Philippe, juste après avoir englouti en marchant un falafel venu tout droit d’un des derniers restaurants juifs de la rue des Rosiers. En m’asseyant dans ce lieu typiquement parisien, j’avais une sorte de pressentiment en ne la voyant pas arriver, et j’avais raison. Nous avions fixé cette date sans que je ne l’ai jamais confirmée, ce qui expliquait la raison même de son absence.

Le lendemain, à la même heure, alors que je me trouvais sur mon vélo, j’arrêtais brusquement de pédaler. Je laissais passer Agathe Gaillard qui traversait juste devant mes roues, rue du Pont Louis-Philippe, afin se rendre au café où nous avions enfin rendez-vous.

Elle me remercia chaleureusement de ce geste si rare. Je lui répondis que je ne pouvais pas en faire moins pour la femme avec qui je devais passer un moment au café d’en face. Notre rencontre venait de bien commencer. La beauté de cette situation quasi incongrue donna le ton au reste de cette fin d’après-midi.

Je passerai les raisons premières de notre rencontre ainsi que les suivantes, pour m’arrêter sur les dernières minutes de notre échange. Cela faisait trois bonnes heures que nous parlions photos, photos d’hier comme d’aujourd’hui. J’avoue qu’avec un plaisir non dissimulé je me régalais à écouter ses anecdotes qui transpiraient un vécu plus qu’évident.

Je ne sais pas pour quelle raison j’ai décidé de lui poser cette question qui est sortie toute seule, loin de mes habitudes au savoir-vivre plutôt “j’ose pas” que “je rentre dedans”. “Cela fait plusieurs heures que nous parlons photo. Vous avez vu mon travail au sein de mes différents ouvrages. Quand je rentrerai chez moi ce soir, ma famille me demandera comment s’est passé mon rendez-vous“. Je lui répondrai, “il s’est bien passé puisque nous sommes restés longtemps ensemble”. Cette réponse qui m’a toujours semblé la plus pertinente, ne satisfera pas mes interlocuteurs.

Ainsi pour la première fois j’ai demandé à une professionnelle de l’image de s’exprimer sur mes réalisations, de donner son point de vue sur les créations d’un Frèd Blanc inconnu du XXIe, elle qui a vu passer entre ses mains les plus grandes photos du XXe siècle.

Agathe Gaillard m’a dit d’une manière très directe et sans faux semblant qu’il y avait beaucoup de créativité dans mon travail, qu’elle sentait que je ne cherchais pas à me fondre dans le machin à la mode, très déco et sans saveur, que je n’avais pas peur de suivre mon chemin à l’originalité assumée dans une époque où il n’y en a pas, une originalité présente dans la multiplicité d’approches que je déploie, dans la diversité de mes expressions artistiques que je confronte, qu’il fallait que je continue dans cette direction parce que c’est ce genre de démarches qui fait bouger les choses, que je mérite d’être exposé dans un grand espace, comme le 104 par exemple, pour tout montrer, que si elle avait encore sa galerie, elle m’exposerait. Avant de conclure que c’est stimulant de voir un tel travail, que ça fait du bien.

Ouuuaaouuuuuu. Je n’ai plus rien dit, je ne savais pas quoi répondre. Je n’avais d’ailleurs rien à répondre.

J’ai chevauché ce petit nuage planant en forme de vélo avec, posés négligemment sur mon porte bagage, quelques noms de professionnels incontournables de la photo à contacter de sa part. Puis je me suis délecté dans le regard de celle qui venait de porter un avis plus qu’encourageant sur mes productions, sans concession comme elle me l’a fait comprendre, sur ce que certains pourraient appeler un bout d’œuvre, moi qui ai toujours l’impression de ne présenter que des expérimentations.

DÉCOUVREZ LA PRÉSENTATION
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Peter Knapp, plus de 30 ans après

Peter Knapp, c’est à Penninghen (l’ESAG – Ecole Supérieure d’Arts Graphiques) que je l’ai connu. C’était en 1989-90. Il excellait dans son rôle de professeur de photographie nous inculquant aussi bien l’art du cadrage que celui de la direction artistique. Celle-ci permet une prise de hauteur similaire à ce qu’il a entrepris à 25 ans pour le magazine “Elle”, le jour où il a bouleversé radicalement la maquette et l’écriture photographique de ce dernier, en offrant au lectorat féminin un nouveau regard sur la mode.

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Son cheval de bataille a toujours été le croquis d’intention, un simple dessin évoquant la future photo et portant les prémices de sa composition. Pas juste une idée mais la mise en forme de cette dernière. Au croquis d’intention se succédaient à un rythme effréné le choix de la bonne image sur planche contact, puis son tirage définitif. Ses sujets, parfois obscurs pour le photographe en herbe que j’étais, comme “l’art dans la rue”, “l’architecture dans le paysage” ou tout bêtement “la modernité”, restent totalement actuels aujourd’hui.

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En 2006, alors qu’il était le président du mois de la photographie, il a utilisé mon premier ouvrage, ”Téléphérique pour l’enfance” comme l’illustration de la photo imprimée portée par une maquette au service de l’histoire racontée. Je jubilais littéralement.

DÉCOUVREZ UN EXTRAIT DE L’INTERVENTION DE PETER KNAPP,
À LA MAISON EUROPÉENNE DE LA PHOTOGRAPHIE.

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Trois ans plus tard, je le contactais pour le rencontrer à nouveau afin de réaliser son “portrait reportage” comme je l’avais fait précédemment avec Marc Riboud. Il a tout de suite accepté.

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J’allais entrer dans l’intimité d’un artiste complet, d’un expérimentateur, d’un casseur de codes établis, une sorte de visionnaire de son temps, sur organisé, collectionneur et radical dans certains de ces choix, comme celui d’arrêter la peinture qui ne lui apportait pas suffisamment.

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0910130203Je l’attendais à la gare du RER où il devait venir me chercher. Tout juste entré dans sa voiture, nous avons échangé sur l’art, la peinture, César son ami, la photographie et la ténacité nécessaire pour faire Penninghen. Je découvrais un homme tout en douceur, loin du maître photographe que je craignais lors de mes études.

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À peine chez lui, il m’a offert son image avec une générosité sans précédent.

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Je me suis tout de suite senti à l’aise, dans son atelier, dans son bureau, son salon, son autre atelier rempli d’œuvres emballées, prêtes à être exposées.

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Dehors, dedans. Dans la cuisine, dans le jardin. Après m’avoir aidé à attraper tout ce que je désirais avec mon appareil, il a sorti à son tour le sien et m’a pris en photo.

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De loin. Très loin de là où je me positionnais, moi qui l’ai photographié de si près.

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Sur le chemin du retour je repensais à nos discussions d’égal à égal, sur des sujets aussi bien généralistes que techniques ou personnels. Je comprenais de mieux en mieux ce qu’il m’avait apporté, mais surtout j’entrevoyais là où je pouvais continuer à creuser.

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J’avais produit tant d’images de Peter, ce 3 octobre 2009 entre 10h20 et 12h55, qu’il m’a fallu plus d’un an pour les digérer, m’en détacher et ne garder que les essentielles, une trentaine. Je lui en ai offert un jeu. Il a apprécié tout particulièrement les cadrages affirmés des portraits de sa personne comme de son environnement, dans lesquels il se reconnaissait totalement.

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Nous avons réitéré cette expérience en 2018 lors de sa rétrospective à la Cité de la mode et du design. Tout en me faisant une visite privée, il jouait avec l’espace en se positionnant entre ses tirages grands formats. Il était devenu mon modèle au milieu des regards des mannequins présents sur ses photos. Je n’avais qu’à appuyer sur mon déclencheur pour fixer l’image que Peter avait totalement composée mentalement. Il avait 85 ans à cette époque et il bougeait avec une souplesse incroyable. Il marchait plus vite que moi.

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Nous sommes maintenant en 2023, il a 92 ans et j’échange toujours avec lui une à deux fois par an au téléphone.

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Marc Riboud, bien des détours pour arriver à ses fins.

J’avais rendez-vous le 19 mars 2009 chez Marc Riboud afin de réaliser le premier “Portrait reportage” de photographes. Rencontre qui allait être le déclencheur de toute une série d’autres “Portrait reportage” à venir (Klein, Salgado, D’Agata, Gibson, Green, Huguier…)

Je n’étais pas très rassuré quand je grimpais, marche après marche, l’escalier menant à la porte de son appartement à proximité du jardin du Luxembourg. Décider de photographier un des reporters incontournables de l’agence Magnum, internationalement connu grâce à certaines de ses photos ayant fait le tour du monde, était une gageure. Mais rien ne pouvait me faire rater une telle opportunité.

Arrivé sur son palier, je fus accueilli par sa femme aux cheveux argentés. “Marc n’est pas encore arrivé“ m’a-t-elle dit. Plus d’une heure plus tard, quelques échanges cordiaux et plusieurs verres d’eau ingurgités, le téléphone sonna. Son mari l’informa qu’il avait croisé une manifestation et qu’il allait y rester faire des photos. Pour le rendez-vous, il proposa de le reporter.

Trois jours plus tard je me retrouvais au même endroit. Nous étions un dimanche et j’étais accompagné de mon fils de 7 ans, Elia. Je sonnais, Marc Riboud ouvrit la porte lentement, leva la tête très doucement et je découvris un regard profond. Une tension indescriptible monta en moi.

Nous traversâmes l’entrée puis le salon où était déposé un grand tirage à même le sol. Nous avons terminé dans son atelier. Des tiroirs, des boîtes de tirages aux numéros sûrement compréhensibles que par lui ou par son assistant tapissaient les murs de la pièce. Une grande table était recouverte de documents divers et de cartes postales, reproductions de certaines de ses photos. Il s’assit à son bureau, me scruta puis me demanda ce que je souhaitais faire comme images.

D’une manière sûrement assez gauche je lui dis que je désirais le prendre dans son univers personnel, au milieu de son matériel et de ses photographies et que s’il pensait à une image incontournable de sa production, j’aimerais réaliser son portrait avec cette photo entre ses mains. “Des photos de moi, il y en a plein la table” me rétorqua-t-il en me montrant les cartes postales. Ce n’était pas du tout ce que j’avais imaginé. Je fis alors une photo en contre plongée, les cartes postales en premier plan, lui en fond et en tout petit.

L’ambiance était lourde, assez pesante et plus le temps s’écoulait et moins je trouvais une manière de décontracter ce personnage. Je lui offris “Téléphérique pour l’enfance”, mon livre sur la montagne, ce qui ne changea rien à son comportement.

D’un coup, il enroula ses doigts pour former un rond avec sa main puis porta son œil au centre de ce viseur imaginaire en fixant mon fils. Une manière sûrement de m’aider qui me crispa encore plus, ou de bien marquer l’écart radical entre celui qui sait faire des photos et moi.

Je sortis de cette séance totalement détruit, décomposé, incapable de savoir si je repartais avec les images espérées. Mon fils quant à lui avait passé un bon moment avec cette drôle de personne qui avait joué avec lui.

Avant de me quitter, Marc Riboud avait évoqué son intérêt pour des rencontres avec des collectionneurs amateurs de son travail. Le mettre en contact avec ce profil de personnes était une belle occasion de continuer mon expérimentation.

Quelques temps plus tard je me retrouvais à nouveau chez lui avec l’un de mes plus proches amis, Patrick, un vrai passionné. Je photographiais cette rencontre – photographe collectionneur -, plus décontracté que la fois précédente. De leurs échanges aux mains de Marc Riboud montrant certains détails de ses images, de son Leica à ses rangements numérotés, j’attrapais tous ce qui se présentait à moi.

Il me laissait faire, peut-être trop absorbé par sa présentation ou juste parce qu’il en avait envie.

Comme Patrick l’avais mis en contact avec deux autres collectionneurs et qu’ils lui ont acheté à eux trois neuf photos, Marc Riboud m’a offert un tirage pour me remercier. Quel acte d’élégance pour cet homme qui cherche à être craint au premier abord, peut-être poussé par quelques dernières traces de timidité !

Puis j’ai eu son accord de continuer mon « portrait reportage“ chez Publi Mode, son laboratoire. Ainsi j’ai pu suivre chaque étape de la production de cette photo qu’il m’avait offerte : du tireur dans la chambre noire au retoucheur accroché à son pinceau, du négatif dans sa pochette cristal à l’emballage du tirage dans du papier de soie.

Peu de temps après, Marc Riboud me signa mon tirage photo. J’étais une fois de plus de retour chez lui. J’ai ainsi pu réaliser son portrait aux côtes d’une de ses photos incontournables. Il m’expliqua même la signification des Kanjis inscrits sur les banderoles au dessus de la foule chinoise.

J’avais enfin l’image imaginée depuis le début. Merci Marc.



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Jean-Claude Dreyfus, une présence en soi.

Un rendez-vous a eu lieu en octobre 2010 avec un court métrage, c’était en mon logis. Une belle rencontre avec une jeune équipe de cinéma, mais particulièrement avec un comédien, plutôt un véritable personnage, aussi bien à la ville que sur scène.

Je l’avais croisé dix ans auparavant. Je me souvenais précisément de ce moment. Lui non. Normal. Il est connu et reconnu grâce à son métier d’homme public, moi je ne suis connu que par mes proches. Ne faisant pas parti des siens, de proches, je n’avais aucune raison de rester un souvenir inoubliable de cette fin de soirée, de ce dîner avec lui, avec ma femme et quelques uns de ses amis, dans le restaurant jouxtant la “Maison de la Poésie” où nous étions venus le voir jouer juste avant.

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Tête de cochon pour les uns, boucher sanguinaire chez les autres, collectionneur, metteur en voix de mots de poètes. Une véritable présence, un personnage multi facettes, un comédien de l’extravagance, mais aussi un homme comme tout le monde avec ses projets comme avec ceux des autres, qui sont souvent repoussés à un peut-être jamais.

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Changement de décor : notre appartement. En l’espace d’un instant il se transforme pour devenir un plateau de cinéma. Le champ de bataille d’une équipe de vingt personnes dont l’objectif est de faire naître quelques séquences d’un court métrage, soit moins d’une minute de film.

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La scène va bientôt être tournée. Un homme d’un âge mûr se fait réveiller en pleine nuit par sa mère qui sonne à sa porte. Elle veut lui parler, comprendre pourquoi elle ne se sent pas aimée par lui, par son fils. D’un côté un imposant comédien, en face de lui une toute frêle partenaire de près de 100 ans.

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Je ne reconnais plus mon chez moi. La lumière a changé, le lieu est investi d’étrangers avec un rythme bien à eux. En transformant quelque peu mon intérieur pour leurs différents plans, ils bousculent le regard que je porte sur mon quotidien. Je perds quelque peu mes marques, mais qu’est ce que j’aime cela !

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Mon appareil photo est accroché au bout de ma main, prêt à cette toujours même action d’attrapeur d’images à la limite de la pathologie. Ayant peur de rater un instant décisif, je photographie tout, les ambiances, l’équipe, les comédiens. Je n’en ferai pas grand chose, comme d’habitude. Juste un moment de vie de plus illustrant mon histoire personnelle qui ne peut intéresser que mes proches. Mais comme toujours ils n’en verront rien. Une fois de plus je ne trouverai pas le temps matériel de réaliser quelques tirages de cette série de photos.

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Les comédiens entrent en scène. Je me régale. Ils jouent dans un coin d’en bas. Un, deux, trois puis quatre plans différents se succèdent. Je découvre un nouveau chez moi, aux cadres différents et aux angles de vue étonnants. Les voix portent, les corps bougent. Embarqué dans un mouvement qui donne un éclairage inconnu à ma maison, je me fais vraiment plaisir en déclenchant mon boîtier.

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Je cherche encore plus. J’ai toujours l’impression de ne pas avoir la bonne image. Encore une dernière… avant la prochaine.

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Jean-Claude Dreyfus et Gisèle Casadesus s’approprient le plateau. Ils font maintenant partie du décor. C’est moi qui me retrouve dans la position d’invité. Je m’efface alors lentement pour devenir invisible et leur donner toute liberté d’être ici chez eux.

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Je prendrai le temps de regarder plus tard la scène en photos et peut-être même d’en tirer quelques-unes. Qui sait, l’impossible est toujours envisageable.

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27e Sunday jazz loft – invitation, affiches & dessins

INVITATION

AFFICHES ET DESSINS

Pour toute demande d’informations ou d’inscription : bfb@byfredblanc.com

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27E SUNDAY JAZZ LOFT – SAVE THE DATE – 7 MAI 2023

Pour toute demande d’informations ou d’inscription : bfb@byfredblanc.com

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Tous doigts embarqués dans le “bizarre à la Monk” du 26e Sunday jazz loft

Quand Francesco m’a appelé, il y a bientôt un an, pour m’informer qu’il souhaitait que les Sunday jazz loft reprennent, en dehors du fait que j’étais excité par cette bonne nouvelle, j’ai trouvé cela bizarre d’avoir eu la même idée deux jours auparavant.

Les souvenirs du dernier concert étaient déjà bien loin. Un SJL sur le thème de “l’envie” dans un croisement accordéon-sax ou accordéon-clarinette avec une date à la beauté toute typographique et impossible à oublier : 02 02 20.

Puis un grand vide. Du rien local, national, mondial, sans date de péremption.

Soit plus de deux ans sans ressentir le frisson de l’arrivée des Sunday jazz lofters. La peur qu’ils ne soient pas au rendez-vous. L’inquiétude de ne pas avoir le temps de tout organiser comme il se doit avant le plaisir intense de goûter une nouvelle expérience bearzattienne, suivie de l’excitation post-concert. Et la joie finale des rangements incontournables, tout en se rappelant des beaux morceaux de partages, aussi bien artistiques qu’humains.

Vous devez comprendre, vous qui avez goûté à au moins une de ces messes italo-locales.

J’avais imaginé, tout au long de cette période un rien élastique, que la reprise des SJL aurait lieu quand nous ne porterions plus de masques. La fréquence à laquelle j’entendais la petite phrase – “À quand le prochain Sunday jazz loft ?” – grandissait d’une manière exponentielle. Francesco ressentait le besoin d’y retourner, et moi avec. Le 19 juin dernier nous nous sommes donc retrouvés dans les murs du loft réaménagé façon “vous êtes les très bienvenus”.

Il fallait frapper fort. Pour cela nous avons tout d’abord décidé de ne plus réaliser que deux SJL par an, pour que Francesco puisse concrétiser des expérimentations musicales aussi inattendues que désirées.

Et voilà qu’il a voulu jouer du “bizarre à la Monk”. Vous voyez ce qu’est du bizarre ? Vous voyez qui est Monk ? Pour cela il fallait au moins être accompagné par le maître de la question, celui qui connaît le sujet sur le bout de ses doigts de pianiste et d’écrivain : l’auteur de “Monk“ dans la collection Folio. Rien de moins bizarre, Laurent de Wilde a tout de suite accepté l’invitation à jouer cette partition avec Francesco.

Ces deux musiciens qui n’avaient jamais échangé de la note sont partis dans des dialogues incroyablement sensibles, où l’un donnait la réplique à l’autre sans aucun échauffement préalable et avec une telle connexion qu’on aurait pu croire qu’il se connaissaient depuis toujours. Rien de moins bizarre.

Quelques titres de Monk sur un petit bout de papier et l’envie de partager, entre eux mais aussi avec le public. Rien de moins bizarre quand Laurent de Wilde, le pianiste des deux, nous a raconté des anecdotes sur Thelonious, que Francesco le saxophoniste clarinettiste écoutait avec un délicieux regard, respectueux de celui qui sait.

À deux ils ont fait basculer le concert dans une dimension inconnue où la personnalité de l’homme au chapeau et aux notes dissonantes planait au-dessus des interprètes, sans rien dire, avec ce plaisir non dissimulé de les entendre jouer sa musique. Et pas n’importe comment. Rien de moins bizarre me direz-vous ?

Nous le public, nous voulions un morceau de plus, juste encore un. À peine la clarinette lâchée, le sax était repris avec plus de tonus, aux côtés du piano dont le son pénétrait dans chaque interstice du loft en jazz. Puis la clarinette est venue reprendre la parole monkienne en duo.

“Place au théâtre !” a ensuite clamé Francesco. J’ai pris leur suite, l’air bizarre paraît-il, perdu dans un texte oublié. La tête de ma fille Esther, en souffleuse, apparaissait parfois derrière moi, ce qui a déclenché plus d’un rire galvanisant avant qu’elle ne m’aide dans cette tâche prétendument insurmontable : interpréter un texte faussement oublié. Pour la première fois l’invité a improvisé avec Francesco sur mes deux poèmes. Dans ma vision périphérique j’ai distingué leur connivence toujours grandissante.

Fin de l’intermède poétique. Elia (mon fils pour ceux qui ne le savent pas encore) est alors apparu dans un sketch où il s’est mis à conférencer sur le bizarre à la Monk, en se référant à l’ouvrage de l’auteur qui était juste là, à ses côtés, en posture post-jeu, un petit sourire de curiosité aux lèvres.

Dans un discours revisité perso, notre stand-upper s’est laissé aller à des glissements maîtrisés, des variations de tons, juste ce qu’il fallait avant de s’arrêter brusquement sur une touche finale où Laurent de Wilde a apporté un petit supplément de bizarre. Voilà qu’Elia Blanc commence à se sentir à l’aise dans un style qui transpire sa personnalité en construction. Ça promet pour les prochains SJL. Dérapages en tous genres assurés.

Et voilà me direz-vous, c’était déjà terminé. N’oubliez pas les fromages, tartines, vins et desserts, avant la direction after !

Un duo où Ludovic de Preissac s’est amusé au piano avec un Francesco tranquillement affalé dans un canapé, chemise ouverte, lunettes de soleil sur le nez et clarinette ou sax en bouche. Je ne me souviens plus très bien. En fait je ne me souviens plus de grand-chose. C’est bizarre.

Vivement le prochain… que tout cela me revienne, et que vous aussi, vous reveniez ! Nous vous attendons le 7 mai.

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Zorro sélectionné au festival “Balance ton court”

le clip vidéo “El triumfo del Zorro” a été sélectionné à la 31e édition du festival #Balancetoncourt”.

Coréalisation #frèdBlanc #EliaBlanc #johnsunetjeunson

– L’enfant en Zorro : Noé Maidenberg
– Don Diego de la Vega au sax : Francesco Bearzatti
– Direction d’acteurs : Astrid Bouygues
– Assistante réal. : Alexandra Baly
– Maquilleuse : Margaux Duroux, Mathilde Madeleine Gasparini

#clipvideo​​ #videoclip​ ​ #byfredblanc​ #byfrèdblanc #jazz #musique #musiquedejazz #clipdemusique #films #fredblanc #byfrèdblanc #photo #noiretblanc #musiciens #enfants #realisateur #coursmétrage #francescobearzatti #AlexFéliciBaly

Pour redécouvrir le clip vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=jLOWDzF-BXU

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William Klein est parti. W.K. – 10-09-22

Hier mon boîtier photo a fixé William autant qu’il le pouvait, tant que Klein était là, mais ça c’était avant.

Demain, lors de sa prochaine exposition, ses œuvres seront entourées de ceux qui l’ont apprécié, connu, respecté, idéalisé.

Son regard malicieux quant à lui, accompagné de son boîtier photo au bout de ses doigts, aura pris la tangente.

Aujourd’hui pour le retrouver je me suis plongé dans mes images de lui.

J’ai recroisé bien des photos, mais une m’a fait sourire, ce portrait au geste un tantinet provocateur, ce petit doigt d’honneur qu’il aimait tant faire à ceux qui essayaient de l’immortaliser.

Je l’ai pris en photo autant que je pouvais, tant qu’il était là, mais ça c’était avant…

Mini film Hommage à William Klein (pœm-poème), pour démarrer l’année 2023.

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Le Prix Photo Herez Corpo – Deuxième session

Aujourd’hui à minuit s’achèvera le dépôt des dossiers de participation à ce prix de commande.

En tant que directeur artistique de ce prix, mon idée première a été de donner la parole aux photographes dans le monde de l’entreprise, afin de démontrer que l’on peut être créatif dans ce domaine qui est encore trop souvent considéré comme uniquement alimentaire.

Ce prix créé pour et par Herez, conseil en gestion de patrimoine, propose aux photographes
de s’exprimer sur les deux univers quotidiens de l’entreprise, ceux de la famille et de
l’entrepreneur, aussi bien avec leur écriture personnelle qu’avec leur regard créatif, voire décalé.

C’est le résultat de cette alchimie qui a permis en 2021 à une photographe artiste Néerlandaise,
Melissa Schriek, de devenir lauréate de la première édition avec sa double série inattendue.

Il ne pouvait pas y avoir meilleur choix du jury, dont Christoph Wiesner (directeur des Rencontres
d’Arles) faisait parti, pour soutenir la photo d’entreprise et ainsi affirmer qu’il est possible
de s’exprimer réellement dans cette discipline de la photo corporate, trop souvent considérée
comme la cinquième roue du carrosse.

C’est pour cela que je me bats, que ce prix existe et continuera à exister.

Participation
– Gratuite,
– Un dossier comportant une note d’intentions, trois photos minimum par thème
(famille & entrepreneur), un CV et un portrait,
– Date limite : 6 juillet 2022.

Le lauréat
– Remportera 6 000 euros et entrera dans la collection Herez,
– Aura plusieurs mois pour réaliser ses deux séries,
– Devra produire deux fois 7 photos (famille & entrepreneur).

– Pour plus d’informations : www.herezcorpo.fr

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26e Sunday jazz loft – Francesco Bearzatti invite Laurent de Wilde

Plus que quelques jours avant la reprise des #Sundayjazzloft, ce qui me procure une grande excitation.
Vous êtes nombreux à m’avoir demandé quand ils allaient reprendre, c’est dimanche.

Pour ceux qui ne se sont pas encore inscrits : fb@fredblanc

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Antonio Segui, quand je suis passé dans son atelier

C’était en 2004. Il y a 19 cartes de vœux de cela, je réalisais la première – célébration graphique et photographique de la nouvelle année – pour l’entreprise de gestion de patrimoine de mon ami Patrick Ganansia.

L’art étant déjà à l’époque omniprésent dans sa vie, il l’était naturellement aussi dans son entreprise où je m’occupais depuis quelques années de la communication.

Lors de l’un de nos échanges, nous avions eu l’idée de donner carte blanche à des artistes afin qu’ils transcendent, avec leur écriture picturale, le métier de la gestion de patrimoine. 

Quatre peintres se sont succédés pour relever ce défi : Antonio Segui, Peter Klasen, Richard Texier et Philippe Cognée.

Pour l’un ce fut la réinvention d’un coffre-fort, pour un autre la renaissance d’une ville moderne.

Quatre rencontres exceptionnelles où j’ai pu fixer photographiquement chaque tableau en cours d’élaboration, où j’ai pu échanger avec chaque artiste sur les raisons qui les poussaient à réaliser une telle œuvre. Où j’ai pu arrêter le geste de leur main en train de poser une touche de couleur sur la toile.

REVENONS À ANTONIO SEGUI.

Je me rappelle très clairement de mon arrivée en bas de chez lui avec Patrick. Nous nous trouvions quelque part à Arcueil avec deux adresses en poche. L’une était celle de son domicile, l’autre celle de son atelier. 

Un homme aussi moustachu que jovial nous a accueillis à la porte de l’atelier avec un fort accent d’Amérique du sud. C’était Antonio Segui en personne.

Mon cœur battait à la vitesse “je rencontre un artiste”, au rythme accéléré de “je pénètre dans le lieu de sa création, à ses côtés”.

Pendant que Patrick discutait avec lui, j’ai observé chaque angle de son atelier. Petit à petit je me suis enfoncé dans le moindre de ses recoins, jusqu’à croiser un groupe bien ordonné de petits personnages-sculptures qui se sont imposés à moi. J’ai fait leur portrait. Un portrait de groupe.

Notre hôte nous a finalement présenté son tableau en construction. Au milieu de la toile se trouvait le bâtiment de la bourse entouré d’immeubles, de grues et de rues bondées d’hommes d’affaires se dirigeant vers leurs objectifs à atteindre.

Paradoxalement, avec ses petits personnages si particuliers et son écriture presque enfantine, Antonio Segui est arrivé à nous plonger au cœur des métiers de la gestion de patrimoine.

Avant que nous ne partions, il nous a fait entrer dans son appartement pour nous montrer sa collection de masques africains. Et pas n’importe laquelle. Toute une vitrine format musée où des masques de tailles et de styles différents se répondaient. Je ne parlais plus. Je découvrais l’une de ses inspirations. Je comprenais mieux alors l’existence de ce toujours même personnage traversant ses tableaux. Une sorte de personnage masqué : l’homme moderne. Je me délectais devant sa collection au point d’oublier d’en faire une photo ou deux.


Deux ans plus tard, je suis revenu voir Antonio Segui avec mon fils de trois ans. Je lui apportais quelques tirages des photos présentes dans la carte de vœux. Étais-je venu pour le croiser à nouveau, pour compléter mon souvenir photographique, ou pour éveiller le regard de mon fils sur l’art ?
Un peu des trois sûrement.

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Une rencontre plus que furtive

C’était le 6 novembre 2019.
C’était à Paris photo, sur le stand de Polka.

Ce fut un croisement de regards, une main qui m’aurait peut-être salué, ou qui a juste caché son visage en voyant mon objectif.
C’était en passant. C’est déjà terminé.

C’était Manfred Thierry Mugler.

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Hommage à Jean-Paul Belmondo aux Invalides

– Une balade au rythme de la musique du Professionnel composée par Ennio Morricone, où un silence rempli d’émotion est fortement présent sur l’esplanade des Invalides.
– Une touche de Bébel entre cigare, caleçon à pois ou casquette, qui vient naturellement apporter un peu de légèreté à cette fin d’après-midi où chacun rend hommage à sa manière à Jean-Paul Belmondo.
– B E L M O N D O en lettres majuscules sur ses affiches de cinéma, Belmondo et ses Belmonderies qui ont bercé l’enfance de beaucoup d’entre nous.

Et si cet hommage ne s’arrêtait pas là…

#Belmondo #JeanPaulBelmondo #Bébel #comédien #hommage #cinéma #photo #film #Invalides #hommageaJeanPaulBelmondo #FrèdBlanc #ByfrèdBlanc #photographe #vidéaste #acteur

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Le dernier mariage de l’été 2021: c’est le reportage photos de leur histoire.

Deux personnes qui vivent ensemble depuis près de 10 ans et qui décident de régulariser leur union, comme on dit encore dans certains milieux autorisés à penser ainsi, c’est classique.

Un couple qui s’aime et qui le vit sans faux-semblants ni démonstration indécente, c’est touchant.

Un groupe d’une trentaine d’amis inséparables qui partagent tout ensemble jusqu’aux moindres détails de cette journée d’exception, c’est moins habituel mais tout aussi vrai.

Une union dans une cathédrale remplie à presque craquer de proches, un couple entouré de deux fois six témoins, c’est impensablement réel.

Un château familial où le moindre des recoins laisse courir l’imagination de chacun, dans des contre-jours aveuglants, des escaliers en colimaçon et des pièces qui cachent des pièces derrière d’autres pièces, c’est un vécu répété encore et toujours depuis plus de 12 générations.

Une fête où l’ambiance se laisse aller jusqu’à une boîte à fromages hors-normes, où la danse enivre la fin de soirée dans une communion partagée entre tous, c’est le premier jour de leur nouvelle vie à deux.

Un déjeuner sur l’herbe avec un verre de vin à la main pour certains, un brunch autour de plusieurs cochons rôtis à la broche pour d’autres, c’est encore un peu de plaisirs partagés. C’est leur mariage qui s’achève, c’est leur mariage qui démarre.

Diaporama photographique – c’est un voyage de moins de 2 minutes.

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De retour sur Art district radio avec Andy Emler

Après avoir échangé sur les ondes du web avec Laurent de Wilde et Airelle Besson, je viens de rencontrer un autre personnage incontournable du jazz ; Andy Emler.

Andy est le créateur du Mega octet, groupe de neuf musiciens qui expérimentent sans relâche – entre compositions et improvisations – tous les univers du jazz.

Nous avons échangé sur différents sujets comme la sortie de son dernier album Just a begining, hommage 30 ans du Mega octet, album que j’ai eu la chance d’entendre en concert à la maison de la poésie. Mais je ne vous en dis pas plus…

Venez découvrir Andy, son rapport particulier à la musique comme aux relations humaines dans l’émission qui sera diffusée sur Art dictrict radio à 14h, le mardi 5 et vendredi 8 octobre 2021.

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Jean-Paul Belmondo, la dernière pirouette entre quatre yeux

Aujourd’hui, chacun d’entre tous pourrait raconter son “Bébel & Moi”, un Moi tout petit le regardant déjeuner de l’autre côté de la très très grande vitre d’un club de sport chic, lui grimaçant, le petit si fier de le connaître déjà si bien, de reconnaître l’Incroyable, le Flamboyant aux gestes grandiloquents qu’il a déjà moultes fois rencontré sur les écrans, en famille parisienne, entre amis de la montagne, puis en plus vrai encore,

Jean-Paul Belmondo au festival
de la “Comédie à la française”

bien après Kean le roi sur planches, lors d’une de ses rares sorties “people”, dans une “Comédie à la Française“ façon festival où ce Moi qui avait grandi l’a fixé sur papier sensible, sur papier photo, avec son compagnon à poils longs format lilliputien dans le creux de la main, avant de lui offrir cette image au Flore

Bébel signant un autographe au café des Deux Magots Boulevard Saint-Germain

puis de le saluer à nouveau aux Deux Magots, lui, avec son encore et toujours majestueux rire aux lèvres, entouré d’autres petits, comme ce Moi d’il y a bien longtemps,

Jean-Paul Belmondo aux Deux Magots à Paris

lui, le maître aux multiples bagues, toujours souriant à la vie de chacun d’entre tous, avec cette chance qui ne l’a jamais quitté comme il l’a tant répété de tout son corps, avec cette joie donnée et redonnée en toute circonstance, lui qui a toujours été vraiment présent avec chacun d’entre tous, sans jamais se prendre un coup de vertige en pleine tête.

“Nous avons tous les deux eu notre autographe de Bébel”
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Zorro vu par John’sun et Jeun’son

Il était un jour un petit garçon au regard profond, aux 2 pieds incrustés dans le présent, fixant l’horizon et donnant tout ce qu’il avait déjà compris de ce qui se passait autour de lui.

Nous l’avions déjà remarqué quand mon fils Elia l’avait choisi comme comédien dans son court-métrage du Nikon film festival, où il devait jouer à jouer devant une caméra pour raconter l’histoire qu’Elia avait inventée.

Face à cet ovni aux cheveux dorés et au regard plus que malin, il fallait trouver le nouveau délire à bâtir avec Monsieur mon fils pour utiliser la folie de ce petit bonhomme.

Sous le charme de cet enfant hors norme, un personnage s’est construit en quelques heures ; un Zorro sortant de l’imagination de mon fils et de votre serviteur.

Puis l’histoire a suivi.

Celle d’un voyage dans l’une des musiques de notre camarade Francesco Bearzatti au travers des yeux d’un enfant, au travers de son dernier disque hommage à Zorro, en enfant.

L’un jouant à Zorro en se déguisant, l’autre jouant à Zorro en composant de la musique. L’un jouant à Zorro au bout de son épée, l’autre jouant Zorro au bout de son saxophone.

Le soir même le musicien avait accepté, les parents de l’enfant aussi. Le petit Noé était de la partie.

Quelques jours après nous écrivions le pitch du clip vidéo d’une des musiques de Francesco Bearzatti.

En moins de temps qu’il n’en faut pour sortir sa caméra, l’analyse de la musique, l’invention d’une histoire, le storyboard, le tournage, le montage et la retouche d’images étaient terminés.

C’est comme ça que nous avons créé ce clip, c’est comme ça que la réalisation, la première réalisation d’Elia et Frèd Blanc est née, sous le nom de “John’sun et Jeun’son”.

Il ne vous reste plus maintenant qu’à découvrir le clip “El Triunfo del Zorro”, qui a déjà dépassé les 19 000 vues.

A bientôt pour de nouvelle aventures…

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Mes interviews radios reprennent avec Francesco Bearzatti

Me voilà enfin, (“Me” étant Frèd blanc) de retour sur les ondes d’Art District Radio. Je me retrouve face à Francesco Bearzatti qui, confiné en Italie n’était pas encore revenu en France.

Quel plaisir de parler Jazz avec celui qui, en plus d’être un exceptionnel musicien et devenu un véritable camarade de jeux ; avec qui depuis le 02/02/20 nous n’avons pas pu organiser de nouveaux Sunday jazz loft, mais avec qui nous n’avons pas pu faire autrement que d’inventer d’autres délires, dont nous dévoilons le bout d’un dans l’interview.

Réconfortons-nous donc avec la voix italiono-chantante de Francesco, avant que le 26e Sunday jazz loft ne voit le jour, un jour.

Voici les deux dates de diffusions avant de retrouver l’émission en podcast :
– Mardi 9 février 2021 à 14h
– Vendredi 12 février 2021 à 14h
https://artdistrict-radio.com/news/jazz-interview-rencontre-francesco-bearzatti-dans-la-peau-de-zorro-128

Cet après-midi, j’enchaîne avec une autre interview, celle d’une chanteuse musicienne que j’affectionne tout particulièrement : Camille Bertault.

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2021 – Les vœux de byfrèdblanc

En 2021, on ne se détourne pas, on change de direction.

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Frank Horvat – j’ai raté mon rendez-vous avec lui

C’était en 2016, j’ai croisé Frank Horvat lors de Paris Photo.
Je me trouvais dans le Grand Palais, tout au fond de la première rangée à droite, pas loin de la galerie “…”, peu importe, c’est sans importance.
Lui était devant moi en train d’échanger avec Sabine Weiss. Il voulait son avis sur un ouvrage photo qu’il tenait précieusement entre ses mains.
Je me suis présenté. Je lui ai demandé s’il accepterait que je réalise un “Portrait reportage” de lui, comme je l’ai fait depuis plus d’une décennie avec des photographes comme Marc Riboud, William Klein, Sebastiao Salgado et bien d’autres encore.
Il a accepté.
Je lui ai proposé de fixer son image furtivement, dans l’instant, à l’arraché.
Il a accepté.
Sabine Weiss m’a laissé aussi attraper son image, si vite que c’était déjà terminé.
Elle connaissait aussi cette aventure des “Portraits reportages”, cette aventure que je n’ai pas eu le temps non plus de démarrer avec elle.

Sabine Weiss & Frank Horvat

Nous nous trouvons maintenant près de quatre années plus tard, et même s’il a accepté, il est parti trop loin pour que je puisse le rattraper.
J’ai raté son rendez-vous.

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5/5 #affichetonmeeerci byfrèdblanc – série 5

Après huit semaines de confinement accompagnées d’une #affichetonregard quotidienne, j’ai réalisé plus d’une quarantaine de portraits photographiques de professionnels qui, par leur travail, nous ont permis de rester chez nous, de garder notre ville propre, de nous nourrir, d’être soignés, d’être protégés du virus.
Ces photos structurent les #affichetonmeeerci quotidiennes dont la fréquence est maintenant passée à un jour sur deux jusqu’à fin juillet.
Vous découvrirez ci-dessous la cinquième et dernière série d’affiches.

      

#affichetonmeeerci 41 : infirmière

#affichetonmeeerci 42 : gendarme – garde républicaine

#affichetonmeeerci 43 : boucher

      

#affichetonmeeerci 44 : infirmière

#affichetonmeeerci 45 : gendarmes – garde républicaine

#affichetonmeeerci 46 : affiche remerciement hôpital

#affichetonmeeerci 47 : applaudissements de 20h

#affichetonmeeerci 48 : applaudissements de 20h

La phase suivante sera le regroupement dans un ouvrage : “Le Pari(s) confiné” des affiches, photos, dessins et poèmes réalisés pendant le confinement et le déconfinement.
1 – Financement participatif : septembre – début octobre
2 – Impression : octobre
3 – Sortie prévue : fin de l’année

 

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4/5 #affichetonmeeerci byfrèdblanc – série 4

Après huit semaines de confinement accompagnées d’une #affichetonregard quotidienne, j’ai réalisé plus d’une quarantaine de portraits photographiques de professionnels qui, par leur travail, nous ont permis de rester chez nous, de garder notre ville propre, de nous nourrir, d’être soignés, d’être protégés du virus.
Ces photos structurent les #affichetonmeeerci quotidiennes dont la fréquence est maintenant passée à un jour sur deux jusqu’à fin juillet.
Vous découvrirez ci-dessous la quatrième des 5 séries d’affiches.

#affichetonmeeerci 31 : propreté de Paris

#affichetonmeeerci 32 : policier

#affichetonmeeerci 33 : glacier

#affichetonmeeerci 34 : policier

#affichetonmeeerci 35 : conducteur de métro

#affichetonmeeerci 36 : postier

#affichetonmeeerci 37 : chef de service, médecin urgentiste

#affichetonmeeerci 38 : buraliste

#affichetonmeeerci 39 : infirmière

#affichetonmeeerci 40 : imprimeur

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3/5 #affichetonmeeerci byfrèdblanc – série 3

Après huit semaines de confinement accompagnées d’une #affichetonregard quotidienne, j’ai réalisé plus d’une quarantaine de portraits photographiques de professionnels qui, par leur travail, nous ont permis de rester chez nous, de garder notre ville propre, de nous nourrir, d’être soignés, d’être protégés du virus.
Ces photos structurent les #affichetonmeeerci quotidiennes dont la fréquence est maintenant passée à un jour sur deux jusqu’à fin juillet.
Vous découvrirez ci-dessous la troisième des 5 séries d’affiches.

#affichetonmeeerci 21 : propreté de Paris

#affichetonmeeerci 22 : postière

#affichetonmeeerci 23 : coursier vélo

#affichetonmeeerci 24 : chauffeur de bus

#affichetonmeeerci 25 : professionnel se rendant au travail

#affichetonmeeerci 26 : chauffeur de bus

#affichetonmeeerci 27 : coursier vélo

#affichetonmeeerci 28 : affiche remerciement

#affichetonmeeerci 29 : chauffeur de taxi

#affichetonmeeerci 30 : sureté sécurité

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2/5 #affichetonmeeerci byfrèdblanc – série 2

Après huit semaines de confinement accompagnées d’une #affichetonregard quotidienne, j’ai réalisé plus d’une quarantaine de portraits photographiques de professionnels qui, par leur travail, nous ont permis de rester chez nous, de garder notre ville propre, de nous nourrir, d’être soignés, d’être protégés du virus.
Ces photos structurent les #affichetonmeeerci quotidiennes dont la fréquence est maintenant passée à un jour sur deux jusqu’à fin juillet.
Vous découvrirez ci-dessous la deuxième des 5 séries d’affiches.

#affichetonmeeerci 11 : professionnels se rendant au travail

#affichetonmeeerci 12 : transporteurs

#affichetonmeeerci 13 : “La ruche qui dit oui” – alimentation

#affichetonmeeerci 14 : policier

#affichetonmeeerci 15 : pharmacienne

#affichetonmeeerci 16 : caissière et vendeur Franprix – alimentation

#affichetonmeeerci 17 : éboueur

    

#affichetonmeeerci 18 : affiche remerciement

    

#affichetonmeeerci 19 : coursier vélo

   

#affichetonmeeerci 20 : fruits et légumes

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1/5 #affichetonmeeerci byfrèdblanc – série 1

Après huit semaines de confinement accompagnées d’une #affichetonregard quotidienne, j’ai réalisé plus d’une quarantaine de portraits photographiques de professionnels qui, par leur travail, nous ont permis de rester chez nous, de garder notre ville propre, de nous nourrir, d’être soignés, d’être protégés du virus.
Ces photos structurent les #affichetonmeeerci quotidiennes dont la fréquence est maintenant passée à un jour sur deux jusqu’à fin juillet.
Vous découvrirez ci-dessous la première des 5 séries d’affiches.

#affichetonmeeerci 1 : boulangères

#affichetonmeeerci 2 : responsable Franprix – alimentation

#affichetonmeeerci 3 : policier

#affichetonmeeerci 4 : “La Ruche qui dit oui ”- alimentation

#affichetonmeeerci 5 : ambulancier

#affichetonmeeerci 6 : “La Ruche qui dit oui ”- alimentation

#affichetonmeeerci 7 : laborantin

#affichetonmeeerci 8 : Responsable et caissière Franprix

#affichetonmeeerci 9 : fromager

#affichetonmeeerci 10 : laborantine

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8/8 #affichetonregard byfrèdblanc – semaine 8

#affichetonregard 49

#affichetonregard 50

#affichetonregard 51

#affichetonregard 52

#affichetonregard 53

#affichetonregard 54

#affichetonregard 55 – dernier jour de confinement

#affichetonregard 56 – premier jour de déconfinement

dernière #affichetonregard 57 – deuxième jour de déconfinement

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7/8 #affichetonregard byfrèdblanc – semaine 7

#affichetonregard 42

#affichetonregard 43

#affichetonregard 44

#affichetonregard 45

#affichetonregard 46

#affichetonregard 47

#affichetonregard 48

#affichetonregard – hors série 2

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6/8 #affichetonregard byfrèdblanc – semaine 6

#affichetonregard 35

#affichetonregard 36

#affichetonregard 37

#affichetonregard 38

#affichetonregard 39

#affichetonregard 40

#affichetonregard 41

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5/8 #affichetonregard byfrèdblanc – semaine 5

#affichetonregard 28

#affichetonregard 29

#affichetonregard 30

#affichetonregard 31

#affichetonregard 32

#affichetonregard 33

#affichetonregard 34

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4/8 #affichetonregard byfrèdblanc – semaine 4

#affichetonregard 22

#affichetonregard 23

#affichetonregard 24

#affichetonregard 25

#affichetonregard 26

#affichetonregard 27

#affichetonregard 28

 

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3/8 #affichetonregard byfrèdblanc – semaine 3

#affichetonregard 15

#affichetonregard 16

#affichetonregard 17

#affichetonregard 18

#affichetonregard 19

#affichetonregard 20

#affichetonregard 21

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2/8 #affichetonregard byfrèdblanc – semaine 2

L ‘affiche, un coup de poing graphique

Il y a une phrase qui ne m’a jamais lâché depuis Penninghen, celle de Roman Cieslewicz, grand affichiste polonais des années 60.
Il nous répétait en boucle lors de ses interventions : “Affiche, tâche sur fond contrasté”.
Quand il regardait nos affiches, on l’entendait souvent dire “Ça bavardage”, puis il entourait un tout-petit morceau de notre rendu et affirmait ”ça affiche”, et il avait raison.
Quelques mots mis en couleurs dans un jeu typographique efficace, qui porte un discours pour concevoir un coup de poing graphique, avec force et justesse…
C’est le talent d’un affichiste.

Il m’aura fallu trente ans pour que je touche enfin du doigt cette sensation incroyable.

#Affichetonregard 8

#Affichetonregard 9

#Affichetonregard 10

#Affichetonregard 11

#Affichetonregard 12

#Affichetonregard 13

#Affichetonregard 14

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1/8 #affichetonregard byfrèdblanc – semaine 1

Une aventure inattendue nous est tombée dessus.

Nous nous sommes retrouvés confinés chez nous, quasiment du jour au lendemain, pour le bien de tous et sans vraiment comprendre ce qui nous arrivait.

Alors que nous étions enfermés dans notre bulle, des mots, des images, des idées absurdes, des pensées étranges, réelles, déformées ou totalement fausses sont venus jusqu’à nous…

Certains nous ont atteints, d’autres nous ont fait rire ou nous ont révoltés…

J’avais décidé de vous en livrer, quotidiennement, tant que j’y serais arrivé, sous forme d’affiche graphique, sans autre commentaire pour laisser libre cours à vos interprétations personnelles. Et j’y suis arrivé jusqu’au dernier jour de confinement.
Une nouvelle période s’ouvre maintenant, celle de la prise de conscience et des remerciements. Ce sera les #affichetonmerci.

Mais en attendant, retour sur les #affichetonregard de la semaine 1.

#Affichetonregard 1

#Affichetonregard 2

#Affichetonregard 3

#Affichetonregard 4

#Affichetonregard 5

#Affichetonregard 6

#Affichetonregard 7

Affichetonregard – hors série 1

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Plein d’envies lors du 25e Sunday jazz loft

Cela faisait plus de cinq ans que Francesco avait “Envie” de jouer avec Lui. Il me l’avait dit, puis redit, mais Lui était toujours pris. Alors d’autres Lui sont venus, avec qui il a construit d’autres “Envies” : des Lui fous, un Lui rouge, mais pas encore un Lui “d’Envie”.

Quand je lui ai demandé quel Lui viendrait pour la prochaine session, il n’a rien dit. Quand je lui ai parlé du thème de “L’Envie”, il a réfléchi, il a apprécié, mais n’a toujours rien dit.

Il avait dû en avoir fortement “Envie” puisqu’il l’avait recontacté.

Ensuite j’ai reçu du What’sApp en forme de devinettes pour m’annoncer avec qui il transcenderait ”l’Envie” en musique.

J’ai tout de suite compris que son “Envie” s’était réalisée et que Lui avait dit oui. Quand j’ai vu les premières lettres de son prénom, V.I.N.C…, apparaître l’une après l’autre sur les messages What’sApp, j’ai tout de suite compris que c’était Lui : Vincent Peirani.

“Vincent Peirani, c’est un grand de l’accordéon” m’a rappelé Francesco.

Plus d’une tête de plus que lui, pieds nus et vernis à ongles noir sur les orteils. Le sourire aux lèvres, toujours prêt à rigoler, à prendre la vie comme elle arrive et à jouer avec, avec Francesco, avec nous et avec tous ceux qui ont rempli le salon, par petites touches successives.

Il a tout de suite confirmé qu’il était un grand homme, avant de nous montrer qu’il était un grand musicien.

Cela tombait désormais sous le sens que Francesco ait eu “Envie” de l’inviter. Et si j’avais déjà vu et écouté Vincent Peirani en numérique, en live ce grand prenait encore plus d’ampleur, tout assis qu’il était, caché derrière des partitions.

Vincent, sur-connecté aux sonorités qui planaient juste au-dessus de nos oreilles avant d’y pénétrer, répondait à Francesco qui passait de la clarinette au sax, dans un souffle accordéonesque.

Deux respirations mises en commun, tantôt douces et d’autres fois bien plus rythmées, mais toujours dans la finesse d’une succession de notes entrelacées, complexes et pourtant si simples.

Tout au long du SJL, les échanges se sont entrecroisés entre ces deux talents en effervescence qui n’ont pas arrêté d’être attirés sur le terrain de l’autre avec cette légèreté que l’on ne retrouve que chez les “grands”. Francesco avait donc raison.

Quand l’un a laissé la place à l’autre parce qu’il le fallait, ou quand l’autre a fini par la récupérer parce que son oreille le lui avait confirmé, ils sont tous les deux partis très loin, et nous les avons suivis avec un surplus de plaisir non dissimulé.

À la redescente, parce qu’elle a fini par arriver, j’ai découvert des larmes coulant sur les joues de certains d’entre nous, avec l’élégance de la discrétion.

Face à la puissance de ces deux phénomènes musicaux sans limites et avec l’insouciance qui nous caractérise, Esther (ma fille) et moi sommes entrés en poésie avec  l“Envie” de partager le premier de mes textes. Tout est toujours possible quand on l’a, cette ”Envie”, même avec un Francesco qui, toujours plongé dans les effluves de sa musique, a oublié de nous accompagner au piano.

À la manière d’un Show man, Elia (mon fils) s’est ensuite approprié le petit bout de scène, avec tendresse, parce qu’il devait en avoir “Envie” ou quelque chose comme cela. Il nous a esquissé à la pointe sèche puis à la craie grasse sa vision de ”l’Envie”, avec des mots d’ado.

Ce qui a confirmé que nous aussi nous avions eu raison d’écouter notre “Envie” – notre “Envie” d’être présents lors du 25e SJL et même de revenir en mai prochain pour le suivant, qui pour cause de ce que vous savez… aura lieu plus tard.

Entre-temps, l’Envie n’aura fait que grandir.

 

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De père en fils jusqu’au petit… fils.

Un fils qui pourrait être le mien si cette situation se passait dans la réalité sonnante et trébuchante.

Un fils qui a pensé à son grand-père très octogénaire, pour interpréter un ancêtre tout en modernité, se réinventant de toutes pièces actuelles, au service d’un très court-métrage, de 2 minutes vingt clé en main. C’est la règle, c’est une règle… de conduite.

Un fils qui s’est approprié le thème de la génération, donné par le festival d’une marque d’appareils photo s’intéressant au cinéma par le truchement d’un concourt-métrage sur lequel je ne dévoilerai aucune autre information, voire aucune information.

Nikon(te) pas à pas pour que le petit-fils te fasse déjà découvrir son histoire, encore tout juste échafaudée dans sa tête.

Un père qui est venu fixer les images – enfin sorties de l’esprit de son fils, les fixer… en cadres fixes – de trois générations en mouvement.

Un petit-fils guidant son grand-père en vrai, en vrai directeur d’acteur, dans le rôle de fiction d’un grand-père barbu en pellicule et en tenue de djeuns, pour la circonstance de ce tournage tous âges confondus et accoutrements à périmètres variables, casque de ’sique, bombers et bonnet dans le vent d’un intérieur sombre.

Un grand-père rythmant du rap, soutenu par les reflets des miroirs d’un couloir d’appart, en face à face, se démultipliant à perte de sons très piste de danse disco post 80.

Un même grand-père sms-sant son petit-fils dans un jargon branché à plein courant faussement ado, que son petit-fils reçoit tel un point d’interrogation et en pleine face d’incompréhension.

Finalement un grand-père bien dans son chapeau, sur le pas de sa porte extérieure, qui retrouve l’itinéraire d’un enfant, gâté par une vie tout en sourires ouverts sur un jazz intemporel, aux arrangements contemporains.

_________________________________

Film à découvrir jusqu’au 1 mars 2020
https://www.festivalnikon.fr/video/2019/858

Scénario, réalisation, captation & montage : Elia Blanc
Le grand-père : Philippe Blanc
Étalonnage & graphisme : Frèd Blanc
Musiques : Nosnow pour « Fast Life » & Francesco Bearzatti pour « Hobo Rag »

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Massin, rencontre avec une figure du graphisme

C’était un 11 février, le jour de mon anniversaire, il y a quasiment 11 ans à quelques jours près, et le cadeau que je me faisais sans l’avoir encore identifié comme tel était de passer plusieurs heures chez Robert Massin.

Massin, comme il se faisait appeler, est un graphiste incontournable d’une époque “d’avant”, où l’ordinateur n’existait pas.

Massin, dont m’avait parlé Henri Steiner, un autre graphiste étonnant que j’ai connu à Hong Kong en 1993 lors de mon tour du monde, et qui a réalisé des créations visuelles comme le logo de la HSBC, ou le billet de banque de Hong Kong.

Massin, qui était le graphiste attitré de Gallimard ou Massin, qui avait imaginé un livre-outil capable de donner accès aux Cent mille milliards de poèmes de Raymond Queneau qu’il faudrait bien plus d’une vie pour lire en entier.

J’ai rencontré ce jour là un homme plein d’histoires à raconter, ou plutôt à transmettre à celui qui venait le photographier.

Un homme qui avait rencontré les plus grands écrivains, avait travaillé avec eux ou pour eux, et était devenu l’ami de certains, avec qui il entretenait une riche correspondance.

Un graphiste qui avait inventé des techniques improbables pour arriver à ses fins visuelles, comme utiliser un préservatif pour déformer une image à l’aide d’une photocopieuse dans le seul but de réaliser les illustrations de La Cantatrice Chauve. Un vrai graphiste en somme, qui avec trois bouts de ficelle traduisait une idée avec brio.

Puis il m’a fait faire le tour du propriétaire et j’ai pu découvrir une collection étonnante d’affiches punaisées à même le mur, comme l’affiche originale (et unique) de Raymond Devos par Savignac, qui n’est jamais sortie pour cause de refus du producteur.

Mais aussi une aquarelle de Raymond Queneau, une composition typographique en lettres de bois et un soutien-gorge en forme de packaging d’ampoule, ou l’inverse.

Trois ans plus tard, toujours au mois de février, je revoyais Massin à deux reprises le même samedi. Tout d’abord le matin, lors d’un colloque universitaire sur Raymond Queneau où je lui offris les quelques photos que j’avais faites de lui et de chez lui ; puis le soir lors d’une exposition, où certaines de ses réalisations étaient mises en scène d’une manière grandiose dans l’atelier de son ami,  l’illustrateur Serge Bloch.

Aujourd’hui j’ai appris sa disparition. Nous sommes encore en février. Le 8.

Je repense aux quelques petits bouts de souvenirs qu’il m’a confiés en évoquant ses inspirations et ses rencontres. Ce tout petit bout de sa vie qu’il m’a offert au travers de mon objectif, en passant. Ces petits bouts ont fait vibrer pour toujours le graphiste que je suis.

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Vœux 2020 – Mon papa d’Esther pour byfrèdblanc

“Bienvenue sur Mon papa d’Esther” vous souhaite une bonne année 2020 au nom de byfrèdblanc

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Ça a circulé tout en rouge lors du 24e Sunday jazz loft

C’était rouge, rouge musique, rouge jazz, un rouge très caractéristique avec un Francesco Bearzatti qui avait immédiatement pensé à un violoncelliste, avec un Vincent Courtois donnant le la, ici, en plein rouge lumière de spots habillés pour l’occasion de changer l’ambiance chromatique des Sunday jazz loft.

Une thématique qui ose tout, banderoles rouges tombant sur les côtés des bibliothèques, présentation en nez de clown avec un premier poème très rouge Rothko.

dessin : ©frèdblanc

dessin : ©phoDRAWgraphy

Une thématique qui permet tout, du rouge colère au rouge amour en passant par toute une palette d’autres rouges, des rouges sensuels aux rouges grinçants.

Une thématique que l’on retrouve presque partout, du rouge vestimentaire de ceux qui l’ont imaginé en dress code, jusqu’au rouge fromage anglais pimenté qui se fera découper en tranches larges après le concert, avant d’être posé sur des assiettes aussi rouges que les serviettes.

Ces rouges violents ou rouges doux, ils sont tous passés par les instruments de Francesco et de Vincent, tantôt sax tantôt clarinette pour le premier, et archet ou doigts à même les cordes pour son invité.

Des sons, des harmonies, des dissonances, des mélodies, toutes les possibilités se sont croisées dans cette performance où le premier morceau a duré plus de 35 minutes. 35 minutes d’une puissance hors norme, où chacun des deux musiciens rebondissait sur la proposition de l’autre, avec l’évidence et la légèreté d’un dialogue continu et profond.

Puis plusieurs autres morceaux se sont enchaînés dans un suspens en dehors de toute temporalité connue, où les deux musiciens sont partis très loin, l’un à côté de l’autre, ensemble, dans une concentration à l’égal de leur écoute pour les notes de leur partenaire.

Propulsés par un souffle commun, ils se sont ensuite engouffrés dans une ultime idée, une idée de Vincent où Francesco s’est amusé, comme il l’a fait tout au long du concert, à réinventer la proposition de son camarade, à l’emmener ailleurs, à lui donner un autre souffle.

Les applaudissements se sont ensuite abattus en rafales d’une jouissance tout aussi rouge que celle du temps des cerises que la musique avait effleuré.

Alors je me suis levé, je me suis rhabillé de mon nez de clown, ma fille Esther en a fait autant et nous avons basculé dans mes deux poèmes en rouge, dans des mouvements lents, très clowns, pour incarner tout d’abord un regard enfantin sur le rouge rejeté par une mère, pour exprimer ensuite une nourriture rouge et verte très nature. Puis, de dos, j’ai entendu les applaudissements. Étaient-ils rouges ? Je ne sais pas, mais ce dont je suis sûr, c’est qu’ils étaient agréablement colorés.

Je me suis retourné et j’ai passé la scène à mon fils. Elia, tout aussi en blouson rouge qu’en nez rouge, s’est lancé dans un sketch où il a pris à partie ceux qui n’étaient pas de rouge vêtus, avant d’exprimer son rejet de cette couleur, dû à une grand-mère qui déteste le rouge. Avec humour, gravité et douceur, il a à son tour évoqué toutes les teintes de rouge… avant de promouvoir mon livre sur le jazz, ce qui n’avait évidemment aucun rapport. Quel bon vendeur !

La soirée a continué, bousculant les habitudes des chaises à ranger et du buffet à dresser pour nous faire vivre presque sans transition un after où la pianiste russe Julia Perminova puis la guitariste italienne Roberta Roman se sont mises à jouer spontanément, avant que tout le monde chante dans un italien plus ou moins franchouillard…

Il y eut même quelques notes d’Esther au piano, sans peur et sans partition. Mais avec Vittorio Nozza.

Le rouge s’est éteint quand tout le monde s’est effacé de cette couleur aux variations multiples.

dessin : ©phoDRAWgraphy

dessin : ©phoDRAWgraphy

Prochain Sunday jazz loft le 02-02-20, le rouge codera la place à l’envie, alors si vous avez envie, il ne vous reste plus qu’à….

Ne pas voir rouge.

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Sous le soleil exactement… quelques décennies plus tard

Il y a un peu plus de trois ans, lors d’un après-midi festif du mois d’août sur les planches d’une ville de cinéma du nom de Deauville, c’était un samedi, le Maire de la ville honorait une comédienne, véritable égérie de la nouvelle vague : Anna Karina.

Grâce à Philippe Normand, responsable du service culturel, nous nous sommes retrouvés en famille pour assister à la cérémonie d’accrochage d’une plaque en souvenir de l’été 1966, où Pierre Koralnik avait tourné sur la plage de Deauville des scènes du film Anna, comédie musicale (écrite par Serge Gainsbourg).

Après un échange chaleureux avec un auditoire venu écouter ses souvenirs cinématographiques, Anna Karina a chanté pour lui :
“Sous le soleil exactement
Pas à côté, pas n’importe où
Sous le soleil, sous le soleil
exactement, juste en dessous
…”

Puis mes enfants sont repartis avec une photo dédicacée de cette comédienne qu’ils redécouvriront plus tard, quand ils tomberont sur un film représentatif d’un certain cinéma français. Ils diront alors quelque chose comme : “c’est cette femme que nous avions entendue chanter, quand nous étions petits, quelque part au bord de la mer”, puis ils passeront à autre chose. Elle, restera gravée sur la pellicule.

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Le 24e Sunday jazz loft s’habille tout en rouge

Pour cette dernière session, les recherches graphiques se sont laissées aller dans plein de directions, entre la traditionnelle invitation, les affiches & les “Save the date” fixes comme aminés.

SAVE THE DATE

SAVE THE DATE ANIMÉ

INVITATION

AFFICHES

Le Sunday jazz loft reste toujours un chouette terrain de recherches visuelles pour le graphiste que je suis.

Et si vous souhaitez découvrir le spécial Sunday jazz loft tout en rouge, c’est dimanche 15 décembre à 17h. Pour réserver : fb@fredblanc.com

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Un Sunday jazz loft tout en folies furieuses et dingueries créatives.

Je l’attendais depuis longtemps ce Sunday jazz loft, ce premier SJL thématique que j’imaginais différent des précédents, et je n’ai pas été déçu.

Je peux vous l’avouer maintenant que le concert est derrière nous, mes attentes étaient bien en deçà de ce que nous avons vécu hier.

J’ai adoré me faire surprendre à répétition.

C’était un objet lunaire, sans la moindre attache terrestre, dans un lieu inconnu où le mental a laissé toute sa place à notre écoute émotionnelle. Il fallait juste se laisser faire pour voyager. Et quand c’était le cas… mais vous le savez puisque vous y étiez – en tout cas certains d’entres vous.

Partir sur la thématique de la folie pour cette nouvelle version de SJL – quand on en est à la 23e session et que la formule précédente ne s’est même pas essoufflée – était un pari osé qui pouvait facilement glisser, soit dans du n’importe quoi, soit dans du sur-conceptuel.

Mais ce ne fut pas le cas. Ça ne pouvait pas être le cas avec trois énergumènes comme Francesco Bearzatti, Thierry Eliez et Médéric Collignon.

Trois écriveurs du présent, inscrits dans l’instant.

Chacun d’eux, perché d’une manière débridée sur une branche aux vibrations fragiles, nous a projetés dans l’illusion de dérapages et de glissements incontrôlés, grâce à sa capacité à accueillir de l’encore inconnu, pour eux comme pour nous.

Ce tout en commun imprévisible nous a ouvert un champ expérimental inimaginable en défrichant le terrain de la folie musicale et sonore : bruits et sons du quotidien, tapotis, cris et autres formes vocales étaient parties intégrantes de ce concert de fous. Ces fous que rien n’arrête jamais de relancer en boucle d’autres délires, libres de toute contrainte sociale.

Entouré d’instruments improbables, très jouets d’enfants en plastique coloré, Médéric est parti à plusieurs reprises, avec certains d’entre eux, dans des expérimentations qui semblaient d’autant plus sans queue ni tête qu’elles étaient maîtrisées dans des formes ouvertes à l’inattendu.

Surpris par certaines de ces propositions incongrues, Francesco n’arrivait pas toujours à jouer tellement il riait, comme nous d’ailleurs.

Imperturbable, mais de dos – il ne voyait pas la scène – Thierry laissait ses mains plonger dans un délire du maintenant et accompagner, suivre, précéder pianistiquement ce que nous recevions visuellement par les grimaces sonores de Médéric et les étonnements de Francesco.

Puis ils redescendaient tous les trois dans du plus conventionnel, si on peut le définir ainsi. Du standard de jazz plus mélodique, qui ne le restait d’ailleurs jamais très longtemps pour nous projeter indubitablement dans une jouissance mélomaniaque, tellement le niveau était haut en folie.

Pour changer d’air, Médéric a restitué d’une manière étrange mes poèmes sur des fous perdus dans leur chez eux souvent opaque. Il s’est mis à tailler dedans, à les gratter vocalement, à attraper du mot comme il venait. Dans ces découpages incongrus, il paraît que l’on entendait encore ma voix, m’a-t-on dit. Étrange. J’ai surtout découvert une forme nouvelle, déstructurée et réinventée par l’organe vocal collignonesque.

 

Mais je vous rassure, Francesco n’a pas fait que rire pendant ce SJL. Il est parti plus d’une fois à bout de souffle dans des échanges d’air respirant ce que lui donnaient ses deux compagnons de folie instantanée.

Compagnons que l’on a retrouvés à ses côtés, en rang d’oignons, lors d’un instant furtif, pour une conversation tout en scat.

Puis le détonant instrumental a refait surface jusqu’au bout du concert, pour finir dans du fou rire de musicos, au moment même où mon tour d’interpréter mes deux poèmes en fou incarné était venu à maturité.

Leurs rires de connivence ne cessaient pas. L’attention du public restait focalisée sur le trio, dans le coin au piano.

Seul au centre, il fallait que je prenne le dessus. Sur l’instant j’étais totalement déstabilisé. J’étais en train de prendre ma plus belle leçon de comédien en herbe, en live.

Je suis rentré dans leur jeu en me l’appropriant. C’était la seule chose à faire pour récupérer l’écoute générale et devenir fou, dans une montée d’émotions où le texte me suivait, me précédait, m’accompagnait avant qu’Esther, ma fille – en personnage miroir de ma folie – ne me jette au sol, en mots, puis en un geste brusque, me ramenant à la réalité dans un échange de regards vrais.

Cette réalité où Elia, mon fils, est sorti de derrière la caméra pour vêtir sa tenue de sketch-man, la voix douce, nous rappelant à quel point les Sunday jazz loft sont depuis le début une histoire de fous dont nous sommes tous les protagonistes. En nous faisant passer de la folie furieuse des musiciens à une folie contenue, la sienne, il a su déclencher une approbation de fous, accompagnée de rires tendres. Il paraît qu’il est bon – mon fou de fils – d’après certains d’entre vous, les fous des Sunday jazz loft.

Fous, on le sait maintenant.

Que va donc nous raconter Francesco lors du prochain SJL ? Moi je le sais. Vous, vous le découvrirez le 15 décembre prochain.

 

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Rien n’arrête un Sunday jazz loft, même pas le 22e

Que ce soit le dimanche de la finale annuelle d’un jeu de raquette pour compétition internationale, le dimanche du démarrage d’un festival de jazz en plein air quasiment gratuit ou un dimanche de week-end prolongé jusqu’au lundi soir, voire les trois en même temps, il y a toujours une place réservée pour les Sunday jazz loft dans l’agenda de ses aficionados.

Une place sur sièges de styles variables, avec programme posé sur leur galette en guise de décoration. Une place entre 17h et plus tard en fonction du temps que les participants mettent à ne pas avoir envie de partir. Une place et peut-être plus, si cette fois-ci ils ont eu envie de faire découvrir le Sunday jazz loft à l’un de leurs amis, pas plus mélomane que moi, mais désireux de savoir enfin ce qu’est un Sunday jazz loft.

La légende, puisqu’il y en a paraît-il une, à moins que ce ne soient que des bruits de couloirs, dit qu’un Sunday jazz loft ça se mérite. Et ceux qui ne le savent pas encore ne reviennent jamais investir l’un de nos sièges. Et c’est tant mieux, car les bonnes choses il faut se les garder.

Pour revenir aux sièges, ils sont descendus cette fois-ci à grande vitesse de leur nid sur terrasse, grâce à l’aide un nouveau venu, derrière la caméra, en remplacement de Matthieu, afin de réaliser la captation du concert. Étienne, ce dernier nouvel arrivé dans l’équipe organisatrice, en plus d’être un passionné de la prise de son, est un véritable maniaque de l’ordre comme du rangement, et c’est tant mieux.

À leur tour les préparatifs ont été allégés grâce au coup de main donné par deux Sunday jazz lofter, Agnès et François. Ces derniers ont aussi bien mis la main à la pâte en salade que les doigts sur machine à trancher le saucisson en rondelles fines.

Puis comme à son habitude le temps s’est accéléré, les participants et les musiciens sont arrivés les uns entre les autres, dans un joyeux mélange de balances musicales et de discussions, bonjours et autres salamalecs de circonstance.

Puis le temps du concert s’imposa de lui-même dans une douceur d’échanges musicaux où les dialogues se sont construits à trois.

Dialogues entre un homme contre-basse ne faisant qu’un avec son instrument, Riccardo Del Fra, professionnel connu et reconnu pour avoir joué très jeune et pendant neuf ans avec Chet Baker, comme il a su nous le rappeler dans une posture imprégnée de son importance professorale. Cet homme de maîtrise qui, avec une force de bouts des doigts, est fabuleusement connecté au présent et l’exprime dans des tirages de cordes et autres mouvements hypnotiques.

Dialogues avec Hans Olding, incrusté dans sa guitare électrique façon osmose amoureuse, quand il ne fait pas des grimaces étranges avec son visage si doux, alors qu’il caresse ses cordes sonores remplies d’une légèreté déroutante. Avec une autre guitare que celle utilisée lors de son premier passage aux SJL, une nouvelle guitare plus claire mais tout aussi élancée en féminité.

Dialogues avec Francesco Bearzatti, le maître musical de ces dimanches en loft, de ces concerts en appartement. Ce personnage hors pair, qui s’adapte à l’instant présent en dégainant soit son sax, soit sa clarinette, pour se placer dans la bonne couleur musicale proposée par ses deux compères dans ces maintenants en fabrication qui se succèdent.

Dialogues avec nous, qui n’avons qu’une seule envie, celle que ces expérimentations ne s’arrêtent jamais.

J’avais entendu entre deux portes d’avant concert une discussion où les musiciens évoquaient le fait qu’en l’absence de répétition préalable, ils allaient assurer en ne jouant que des standards. En guise de standards, je peux vous affirmer qu’ils nous ont embarqué durant plus d’une heure, aussi bien dans des contrées inconnues que dans des territoires indigènes, sans jamais traverser du morceau usé par trop d’écoutes.

Et quand l’un offrait à l’autre un moment de solo, l’autre le lui rendait avec la même générosité, avant qu’ils ne repartent tous ensemble dans des morceaux pour lesquels seuls les applaudissements nous rappelaient qu’il y avait une fin.

Une fin en groupe, avec les voix de Thierry Peala, Victoria Rummler et le sax de notre super amateur François Petavy, toujours aussi d’être heureux d’être là, son bec en bouche, entouré de grands professionnels.

Avant le chapeau, j’ai mis en mots sonores deux poèmes de mon cru, ceux présents dans le programme, que peu d’habitués lisent puisqu’ils savent qu’ils les entendront en fin de concert. Alors pourquoi produire un effort inutile, surtout le dimanche, avant de manger ? Depuis peu, le deuxième poème est joué en duo, avec ma fille Esther. Je ne peux pas vous décrire à quel point on se régale, en s’entraînant à le dire ensemble puis en l’exécutant devant vous, agrémenté de certaines de nos trouvailles, bonnes ou mauvaises.

Mon fils Elia quant à lui ne nous a pas fait de petit sketch cette fois-ci, pour cause de révision du bac. Ce sera j’espère pour la prochaine fois. Il est resté discrètement derrière la caméra, et comme celle-ci était placée plus en diagonale que les autres fois, il m’a dit s’être régalé à capter les expressions de chaque musicien.

Une fois le buffet dévasté ou presque, un pianiste – dentiste de profession – a mis une ambiance de fous et quand Francesco ne clarinettait pas, il dansait, chantait, délirait avec moi et avec d’autres, avant que je ne me mette à vendre à la criée son dernier disque, qu’il avait exceptionnellement apporté. Sept se sont vendus en moins de cinq minutes, un record absolu !

Puis voilà, tout le monde est parti, et je me suis mis à rêver au prochain. J’ai imaginé un SJL encore plus dingue que celui-ci. J’ai une piste sérieuse… On verra.

On se retrouve maintenant en octobre, vous me direz alors si nous sommes arrivés à être encore plus… que cette fois-ci.

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Bienvenue au futur 22e Sunday jazz loft

Francesco Bearzatti plonge dans l’impro jazz avec Riccardo del Fra et Hans Olding

Pour toute réservation : fb@fredblanc.com

On fera tourner le chapeau sur une base de 25 euros par personne

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1…, 2…, 3…, 21 Sunday jazz loft

Plus de deux dizaines de Concer-TE (prononciation à l’italienne) ont déjà vu le jour ou plutôt le soir d’un dimanche composé d’un nombre certain de fidèles. Si fidèles qu’une bonne partie sera présente lors du prochain, celui du 9 juin, pendant le week-end de la Pentecôte. À peine annoncé, déjà des inscrits…

Bonne nouvelle ! me voilà donc un peu allégé d’une partie de mes futurs préparatifs, les inscriptions. Vous savez, ces préparatifs qui redémarrent dès la fin du dernier Sunday jazz loft pour s’achever à l’arrivée du premier participant du prochain.

Chester Harlan

Cette période d’entre deux SJL où Francesco recherche le musicien avec qui il souhaite réaliser de nouvelles expérimentations.

Cette période où je sélectionne les photos du dernier concert en loft qui orneront les murs et les poutres dominicales.

Elia Blanc

Cette période où je torture ma faible mémoire afin de retenir deux de mes poèmes, colorés jazz, que je partagerai en fin de soirée. Petit jeu de comédie que je pousse plus loin – depuis peu – avec Esther… ma fille. Vous la connaissez, elle distribue à votre arrivée un badge estampillé local.

Patrick Lellouche et Pierre Levy

Cette période où je cherche quelle surprise je pourrais imaginer, quel changement je pourrais effectuer pour que notre évènement ne se sclérose pas.

Camille Cajate et Astrid Blanc Bouygues

Cette période où j’écris un petit compte rendu, vous voyez, celui qui est en train de défiler sous vos yeux, là, tout de suite.

Philippe Blanc et Pierre Levy

Ce compte rendu dans lequel je dépose quelques souvenirs de ce que nous avons vécu ensemble, si vous étiez des nôtres. Souvenirs rythmés par toute une série de rituels. Rituels bien connus des habitués, rituels qui nous propulsent dans une dimension parallèle.

Rituels qui nous ont entraînés dans “Le” Sunday jazz loft, de notre plein gré, chevauchant la guitare électrique de Chester Harlan, aussi rouge que calme, se reposant tout contre basse de Sava Medan, le regard au loin et les doigts courant sur ses cordes, se déposant au creux de l’arrondi du sax de Francesco Bearzatti. Sax qui parfois se transforme discrètement en clarinette, toujours plus sautillante de plaisirs.

Chester Harlan

Sava Medan

C’est sur la pointe des pieds que ce trio nous a embarqués avec sa générosité musicale dans son aventure. Voyage hors temps que nous nous sommes approprié avec évidence ; les yeux parfois fermés, le corps à bascule, le pied tapoti-tapotant le parquet foncé de notes sourdes & les oreilles aux aguets.

Nos oreilles grand ouvertes aux échanges entre interprètes, glissant sur le fil d’une impro à venir, d’une impro attendue, d’une improbable partition se désagrégeant avant de retrouver sa forme première.

Les sons exceptionnellement amplifiés des cordes leur ont donné une place plus centrale, où les vibrations de la basse se sont mélangées avec élégance à celles de la guitare électrisante, tout en se retrouvant au même niveau sonore que celles du sax.

Juste équilibre où l’on perçoit parfois une voix venue d’ailleurs, soit en forme d’onomatopée respirative ressemblant à un genre de « hummm », soit construite dans un franglais italianisant et s’interrogeant sur la composition suivante que le groupe d’un soir pourrait jouer.

Une invitation en forme de cliquetis instrumentalisés a donné ensuite la parole à une composition tout en rondeurs, puis la place à la composition de l’autre ou de l’un ou de l’autre, dans des échanges équilibrés, avant d’accueillir un monologue très sax bearzattien.

Astrid Blanc Bouygues

Elia Blanc et Esther Blanc

Et dans les nouvelles habitudes, nous avons entendu l’incontournable futur standard des SJL : “Meu amigo”, morceau composé lors de la dernière session pour les ”amis d’ici“ de Mister sax.

On aurait cru une fois de plus que les interprètes se connaissaient tous, tellement leurs échanges étaient fluides.

François Petavy et Francesco Bearzatti

Puis ce fut un déferlement des copains musiciens et chanteurs qui surgit, en forme d’encore jamais vu. Les uns après les autres puis tous ensemble, allant jusqu’à huit.

Victoria Rummler et Verioka

Thierry Peala & Victoria Rummler à la voix, François Petavy notre habitué de sax amateur, Toma Dimitriu au piano, mais aussi une nouvelle venue au SJL, amie de Thierry, Verioka à la guitare très Amérique du sud.

Francesco Bearzatti et Thierry Peala

De la folie débridée qui ne voulait pas qu’il y ait de fin à cette fin d’après-midi, pas plus que le public d’ailleurs qui, quand il n’applaudissait pas, riait à tout inattendu arrivé de nulle part d’autre que de la bonne humeur générale.

Quand j’ai dû prendre la parole pour ma traditionnelle intervention poémesque, Francesco m’a proposé différentes interprétations de “Meu amigo”. Elles m’ont propulsé dans une déstabilisation énergisante, finalement positive pour exprimer mon premier texte.

Pour le deuxième, Francesco s’est fait virer du piano par Toma Dimitriu aux doigts aimantés à la recherche désespérée des touches ivoires, sur lesquelles j’ai pu démarrer avec son accompagnement, avant qu’Esther ne m’enlève le chapeau de la tête, ce qui m’a coupé la parole d’un coup, alors je le lui ai repris pour la lui couper à mon tour, et ainsi de suite, à deux ou trois reprises.

Toma Dimitriu

Le Sunday jazz loft était fini ou presque, il restait encore le buffet gargantuesque comme à son habitude, puis l’after en forme de deuxième concert pour les happy few qui étaient restés avec nous. Mais là je ne pourrais pas vous en dire plus… c’est réservé aux happy few.

Mais vous en serez peut-être un lors du prochain, le dimanche 9 juin.

Yann Lemonier

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21e Sunday jazz loft – quand Francesco Bearzatti plonge dans l’impro jazz avec Chester Arlan & Sava Medan

3 février 2019 à 17h

Pour ceux qui ne se sont pas encore inscrits, il reste encore quelques places… mais plus pour longtemps !

Pour réserver : fb@fredblanc.com

#jazz #concertjazz #improvisation #musique #francescobearzatti #Fredblanc #byfredblanc @FrèdBlanc

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Quand le Sunday jazz loft fête sa vingtième édition

Si depuis le 1 avril il n’y avait eu aucune session des Sunday jazz loft, celle du mois dernier était bien particulière.

C’était le 2 décembre 2018. Le SJL était aux couleurs d’un anniversaire, celui du 20e concert : 20 rencontres bearzattiennes en moins de quatre ans.

Entre les surprises d’anniversaire des petits Blanc, celle d’Esther en duo avec son père puis celle d’Elia, et la surprise de Francesco Bearzatti, plus musicale, deux talentueux personnages sont venus raconter le jazz en loft aux côtés de Mister Francesco.

Michael Cheret – saxophoniste ténor – tout sourire et visage ouvert, est arrivé le premier, bien avant l’heure des balances, pour s’imprégner de l’ambiance du lieu, caressant son sax acier brillant de jeunesse.

Il fut rejoint peu après par son acolyte, Fred Nardin, un personnage doux, discret, qui s’est rapidement approché du piano pour s’approprier l’instrument dans un silence empli de calme qui n’allait pas durer.

Fred Nardin

Michaël Cheret

À l’heure qui était la sienne, Francesco, radieux, surgit de derrière la porte d’entrée, la barbe bien taillée et le tee-shirt coloré d’une tête de mort. J’étais ravi de le retrouver après ces quelques mois d’absence.

Francesco avait connu peu de temps auparavant Michael Cheret qui l’avait invité  à une master class. Quant à Fred Nardin, c’était la première fois qu’il le rencontrait. Pourtant, dès qu’ils eurent pris leurs instruments en main, ils se mirent à dialoguer avec une connivence digne des meilleurs amis du monde pour nous tranporter, entre classic jazz réinerprété et compositions signées Francesco.

La première surprise qui était loin d’être la dernière est tombée quand Francesco a annoncé le prochain morceau, spécialement écrit pour Matthieu Desport, notre infatigable cameraman-monteur, et pour moi, petite main de l’organisation. Quel beau cadeau et quelle musique – ce genre de musique qui nous embarque dans la folie de son auteur, avec humour et joie de vivre. Merci mon ami.

Le concert a continué avec cette même chaleur humaine, passant de chuchotements musicaux à des emballements de notes envoyées par l’un, récupérées par l’autre des improvisateurs, juste avant l’accueil du premier invité.

François Petavy, sax tenor amateur, s’est fondu à merveille dans un dialogue à trois sax, avec une joie intense faisant vibrer tout son corps en mouvement.

Avant l’invité suivant, Fred Nardin a repris la parole pianistique avec une dextérité exceptionnelle, pour nous caresser sensuellement avec ses interprétations légères et denses, venues d’un chez lui profond pour atterrir avec élégance au centre du salon.

Le deuxième invité fut un musicien extra-terrestre, aussi roumain que pianiste, qui planait au quinzième ailleurs, et en anglais. Il a aussi fait la joie de l’after, en jouant et rejouant des morceaux improbables avec Francesco, entre deux pauses cigarette. Mais cela, c’était plus tard.

Si au début du concert j’ai proposé à nos amis du public de sortir leur smart phone pour s’inscrire à la page instagram de mon fils #elia.blanc – qui du haut de ses 16 ans et d’une scène ouverte commence à se produire en stand up – j’ai aussi annoncé la création, par notre partenaire Jacques Pauper, de Couleurs Jazz radio. Et j’ai profité de ce temps d’avant SJL pour offrir un petit tirage numéroté et signé de l’affiche spéciale 20 ans à chacun d’entre vous – et une grande affiche pour Francesco. C’est toujours agréable de faire des cadeaux.

Une fois le concert achevé, ce fut le tour des mes traditionnels poèmes en musique. Après avoir lu mon premier poème, calé dans l’écoute sur les mains de Francesco au piano, j’ai démarré le second avec énergie jusqu’à ce qu’Esther, ma fille, se lève et me bouscule violemment pour prendre la place centrale, que j’essaye immédiatement de lui arracher, et qu’elle me reprend, à coups de coudes et de mots. Quel plaisir de jouer en famille, pour vous. On réitérera l’expérience.

Voilà maintenant qu’Elia sort de derrière la caméra et se place au centre de ce qui sert de scène sans estrade. Il est seul, face public. Dans sa décontraction d’ado cool, il  nous expose avec un humour décapant qui n’appartient qu’à cette jeunesse qui ne lui passera peut-être jamais, sa perception critique des Sunday jazz loft. Il croque au vitriol amical chacun des personnages clés de nos rendez-vous dominicaux. Les habitués rient, les nouveaux aussi.

Plein d’autres moments forts ont encore eu lieu durant la soirée, mais là j’atteins le buffet et ses fromages. Ayant la bouche pleine, je suis obligé de m’interrompre dans mon élan, politesse oblige.

Si vous avez envie de découvrir d’autres anecdotes très SJL, rendez-vous le 3 février pour la 21e session.

 

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Des vœux au couleurs du Japon

Découvrons ensemble 2019 #ByfrèdBlanc

Musique : #FrancescoBearzatti

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Une affiche pour le 20e Sunday jazz loft

20e Sunday jazz loft : Francesco Bearzatti plonge dans l’improjazz avec Fred Nardin & Michael Cheret

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Alain Jean-Marie dialogue avec Francesco Bearzatti au 19e Sunday jazz loft

Moins de trente minutes avant le début du 19e Sunday jazz loft, Francesco est sur place. Les premiers invités arrivent déjà, en avance, et s’installent tranquillement.

Je sais qu’il y aura beaucoup de monde pour cette session, peut-être même plus que jamais. Les inscriptions ont été abondantes, ce qui est d’autant plus étrange que nous étions le week-end de Pâques. Normalement Paris se vide lors d’un week-end prolongé. Cela semble inversement proportionnel pour les Sunday jazz lofts.

Peut-être que le nom d’Alain Jean-Marie y fut aussi pour quelque chose. Pianiste renommé, ayant joué avec les plus grands comme comme Chet Baker ou Max Roach, il est très apprécié sur le sol français. C’est avec lui que Francesco va jouer.

C’est un homme discret qui se faufile doucement entre les chaises en quinconce. Après avoir choisi sur quel tabouret il souhaitait s’installer face au piano, c’est avec une élégance toute particulière qu’il murmure des bribes de morceaux afin de se caler avec Francesco.

J’ai à peine le temps de prendre quelques photos que les voilà déjà en totale symbiose. Je devrais avoir l’habitude depuis le temps. Pourtant cette capacité exceptionnelle des musiciens de jazz à se “préparer” ainsi m’étonne toujours.

Alain Jean-Marie avec Thierry Eliez

La salle se remplit. Mes pronostics se confirment, elle est bondée. Sur des chaises, tabourets hauts ou bas, marches d’escaliers et même en posture debout, ils sont tous venus, et même plus, en comptant certains compères musiciens et chanteurs ayant fait la surprise à Francesco de leur présence.

Tout s’enchaîne rapidement. Matthieu n’étant pas libre ce jour-là, Elia, qui est accessoirement mon fils, est à la caméra principale – c’est une première -, moi à la caméra secondaire sans pour autant lâcher mon boîtier photo. A peine présentés, les musiciens, face public, la verrière dans le dos, basculent dans un jazz assez classique, qui porte toutefois en lui quelque chose de différent. Un rythme particulier, personnel, celui d’Alain Jean-Marie, je l’ai compris par la suite. Francesco est très concentré pour ne pas trahir les directions empruntées par le pianiste. Des sons que je n’avais jamais entendus auparavant sortent du saxophone. Je suis interloqué.

Elia Blanc à la caméra

Il émane des musiciens une douceur sonore qui perdure de morceau en morceau. Aucune des salves d’applaudissements, aussi expressive soit-elle, n’arrête les doigts du pianiste qui reste absorbé face à son clavier. Le sax se transforme en clarinette et les morceaux se succèdent avec une finesse d’interprétation inégalable.

Avant la fin que personne ne souhaite, Francesco invite Kay Bourgine qui nous chante une composition de son cru, dans une musicalité tout en subtilité. Quand Thierry Peala vient chanter à son tour, Alain Jean-Marie chuchote ses notes pour donner toute sa place à la délicatesse de ses cordes vocales. Nous sommes aux anges.

Francesco Bearzatti accompagne la voix de Thierry Peala

Kay Bourgine, imprégnée d’une pure concentration musicale

Avant que l’on ne ferme la 19e session avec mes deux poèmes enjazzés, Thierry Eliez vient endiabler notre piano d’étude qu’il connaît déjà fort bien. Pour la première fois, je lis mes poèmes accompagné par la clarinette de Francesco, j’ai plutôt envie de dire soutenu, propulsé par elle… et c’est grisant. Mais comment fait-il pour arriver à coller autant à mes mots, à mes intentions cachées, alors qu’il n’a entendu ces deux poèmes qu’une seule fois, rapidement, quelques heures auparavant ?

Esther Blanc aux commandes de l’Ipad pour filmer l’after

Je passe l’épisode du traditionnel chapeau, du rangement des chaises et de l’arrivée du buffet pour nous retrouver quelque temps après, quand il ne reste plus qu’une vingtaine de personnes. Francesco ressort sa clarinette, un Thierry se remet au piano tandis que l’autre Thierry se prépare à chanter.

Elia et moi attrapons les caméras ; Esther, ma fille, qui pendant le concert filmait le public avec un iPad, le reprend pour capter nos trois amis en train de se glisser dans un jazz débordant de vie et de folie. Une dernière impulsion de bonheur partagé clôture ce nouveau Sunday jazz loft…

Il paraît que nous n’en aurons pas d’autre avant l’été. Francesco est très pris en juin…

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Interview de Samy Thiebault après Laurent de Wilde

Mardi 16 oct. 2018 à 12h15 sur #Artdistrict-radio.com, je (#fredblanc) coanimerai l’émission #jazzinterview où nous interviewerons #Samythiebault sur son dernier album #Caribbeanstories, mais aussi sur plongée dans la musique vénézuélienne et ses influences musicales.

http://artdistrict-radio.com/

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Quand une ville parle en photos

Avec trois ans de collaboration entre le photographe Frèd Blanc & Ris Orangis, nous avons raconté le lien fort entre la ville et ses habitants, en traitant de sujets incontournables autour d’une grande thématique chaque année (les associations, les agents municipaux, le patrimoine
C’est déjà 33 reportages en ligne sur risenimages.com
Découvrez le reportage “Patrimoine et installations sportives”

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Habiter le temps

Ce soir et demain soir, ma femme Astrid Bouygues comme mon fils Elia Blanc jouent ensemble dans la pièce de théâtre “Habiter le temps” au Studio le Regard du Cygne.
Mardi 3 et mercredi 4 juillet à 20h.
C’est quasi complet, alors dépêchez-vous si vous voulez en être…

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19e Sunday jazz loft – Francesco Bearzatti invite Alain Jean-Marie

1 avril 2018 : 19e Sunday jazz loft
Francesco Bearzatti invite Alain Jean-Marie
pour réserver : fb@fredblanc.com
#francescobearzatti #byfredblanc #sundayjazzloft #fredblanc #alainjeanmarie

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Le 18e Sunday jazz loft, une date anniversaire

Pour les trois ans de cette aventure commune partagée avec des passionnés de jazz, avec les aficionados des Sunday jazz loft et avec les dubitatifs de cet événement aussi étrange qu’improbable, Francesco Bearzatti, le maître de musique, a invité un accordéoniste à se joindre à lui. C’est avec Camine Ioanna qu’ils ont défriché des chemins où l’inattendu s’est vite transformé en détonant, inimaginable et sur-puissant.

Vous y étiez, vous le savez. Pour les autres, il reste encore quelques photos de ce voyage dans une Europe musicale, à coup de paysages réappropriés par ces deux phénomènes qui se réinventent à chaque virage sonore.

Cela faisait déjà longtemps que Francesco voulait jouer avec un accordéoniste sans avoir trouvé chaussure à son pied, ou compatibilité de dates, voire un peu des deux.

Combien de fois, lors de nos traditionnels déjeuners dans le quartier chinois de Belleville, autour d’assiettes de raviolis grillés, il regrettait le refus de tel accordéoniste pour cause d’agenda surchargé.

Combien de fois ? Ce n’est arrivé que deux fois de partager les raviolis grillés de Belleville (qui sont d’ailleurs excellents). La dernière fois, je sentais bien que cette idée l’obsédait, autant qu’un Sunday jazz loft peut l’obséder à la hauteur de pas grand-chose sur l’échelle de ses concerts mensuels. Je savais toutefois qu’il finirait bien par pousser le destin dans ses retranchements les plus harmoniques.

Ce fut ce dimanche-là, le 28 janvier 2018. L’heureux élu pour les trois ans de la création des Sunday jazz loft fut Carmine Ioanna, comme si Francesco avait choisi cette date pour nous souffler du phénoménal.

Quelques semaines auparavant, j’avais découvert sur la toile un concert rapprochant les deux musiciens. Ce fut pour moi un véritable avant-goût de leur duo, où chacune de leurs propositions les embarquait beaucoup plus loin que ce que notre imagination est prête à concevoir. Et pourtant aux Sunday jazz loft nous ne sommes pas avares de délires en tous genres.

Ce fameux dimanche, à l’heure dite, le piano du pauvre tout de neuf vêtu attendait l’arrivée de ces deux personnages hors-norme au centre du loft, dans l’espace surbooké comme jamais…. Peut-être les mélomanes et autres amoureux de Francesco avaient-ils été tenus au courant, par anticipation et dans un autre espace temps, de la qualité à venir de cette rencontre.

A peine arrivés face à nous, les deux musicos se sont glissés immédiatement dans une connivence exacerbée, dans un quelque chose qui dépassait le simple dialogue. Ils ne formaient qu’un, une même voix à deux organes, offrant des propositions opposées, et pourtant se croisant, avant de sauter vers un autre registre puis une musique venue d’ailleurs, rebondissant vers des couleurs somme toute improbables. Thèmes classiques ou tsiganes, yiddishs ou traditionnels, ce fut quelque chose comme cela… Plus que des réinterprétations, de véritables recréations en live. Parfois ils ne savaient pas exactement ce qu’ils jouaient, ce fut même le public qui donna le titre d’un des morceaux réinventés.

Et là, vous n’avez que le point de vue d’un mélomane du dimanche après-midi et sa retranscription de néophyte. Alors tentez d’imaginer ce que nous avons vécu… dans la vraie vie. Mais cette expérience commune est-elle partageable autrement qu’avec des instruments de musique ?

Comme à chaque fois, vers le début de soirée, au moment où plus personne n’a envie que la danse des sons ne s’arrête, Francesco a proposé aux musiciens présents dans le loft de venir les rejoindre. À mon grand plaisir, Eric Capone puis Antoine Hervé ont roulé leurs doigts avec brio sur notre piano d’étude, puis François Pétavy, notre amateur préféré, s’est à son tour prêté au jeu, avant que je ne dise, au rythme de l’accordéon, deux de mes poèmes revisitant le Sunday jazz loft précédent.

Avant d’atterrir totalement, nous avons plané dans un after à la hauteur du concert. Accompagnée au piano par sa fille Frida Bollani, Petra Magoni, une chanteuse à l’énergie débordante, nous a embarqués dans une deuxième partie de soirée magnifique, pendant laquelle un pianiste s’est mis à l’accordéon, un saxophoniste au piano, un Thierry Eliez au piano ce qui est plus normal, sans parler des voix de chacun qui se sont déliées dans une bonne humeur généralisée.

Alors la prochaine fois, on remet ça avec vous. Ce sera le 1er avril.

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Donner pour recevoir

Un mardi matin, ça aurait pu être un autre jour de la semaine d’ailleurs que cela n’aurait rien changé, j’ai reçu un mail, qui de prime abord pourrait sembler étrange, s’il était le premier écrit dans ce style plutôt direct. Je cite : “Bonjour, j’aimerais te parler discrètement, Isabelle”.

Comme je n’avais pas de temps devant moi, c’est toujours les moments où l’on est le plus créatif, je lui ai répondu.

Chère Isabelle, si tu t’appelles bien Isabelle,
Je m’interroge sur les raisons qui te font t’adresser à moi, comme tu le dis “discrètement”, alors que tu prends la parole sur la place publique en écrivant à un nombre certain d’internautes “cachés” qui reçoivent la même missive, pardon, je viens d’employer un mot que tu ne connais sûrement pas : “missive”.

Je me reprends donc : en écrivant à un nombre certain d’internautes “cachés” qui reçoivent le même message, pour entrer en contact avec ces personnes que tu ne connais même pas. Alors je m’interpelle, pourquoi un tel acharnement de ta part pour vouloir contacter, avec toute ta discrétion publique, des personnes que tu ne veux même pas mettre en contact ? Ne vivons-nous pas à l’époque des réseaux sociaux ?

Peut-être est-ce lié à une timidité maladive ? Dommage, nous aurions pu créer ”l’Association de soutien à Isa”, en toute discrétion comme tu l’imagines bien. J’ai employé volontairement le diminutif Isa, plutôt que le nom Isabelle. Il est certes plus familier, mais émotionnellement plus efficace pour toucher ta future audience.

Je suppute toutefois la raison qui te fait t’adresser à tant de gens, sans les nommer.

Peut-être est-ce pour soutirer à chacun d’entre nous un peu de ce temps qui nous est si cher. Voire, si malencontreusement tu étais cupide, pour nous soutirer de l’argent. Cette chose qui devrait faire avancer, selon certaines croyances, ton monde tout riquiqui, faire grossir ton portefeuille sur-usé, et vider le nôtre en cuir doublé, si discrètement… élégance oblige.

Pour cela, il faudrait que l’un d’entre nous tombe sous le charme de ton baratin pleurnichard que tu ne m’as pas encore servi, faute d’échange et de temps.

Malheureusement mon instinct me dit que derrière ton mail se cache un attrape-couillon, à la manière de toutes ces astuces illégales qui fleurissent sur le net, déversées par de petits escrocs, au profil qui je pense t’est familier, et qui recherchent leur pigeon, sans jamais avoir pu atteindre le statut honorifique de détrousseurs professionnels.

Il ne te reste donc plus qu’à continuer à chercher des oreilles culpabilisables, avec une main prête à dégainer leur portefeuille.

Malheureusement, ce ne seront pas les miennes. Ni mon oreille, ni ma main plongée dans mon larfeuille aux petites pièces que tu aimerais tant m’extorquer.

Je te souhaite tout de même de marcher droit dans tes baskets, tout en te regardant droit dans la glace, mais fais gaffe de ne pas te la prendre dans la gueule. Un conseil, si malheureusement cela devait tout de même arriver, éclate-toi la gueule “discrètement”.

Bien à toi,

Moi c’est Gérard, Paul ou André. Tu sais celui que tu prends pour un vrai con, mais qui te vois arriver à des kilomètres lancés, prête à t’écraser contre le mur des pipoteurs et malfrats de quatre sous.

P. S. : si tu penses que mes conseils t’ont été d’une quelconque aide, n’hésite pas à me demander mes coordonnées bancaires afin de me faire un don. Grâce à ta générosité aveugle, tu pourras parrainer une personne dans le besoin, à qui je transmettrai quelques clés de réussite et de succès, comme je viens de le faire pour toi, gratuitement et sans mécène, en plus.

 

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18e Sunday jazz loft – Save the date – 1er avril 2018

Francesco Bearzatti invite… vous le saurez bientôt.

…et pour la première fois, une image en couleurs du dernier Sunday jazz lot avec
Carmine Ioana comme invité de Francesco Bearzatti.

Réservation : fb@fredblanc.com

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Didier Lockwood s’est envolé

Sur la scène de la Villette, le 28 avril 2011,

ils étaient plusieurs 
Didier Lockwood à lui tout seul pour faire virevolter son violon au dessus de la scène, des musiciens, des spectateurs.

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Art district-radio – interview de Frèd Blanc sur les Sunday jazz loft

lien avec la page de l’émission

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Le soleil n’a pas été un véritable concurrent pour le 17e Sunday jazz loft

Les préparatifs de ce Sunday jazz loft se sont déroulés avec beaucoup de douceur, dans une totale harmonie, cette harmonie si rarement présente dans les heures qui précèdent les évènements.

 

Tout était bien en place, au bon moment, pour que cette journée se déploie encore mieux que nous ne pouvions l’imaginer. Ce qui fut réellement le cas. Aucun dérapage ni accélération de dernière minute, juste une succession de moments inédits.

Matthieu était déjà passé en début d’après-midi placer les caméras pour la captation vidéo. À sa venue, j’avais déjà finalisé la préparation du buffet. La cuisine était propre, le pain coupé.

Francesco, le maître de la musique, est arrivé très tôt cette fois-ci. Si tôt qu’il était même en avance, un véritable exploit pour cet homme qui vit à un rythme où les heures semblent plus élastiques pour lui que pour les autres.


Même si cela ne devait finalement pas servir à grand chose – mais je ne le savais pas encore – nous avons pu répéter tranquillement mes deux traditionnels poèmes, ces textes que j’allais dire en fin de concert sur ses impros au piano.

Cette répétition flash m’a toutefois permis de placer ma voix dans cet espace encore vide de monde, mais déjà plein d’une belle énergie et d’un nombre certain de chaises en attente de compagnons.



Le temps d’une éclipse éclair afin de me rafraîchir et de me glisser dans une tenue très Sunday jazz loft, et j’entendais déjà le piano s’exprimer, dirigé par les doigts agiles de Giovanni Mirabassi. La séance de répétions venait de commencer.

Je gravis d’un coup les quelques marches qui nous séparaient et je commençais tranquillement mes premières photos, ce qui me permit d’assister, une fois n’est pas coutume, au choix des morceaux qu’ils allaient offrir à nos oreilles gourmandes de leurs échanges artistiques.

16h50, le premier invité était là, puis les autres suivirent dans une lenteur très estivale, qui s’étala jusqu’à une heure tardive, sans violence. Il fallut même que j’aille chercher une grande partie du futur public sur la terrasse extérieure, pour qu’il remplisse le salon de musiques à venir.



Après mes quelques mots d’introduction, les échanges Bearzatti-Mirabassi allaient démarrer, quand Francesco nous apprit ceci : depuis que sa clarinette avait fait le bonheur d’un personnage pas vraiment honnête, il n’avait plus trouvé chaussure à son pied, ou plutôt clarinette à son bec. Il n’était donc venu accompagné que de son sax, une déception pour certains, vite effacée au lancement de la première note, qui emplit tout l’intérieur du loft.



Ça y était, nous venions de basculer sans nous en rendre compte au pays des SJL, entre ces jeux d’harmonies-dissonances saxophonistes et ces chuchotements vocaux accompagnant des doigts tout piano, entrecoupés de claquements manuels réalisés par toute une série de couples de mains pleines de bonheur.

Puis le rythme se déploya, les sons s’amplifièrent et les musiciens frôlèrent le 7e ciel du sixième étage.



Tic-Touc-Tac en sax, puis Tac-Tic-Touc en piano, avant que les superpositions de Tac-Touc ou Tic-Toc accueillent une femme tout cheveux rouges, qui se mit à faire chanter le sol à coup de claquettes sous chaussures blanches et jupe volante en tulle. Tic, Touc, Tac, Toctoc sans fin annoncée, sur les départs successifs en caravanes de Tocs-Tics et de Toucs-Tacs appartenant à Ghislaine Avan.



Que d’images musicales en tête ! Clic-clac, une fois de plus dans la boîte, mais au niveau des pieds cette fois-ci, même des semelles.



Après la phase des standards refermée par un solo de sax au touché reconnaissable entre tous, vint le temps d’une composition de Giovanni Mirabassi en première mondiale, un morceau qu’il venait tout juste d’écrire la semaine précédente.



Comme Francesco avait besoin d’un pupitre il prit ma fille, Esther, dans le rôle du “tiens-moi la partition que je ne connais pas encore”. Nous avons donc eu la chance, en première mondiale une fois de plus, d’être en présence d’un pupitre humain, qui de plus rigole.



Puis des Pim Pam Pom, respirations et squats de Victoria Rummler accompagnèrent les musiciens, ou l’inverse, dans une ivresse de fin de concert jusqu’à plus soif de sons, avant de plonger dans une musique italienne, la dernière, celle d’un été d’octobre, du nom d’Estate, un été en italien.



Francesco m’a ensuite appelé pour que je dise mes deux poèmes-souvenirs du dernier Sunday jazz loft, et j’ai eu la surprise de voir Thierry Eliez, qui venait de jouer Smile de Charlie Chaplin avec Francesco et Victoria, rester au piano.



J’ai dû m’adapter à d’autres mains qui allaient improviser peu importe quoi, et au lieu d’être inquiet, je me suis envolé. Je ne sais pas si ce que j’ai interprété était intéressant, mais ce que je sais, c’est que je me suis amusé…

Le bonheur du Sunday jazz loft ne faisait que prendre toute sa place, et il continua à s’installer avec des bœuf post-concert autour du piano, où de plus timides se mirent à chanter ou à guitariser, formant un groupe encore plus intime… pendant que d’autres dansaient jusqu’à en vider toute l’énergie qui leur restait, avant le prochain SJL, avec vous ses aficionados.

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Une énergie incandescente

Il était entré
dans ma vie
alors que j’étais
trop petit, sans
que je fasse rien,
sans qu’il en
sache rien.
Parrain d’un très
proche, idole de
tous, depuis la
génération d’avant
jusqu’à celle d’après,
il s’est assis un soir
à notre table
familiale, amicale,
dans la montagne,

mais n’est jamais
venu saluer les
enfants dont je
faisais partie, enfants
que l’on avait
couchés avec une
promesse
d’endormissement
magique qui n’est
pas apparue. Alors

j’ai couru après
son image, en plus
de sa voix, image
que j’ai pu fixer
furtivement lors
de croisements
exceptionnels,
où il était là face
à moi, sans savoir
que c’était moi, qui
attendait encore
son bonsoir, ce
bonsoir que
je lui rends ce soir.

Johnny Hallyday

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”Agir Jazz” : le colloque où Frèd Blanc évoquera les Sunday jazz loft

Jeudi prochain à 16 heures, je me préparerais pour prendre la parole au colloque universitaire organisé par Esthétique jazz de la Sorbonne Nouvelle, où j’évoquerais l’aventure des #Sundayjazzloft débutée il y a bientôt trois ans.

Cette table ronde aura lieu au Centre de Wallonie Bruxelles :
46, rue Quinquampoix 75004 Paris

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Jean Rochefort, comme un poisson dans l’eau

C’était à une époque bien loin d’ici, où je m’étais approché d’un peu près, l’espace de pas très longtemps, de ce territoire bien délimité qui est celui du cinéma.

C’était à mes débuts, quand je me suis frotté à ces personnages, comédiens comme réalisateurs, aussi étranges que leurs films et que les histoires dans lesquelles ils s’immergent des mois durant, finissant par mélanger la réalité et la fiction.

C’était dans un café du 17e arrondissement, quand Philippe Haïm, metteur en scène de “Barracuda”, a reçu la réponse positive de Jean Rochefort, qui allait incarner le personnage principal dans son huis clos.

C’était après une explosion de joie et avant de poursuivre nos échanges sur des points de direction artistique.

C’était en Allemagne, dans un hangar reconverti en studio de cinéma, que se trouvait la maison de cet homme à la moustache bien affirmée, vivant avec une femme en plastique qu’il avait présentée à son voisin, avec un peu beaucoup d’instance.

C’était Guillaume Canet le voisin, un jeune comédien sur le plateau de son premier film, qui savait déjà où il se dirigeait, avant de diriger les autres.

C’était une affiche étrange pour parler d’un film étrange, réalisée avec Régis Guérin dit The Rageman, ou Rage, ou…. C’était une affiche où un poisson rouge s’est fait prendre au piège dans un bocal trop petit. C’était un poisson rouge face à un barracuda.

C’était un film, une expérience humaine, une rencontre avec un monstre du cinéma qui faisait confiance aux jeunes.

C’est du passé à se remémorer entre amis.

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Francesco Bearzatti invite Giovanni Mirabassi – 17e Sunday jazz loft

inscription pour le 15 octobre : fb@fredblanc.com

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Gisèle Casadesus, une rencontre furtive mais intense

Un jour d’octobre 2010, mon fils Elia Blanc, qui n’avait alors que neuf ans, a joué dans un film avec Gisèle Casadesus. Il en est resté quelques images, dont celle-ci…

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Le 16e Sunday Jazz loft à la vitesse pleine de vie

Le jour d’après un Sunday jazz loft n’est définitivement pas un jour comme les autres. Je peux vous en parler en connaissance de cause, j’étais présent lors des 15 précédents puisque que je les organise.

Il faudrait être totalement malade pour passer 15 jours à mettre au point, dans les moindres détails, ces après-midis dominicales, si élastiques qu’elles s’achèvent au beau milieu de la nuit, et ne pas y assister.

Être malade pour partir quand les invités arrivent, pour cause de fatigue extrême et parce que : “quand même je travaille tôt demain et il faut accompagner les enfants à l’école”.

Être malade pour quitter ce lieu festif grâce à un mot d’excuse de ma femme qui atteste que je ne raconte pas n’importe quoi malgré mon état visiblement pas net.

Être malade pour guetter le dernier départ des invités, caché dans le sombre de la rue d’en bas du loft, puis remonter en catimini afin de ranger l’appartement dans la solitude du vide d’après fête.

Il faudrait être malade.

Ces lundis post concerts, hors du temps, sont comme toujours accompagnés d’un silence particulier, donnant un goût étrange à cette journée en devenir autrement, à la vitesse d’un “j’ai du temps pour me laisser aller à me souvenir”.

Ces matinées rythmées de silences de vie, aux images sonores, défilent dans un ralenti de mémoire pas toujours si clair.

Hier quand nous nous trouvions tous ensemble pris dans le tourbillon du Sunday jazz loft, elles allaient bien trop vite toutes ces sensations superposées qui auraient pu s’annuler, s’il n’y avait pas eu le jour d’après pour se rappeler à la réalité de ce passé encore tout chaud d’un jazz généreux.

Pourtant, plus ce lundi avance dans sa journée pas aussi sérieuse qu’elle devrait, et plus les faits de la veille s’obscurcissent. Ce qui reste incroyablement vivant, c’est cette énergie positive, qui pousse à y retourner au plus vite, au Sunday jazz loft.

Revivre ce dialogue, si éclatant, entre deux bouches en sax, baryton et ténor, puis alto et ténor, où l’évidence de parler la même langue s’est jouée devant nous, dans cette culture européenne, portée par Francesco Bearzatti et Jean-Charles Richard.

Se faire perdre à nouveau dans la finesse du toucher pianistique de Nicola Sergio, avec une tendresse d’interprétation qui ressemble, pour ce que j’ai pu découvrir, au caractère de l’homme.

Repartir mentalement, dans une jam totalement débridée, avec cette liberté vocale de notre chère Camille Bertault, et l’intensité du jeu de Thierry Eliez, qui aime tant pousser dans ses retranchements notre piano d’étude.

Se laisser caresser à nouveau par les intonations très américaines de Kay Bourgine, qui en plus d’être chanteuse de jazz, est une des fidèles des Sunday jazz loft.

Se souvenir de cette première où un amateur, averti certes mais amateur tout de même, François Petavi, est venu se frotter à cette famille des pros du toujours plus loin…

Se rappeler que c’est long la fin, quand on a le trac de dire deux de ses poèmes, sans les lire. Que le concert est sublime, mais long, mais long quand on a toujours le trac de juste poser ses mots sur la musique d’un Francesco au piano – oui, au piano ! Mais il sait tout faire cet homme-là…

Et goûter à nouveau à l’after, entre happy few, où Patrick Borg, comédien de son état proche de la folie, a lu avec Astrid, madame ma femme, des poèmes de Prévert et de Norge, en alternant les vers. Avec leurs voix si différentes ils ont créé une lecture étonnante, assise sur les notes du… tiens mais c’est à nouveau Thierry Eliez au piano.

Il faudrait être vraiment malade pour vivre tout cela, et que le lendemain d’un Sunday jazz loft reste un jour comme tous les autres.

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3/3 – Portrait de fin

Stanley Greene 1949 – 2017

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2/3 – Ce fut la dernière fois

Il vient de partir
plus loin que
derrière ses
lunettes noires,
toutes rondes,
plus loin que
les guerres de
l’autre bout
du monde,
qu’il a couvertes,
recouvertes de
ses photos, très
noires, de son
béret très black,
panther.

Il est parti d’un
coup, d’un coup
de lame de
rasoir, de 10 ans
plus tôt, qui l’a
mis à genoux, cet
homme très noir
qui revenait tout
juste de Russie,
la semaine d’il
y a si peu de temps,
quand nous avions
repris contact avec
l’aide du hasard, pour
le fixer à nouveau
en images de vies,
en portrait reportage.

Mais l’image est
morte, sauf dans
ma mémoire de
ce grand homme,
de ce monsieur
Greene, errant, à
contre-courant,
dans le décalage
horaire du quartier
Montorgueil, où
il m’a laissé seul,
avec sa carte de visite,
tout aussi noire,
inutile à l’avenir
d’un autre portrait.

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1/3 – Une pensée pour Stanley Greene

En apprenant aujourd’hui le décès de ce grand reporter de guerre, je suis resté stupéfait. Je l’avais croisé il y a quelques semaines et il avait accepté que je continue à réaliser son “portrait reportage”, comme je les appelle.

Je venais tout juste de ressortir sa carte de visite pour me décider à l’appeler.
Je voulais me rendre en dehors de Paris pour le prendre en photo au milieu de ses archives.

Mais c’est trop tard.

Je me suis donc plongé dans mon fonds photo pour retrouver quelques images de lui.

Fin de l’histoire.

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Affiche de tête # 1 : liker c’est love

Liker c’est bien, partager c’est mieux, participer c’est love.

Francesco Bearzatti invite Jean-Charles Richard & Nicola Sergio
Dimanche 14 mai 2017 à 17h
Pour réserver : fb@fredblanc.com

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Le 16e Sunday jazz loft aux couleurs de l’Italie, entre performances & petites surprises…

Découvrez le compte rendu du 15e Sunday jazz loft en cliquant ici

Pour les personnes qui n’ont pas encore l’ouvrage, n’hésitez pas à le commander :
fb@editionsdeouf.com
/ (42 € + frais de port)

Francesco Bearzatti jouera en petit comité avec Jean-Charles Richard & Nicola Sergio

Pour réserver :
– fb@fredblanc.com
http://mailchi.mp/239a5ca90a05/16e-sunday-jazz-loft-mai-2017?e=%5BUNIQID%5D

 

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15e Sunday jazz loft : Et si tout cela était vrai

Pas un, ce qui était déjà inenvisageable de prime abord, ni deux, ce qui aurait été totalement fou, ni cinq, ni dix, mais quinze : avant-hier ce fut le quinzième Sunday jazz loft. Il semblerait donc que cette aventure perdure. A moins que tout cela ne soit qu’une grande illusion qui se répète depuis trois ans déjà dans nos têtes, ou peut-être juste dans la mienne.

Il y a pourtant des traces, je le crois en tous cas : des enregistrements, des photos, des compte rendus – ceux que je publie sur mon blog, vous savez, celui auquel vous n’êtes pas encore inscrit : http://www.fredblanc.com. Mais si une fois encore tout cela n’était qu’une illusion, si ces Sunday jazz loft n’avaient pas cours dans la vraie vie, vous savez celle où tout est sérieux, grave et immuable ?

Alors avant-hier le roi René, cet homme qui a joué aussi bien avec Miles Davis que Chet Baker, Stan Getz ou Stéphane Grappelli, n’était pas dans le loft lors de cette fin de dimanche lumineux, les mains sur-sautillant sur le piano à la pédale à nouveau grinçante, tel un instrument qui se serait invité lui-même dans les solos – sans qu’on l’ait convié, ça je vous le promet. Le roi René n’était pas là, il n’a donc pas pu se sentir à l’aise et tomber la veste dès le deuxième morceau sans s’arrêter de jouer pour autant.

Mauro Gargano, les doigts crochetant les cordes de sa basse noire, à tête de lion, n’était pas non plus présent au milieu de ces jeux musicaux aux échanges huilés par des répétitions inexistantes. Mauro, cet homme avec qui j’ai réalisé il y a quelques années une balade musicale dans les stands d’un salon de photo en Belgique, lors d’une des premières expressions visuelles du projet plurimedia « Et si le jazz est la vie », c’est sans doute moi qui l’ai imaginé entre le pianiste et le saxophoniste.

Francesco Bearzatti, ce jeune saxophoniste de plusieurs décennies de pratique, que l’on essaye désespérément de lancer depuis quinze concerts grâce aux Sunday jazz loft, avec la difficulté de notre amateurisme, n’a pas non plus joué avec les deux autres musiciens les morceaux d’un répertoire classique faisant partie de notre imaginaire jazzistique.

Comme personne n’était face à cette verrière, comme les interprètes ne lui tournaient pas plus le dos, il m’est donc difficile de vous parler de cette musique enivrante, où les standards rebondissaient sur les inventions des différents jazzmen, prêts à partir toujours plus loin. Et puis, les salves d’applaudissements n’auraient-elles pas vibré, elles aussi, dans ma tête, à la façon d’un plaisir égoïste de mytho ?… Quant à vous qui n’êtes pas venus, il m’est encore plus difficile de vous remercier pour votre présence sans laquelle cette pièce aurait été vide et aurait peu ressemblé à une salle de concert.

Étais-je donc seul avant-hier soir dans mon salon ? Ou peut-être juste entouré de ma famille ? Cette famille qui aurait pu devenir, le temps de cet instant suspendu, celle du jazz, celle des Sunday jazz loft… Alors combien aurions-nous été ? Près d’une centaine peut-être.

Mais pourquoi y a-t-il tant de restes de tarte au citron découpées en fines tranches, entre une terrine de pâté de campagne et un fromage en fin d’expression dans mon frigidaire ? Comme s’il y avait eu une soirée avec buffet. Et toutes ces bouteilles vides…

Je vous l’avoue, puisqu’on est en petit comité : comme c’est agréable de se faire un film, le dimanche soir ! Et quand la bande son est interprétée par Francesco Bearzatti, Mauro Gargano & René Urtreger, c’est l’extase.
28 février 2017

Le 16e Sunday jazz loft aura lieu le 14 mai 2017
Réservation : fb@fredblanc.com

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La date du prochain Sunday jazz loft est arrivée

Prochain #Sundayjazzloft – 14 mai 2017
pour réserver : fb@fredblanc.com

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Expérience flash

Juste avant le dernier Sunday jazz loft, celui de fin février, un blogueur de jazz qui n’a pas sa langue dans la poche et qui ne perd jamais de temps à écrire sur ce qui ne l’intéresse pas, m’a contacté. Il me demandait si Francesco Bearzatti, sax ténor, clarinettiste de jazz et accessoirement directeur artistique des Sunday jazz loft, serait intéressé par une participation à un documentaire sur un lieu historique de la culture du jazz parisien des années vingt : le Bal Nègre.

Deux jours plus tard, alors que j’avais répondu mollement à sa proposition, le blogueur m’a relancé en m’envoyant les coordonnées du réalisateur, un certain Daniel Deleforge. Intrigué, je décide d’appeler ce dernier pour en savoir plus. Nous étions mercredi.

Dès le lendemain matin, je passe plus de deux heures avec lui. Il me raconte avec passion, mais surtout avec une humanité doublée d’une forte dose d’émotion, son investissement dans une investigation documentaire qu’il a démarrée trois ans auparavant et qu’il poursuit depuis sans relâche : raconter le Bal Nègre, non par un angle historique ou chronologique, mais par le biais de l’expression de plus d’une centaine d’artistes, aussi bien musiciens de jazz, street artists ou dessinateurs que poètes.

Trois années à suivre ces artistes dans ce lieu en transformation : au milieu du café encore dans son jus, lors des travaux de réhabilitation puis dans l’espace rénové. Toujours en donnant libre cours à des performances artistiques, faisant se croiser de talentueux interprètes de jazz comme Didier Lockwood ou Laurent de Wilde, avec d’autres artistes plus picturaux mais tout aussi connus.

Que ce soit un concert au rythme du marteau piqueur ou la réalisation d’une fresque monumentale, aujourd’hui recouverte de briques façon loft industriel new yorkais, Daniel ne refuse aucune proposition, même les plus déroutantes, et il en a filmé un certain nombre.

En écoutant son approche décalée, je repense à un projet que j’avais évoqué quelques semaines auparavant avec Hélène Poitevin, metteure en scène et comédienne de théâtre avec qui je travaille cette discipline lors d’un atelier hebdomadaire. Pour mieux m’approprier l’espace scénique et améliorer mes déplacements corporels, j’avais imaginé dire certains de mes poèmes en réalisant sur les murs des croquis grands formats à la peinture, et pourquoi pas en étant soutenu par des improvisations musicales. La démarche, évoquée devant Francesco, l’avait d’ailleurs séduit. Ce délire créatif ne devait toutefois voir le jour que d’ici un ou deux ans.

Je raconte ce projet en gestation à Daniel Deleforge qui est tout de suite emballé. Me voilà ainsi embarqué de mon plein gré dans une nouvelle folie.
Sur le chemin du retour, tout en pédalant à la vitesse grand plaisir, je contacte Hélène et Francesco qui tous les deux acceptent de participer à ce quelque chose d’encore bien indéfini. Il démarre alors que je n’ai rien produit, ni poème, ni dessin, et que je n’ai pas davantage conçu de direction créative, ce qui est nouveau pour moi. Je reste très serein. Comme je suis bien entouré, le risque ne peut être que limité.

Dans la foulée et sans réfléchir plus que cela, j’écris trois poèmes et je dessine une quinzaine de têtes d’hommes et de femmes noirs, que je scanne puis imprime en grande taille. L’excitation monte sans générer pour autant d’inquiétude.

Le vendredi soir alors que nous répétons avec Hélène, la situation théâtrale s’impose de fait : nous nous trouvons plongés dans les préparatifs de l’accrochage d’une exposition hommage au Bal Nègre. Nous interpréterons alors les textes avec une direction précise, en les associant aux dessins étalés par terre, alors que j’en esquisse d’autres sur des papiers accrochés au mur, tout en imaginant la future ambiance musicale qui sortira du sax de Francesco.

Le samedi, je me rends au Bal Nègre dont le nom vient de changer sous la pression de défenseurs de la cause noire. Avec Hélène et Esther, ma fille de dix ans avec qui je fais du théâtre, nous découvrons une salle souterraine que nous essayons de nous approprier en y projetant la performance du lendemain. Je fais quelques photos des dessins muraux pour ressentir encore mieux le décor.

Cette histoire est plaisante. En plus de faire appel à des créateurs de talent sur lesquels je peux compter, cet happening se déroule sur un temps court. Quatre jours pour qu’il prenne forme avant de passer à autre chose. Pas le temps de se torturer l’esprit. Après un projet sur le jazz qui s’est étalé sur six ans, cet esprit de performance express me séduit particulièrement.

Dimanche matin, après un peu de sport, mais pas trop pour m’économiser pour le soir, je fais tout pour ne pas disperser mon énergie. Vers 16h, alors que je suis confiné dans ma bulle, je reçois un coup de téléphone surréaliste du réalisateur qui m’apprend que le propriétaire du Bal Nègre ne peut pas nous accueillir dans ses murs. Il faut trouver une solution de repli pour faire exister cette expérimentation. La fiction dépassant si souvent la réalité, nous pouvons imaginer n’importe quel autre lieu pour réaliser notre performance. Nous n’avons toutefois qu’une heure devant nous, ce qui restreint grandement les possibles.

Nous nous retrouvons en fin de journée dans l’entrée de mon immeuble. Il y a des briques, l’esprit peut facilement rappeler celui d’un atelier d’artistes. Après quelques arrangements, nous sommes plongés dans le jeu des préparatifs de cette exposition hommage. Le réalisateur, accompagné d’un ingénieur du son, cadre puis filme, sauf quand un livreur de pizzas dans l’action de son quotidien, celle de livrer une pizza, entre dans le champ, sans comprendre pourquoi il se trouve d’un coup face à une caméra.

Le changement de lieu a donné encore plus d’ampleur à cette aventure. Raconter du vrai avec du faux nous a poussés à être encore plus créatifs. Le décor, plus proche de l’atmosphère souhaitée, a finalement été plus juste que si nous avions tourné cette saynète dans l’enceinte même du Bal Blomet, puisque c’est ainsi qu’il s’appelle maintenant.

Les dessins sont étalés sur le sol, une feuille de papier cache les boîtes aux lettres. Francesco fait son apparition par la porte du garage réinterprétée entrée d’atelier. Instantanément nous basculons dans les années folles du jazz de cette époque marquée aussi bien par Mistinguett que par Joséphine Baker. Hélène démarre un texte avec douceur. Je me mets à croquer un bout de visage à la peinture noire, sur une des grandes feuilles, scotchée à même le mur.

Dans cette entrée glaciale qui nous tient éveillés, les mots se succèdent, lentement ou violemment, se chuchotent, se répètent, rencontrent les dessins qui passent d’un mur à un autre dans la recherche d’une harmonie visuelle maximale. L’ombre du saxophone de Francesco plane sur ces créations visuelles à la recherche de leur juste place. Je ne peux pas faire de photos de cette ombre puisque je joue, mais elle est filmée.

Nous interprétons les textes à plusieurs reprises. L’instrument de Francesco est si froid qu’il finit par être obligé de s’arrêter de jouer… Après avoir réalisé quelques images complémentaires pour gagner en fluidité lors de son futur montage, Daniel nous interviewe. Francesco est malheureusement parti se réchauffer autour d’un plat chaud.

Hélène et moi échangeons alors en toute simplicité devant l’objectif sur cette aventure flash que nous venons de vivre, celle de notre appropriation fantasmée du Bal Nègre. Nous en savions peu en début de semaine, nous en avons appris un peu en cours de route. Le temps de ranger, de plier, de nettoyer et il est déjà plus de 22 heures. La journée a été riche en émotions.

Le 22 mars dernier le Bal Nègre, que dis-je, le Bal Blomet a ouvert ses portes, a inauguré sa renaissance. Le tournage s’est achevé le même jour. Le réalisateur a pu alors passer au montage.

Mais la vraie question à se poser est de savoir si ce bref moment a réellement existé. Il ne nous reste donc plus qu’à attendre de visionner le documentaire afin de découvrir les images, preuves que cette journée n’a pas été le simple fruit de notre imagination en quête de sensations fortes. Si les plans ne sont pas coupés au montage bien sûr.

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René Urtreger et Mauro Gargano au 15e Sunday jazz loft

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Le roi René au 15e Sunday jazz loft

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René Urtreger invité par Francesco Bearzatti, aux côtés de Mauro Gargano.
26 février 2017 à 17h

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réservation : fb@fredblanc.com

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Le roi… du jazz français

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Quand le Tinissima s’empare du 14e Sunday jazz loft

Il y a un peu plus d’un an Astrid recevait pour son anniversaire, de la main de Francesco, son dernier CD : “This Machine kills Fascists”, à peine sorti de chez son producteur. Je me suis empressé de le lui emprunter pour l’offrir à mon écoute curieuse des nouvelles trouvailles de mon camarade musicien.

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Ce matin-là, j’ai pu me promener à vélo, comme si j’étais à cheval, les oreilles au chaud dans mon casque de musique tout confort, embarqué dans de nouvelles mélodies aussi affirmées que colorées, qui mélangeaient comme d’hab. du corps et de la tendresse.

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Ce nouvel album de “jazz rock” comme il me l’avait défini la veille au soir, m’a permis, morceau après morceau, de partir dans un rêve éveillé.

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J’ai même ri. Du jazz qui fait rire, ce n’est pas banal.

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Tantôt caressant, souvent très rythmé, cet album prenait des couleurs d’un sud bien francescien, quand il ne flirtait pas en plus avec des bruissements végétaux ou urbains de son ami trompettiste, Giovanni Falzone. Vibrations qui venaient concurrencer un train pénétrant dans le territoire sud ou nord d’une Amérique des temps nouveaux.

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Moi qui n’y connais toujours pas grand-chose en jazz, je fus projeté entre free jazz et jazz classique, mais cela ne reste que mon interprétation. Ou peut-être était-ce du “jazz rock“, comme il me l’avait si justement indiqué ? En tous cas, ce dont que je suis certain c’est que c’est une nouvelle biographie musicale, celle de Woody Guthrie – une de plus à son palmarès, après celles de Tina Modotti ou de Malcom X, entre autres.

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Ce disque, ce fut pendant les mois qui ont suivi l’album favori de ma femme. Celui qui, dès le matin, lui procurait de grosses doses de bonne humeur.

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Alors s’il a fallu attendre 13 sessions des Sunday jazz loft avant que Francesco, son directeur artistique, décide de venir jouer avec son groupe, le Tinissima quartet… quelle folie de se retrouver ce dimanche soir-là, dans ce salon perché tout là-haut sur les toits parisiens, où les murs se sont désormais imprégnés des vraies notes toutes chaudes sorties des instruments, en live !

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Et le résultat était une fois de plus au-dessus de toute espérance. Le groupe qui va avoir dix ans cette année, et qui joue régulièrement devant plusieurs milliers de personnes, a tout donné, ce soir de novembre, dans un Sunday jazz loft plein à craquer de quelques dizaines de fervents amateurs de Francesco et de sa musique pluriforme, loin d’être formelle.

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Puis le concert s’est achevé avec la signature du CD par le groupe au grand complet. J’avais une table à côté d’eux. J’y dédicaçais mon livre “Et si le jazz est la vie”, un livre saturé de la force vitale de musiciens comme Francesco, avec des images de Francesco lui-même, qui sortait tout juste des presses de chez Escourbiac. Mais cela, c’est une autre histoire…

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Tinissima Quartet :
Francesco Bearzatti – Saxophone & clarinette
Giovanni Falzone – trompette et “effets humains”
Danilo Basso  –  basse électrique,
Zeno De Rossi – batterie & percussions

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Prochain Sunday jazz loft le 26 février 2016 à 17h

 

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Ris Orangis se laisse photographier

Il y a un peu plus d’un an Simon Lelouch, un ami de longue date, m’appelle pour me proposer un projet : photographier les bénévoles des différentes associations d’une ville près de Paris, Ris-Orangis. Je ne la connais pas encore, mais le sujet m’excite déjà.

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Entrer dans la vie des gens, comprendre ce qui engendre l’envie de partager ou ce qui déclenche une passion, et plein d’autres choses encore que je découvrirai tout au long de ce parcours humain, c’est ce qui m’a poussé à réaliser des milliers d’images de ces personnes toujours prêtes à agir pour les autres, leur bien-être, voire leur mieux-être encore.

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Me voilà projeté dans un des cœurs battants de Ris, comme ils disent là-bas, quelque part sur la ligne D du RER. J’y passe facilement une journée par mois, entre salles de fêtes, centres de jeunes, stades sportifs, structures extérieures, sans oublier les écoles ou les jardins familiaux.

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Le premier reportage devait couvrir la Journée des Associations. Je passe des heures à arpenter des stands et à capter les moments forts de démonstrations sportives mais aussi les temps de récupérations et de pauses. Je recherche de belles expressions, des rires sur les visages de toutes ces personnes qui ne me connaissent pas, qui ne comprennent pas toujours ce que je fais là.

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Tout se passe au mieux, je finis exténué mais heureux d’avoir échangé avec tous grâce à mon outil, le boîtier photographique. Ce premier reportage est bien reçu par la ville. Le plus insolite est que personne n’a jamais su que j’avais réalisé cette production avec une seule main, l’omoplate cassée et le bras gauche en bandoulière. Je l’avais d’ailleurs oublié moi-même.

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Puis les reportages ce sont succédés. J’ai alors vécu au rythme des moments fort de Ris-Orangis, cette ville à laquelle je me suis attaché petit à petit, bien qu’elle soit à deux heures de transport de chez moi, d’où je pars toujours bien en avance pour ne pas rater le début d’un discours de Stéphane Raffalli, ce maire qui se sur-investit dans sa ville, les premières notes d’un concert spécial sixties ou l’entrée en piste d’une troupe invitée, celle du cirque d’Adrienne.

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Systématiquement en avance, quand il n’y a pas un changement d’itinéraire pour cause d’inondation sur la ligne, de colis suspect ou de grève, j’attends “l’instant décisif“ (expression d’Henri Cartier-Bresson), je guette le “temps faible” (idée de Raymond Depardon) qui pourra être fixé en un centième de seconde et symboliser une action entreprise par un bénévole. Et quand ce n’est pas un bénévole, c’est un adhérent d’une association, et des associations il y en a plus de deux cents dans la ville. De quoi raconter bien des histoires différentes.

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J’ai réalisé durant cette année certains reportages plus rudes que d’autres. Quand il a fallu par exemple couvrir l’inauguration d’un centre d’handicapés moteurs et mentaux, la tâche ne fut pas simple. Prendre des photos de ces hommes et de ces femmes qui vivent dans leur tête, et dans une tête qui ne fonctionne pas comme la nôtre ; qui subissent un corps qui ne répond pas à des stimuli reconnaissables par nos critères de jugement. Cette expérience m’a grandement déstabilisé.

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Je me suis retrouvé dans une position de voyeur, mais pas seulement, je me suis senti totalement démuni face à ces personnes, vidé de mon énergie débordante, incapable de réagir face à leurs réactions. Et pendant ce temps des bénévoles donnaient de la joie et du bonheur en flux continu. Mais où vont-ils chercher toute cette force de vie ? Où trouvent-ils cette puissance positive qu’ils transmettent dans des éclats de rires ? Des larmes me montaient aux yeux. Je suis sorti à plusieurs reprises pour me ressourcer un peu plus loin, dans le silence du jardin.

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Le premier samedi de janvier 2017, ce fut la soirée des vœux du maire pour sa ville. Au milieu d’activités festives, une projection de quelques centaines d’images des vingt premiers reportages a tourné en continu toute la soirée, sur quatre écrans géants, non loin de l’estrade centrale. Ces mêmes images que l’on retrouve sur le site risenimages.fr, créé depuis le début de cette aventure pour partager ces moments hors du commun avec les Rissois.

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Pour la première fois j’ai découvert les réactions des personnes que je prends en photo depuis plus de douze mois. Personnages que je continuerai inlassablement à fixer, encore et encore, sur ma pellicule numérique, sur ma carte mémoire de cette ville qui a toujours quelque chose à exposer devant mon objectif. Ces images de leur vie que je m’approprie, avant de la leur rendre un peu transformée par mon regard.

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Après les quelques mots du maire sur mon travail de reportage au long cours, certains Rissois sont venus vers moi en m’appelant par mon nom, afin de me donner avec générosité leur image. Alors j’ai fait leur portrait dans cette bonne humeur festive, avant le prochain reportage.

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Maintenant il me reste à numéroter, légender, choisir et tirer les photos qui iront sur le site internet…

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Publié dans Création, Photographie, Reportage | 3 commentaires

Signature du livre ”Et si le jazz est la vie“

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Libraire Lamartine : 8 décembre – 19h à 21h30
118, rue de la Pompe 75016 Paris

Atelier loft : Porte ouverte le 10 & 11 décembre – 14h30 à 18h
Adresse à demander : fb@editionsdeouf.com – 06 85 07 88 16

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Les éditions de Ouf présentes au 14e Sunday jazz loft

L’ouvrage “Et si le jazz est la vie” se trouve encore quelque part sur les routes françaises, avant d’être présenté dimanche prochain au 14e Sunday jazz loft, avant ou après le concert de Francesco Bearzatti et son Tinissima 4tet.

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Pour les personnes qui souhaiteraient se procurer un exemplaire,
n’hésitez pas à contacter : fb@editionsdeouf.com
…et pour les personnes qui n’ont pas encore réservé leur place pour
le Sunday jazz loft, faites vite, il ne reste plus que quelques places :
fb@fredblanc.com

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Le 14e Sunday jazz loft honore Woody Guthrie

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Francesco Bearzatti  joue le 13 novembre 2016 en petit comité “This Machine Kills Fascists”avec le Tinissima  4tet
Confirmer votre venue en e-mailant à fb@fredblanc.com
Places limitées – Chapeau sur une base minimum de 20 euros – suivi d’un encas

Présentaion de l'ouvrage "Et si le jazz est la vie"

Présentation de l’ouvrage “Et si le jazz est la vie” après le concert 300 exemplaires
dont 30 tirages de tête, signés, numérotés & accompagnés d’un tirage photo.
Informations complémentaires ou commandes : fb@editionsdeouf.com

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Nos partenaires : byfrèdblanc, Les imprimeries Escourbiac & Couleurs Jazz


Ouvrage classique ; Enregistrer

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Publié dans Éditions de Ouf, Concert, Evènement, Jazz, Musique, Sunday jazz loft | Laisser un commentaire

Un plongeon sans filet dans le 13e Sunday jazz loft

Quand nous évoquons un état second, hors du temps, où ce dernier s’arrête brutalement, où il défile à une vitesse fulgurante, n’est-ce pas uniquement le ressenti d’un vécu inclassable, hors norme ?

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Carlos Muñoz Yagüe prépare l’ambiance lumineuse

Cet état, c’est celui dans lequel je fus projeté lors du dernier Sunday jazz loft, quand j’ai perdu toute prise concrète sur le réel, quand j’ai perdu pied sans m’en rendre compte. Plutôt quand j’ai basculé de l’autre côté, aspiré dans un monde parallèle, à la temporalité élastique, dominé par un esprit venu d’ailleurs, multiforme, s’appropriant mon libre arbitre.

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Esther Blanc ne perd par une miette des échanges entre Camille Bertault et Thierry Eliez

Suite à cette expérience en apesanteur, au milieu de vous tous, je n’avais plus accès qu’à un grand trou béant, un grand trou de mémoire dans lequel j’ai tenté une descente pour l’explorer.

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Seul face à des bribes de sensations disparates et d’émotions partagées, je me suis perdu dans ce vide mental, si loin des sons et des images de ce dimanche-là qui venaient me frôler sans que je puisse me les approprier.

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Déconnecté de cette réalité tangible où chacun a donné un bout de lui – aficionados des SJL, amis musiciens aux compositions généreuses, vidéaste réinventeur de mes expressions jazzistiques ou fabricant d’images souvenirs rééclairées façon postérité – j’étais incapable d’écrire le moindre petit mot de remerciement.

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Carlos affine le cadre de la deuxième caméra que va prendre en mains Elia Blanc

Parler de l’avant peut-être, de l’après sûrement, mais du pendant, impossible. Le pendant musical, poétique, photographique de ce dimanche restait caché derrière une série de murs capitonnés et insonorisés, que j’étais incapable de briser pour me connecter à cet instant flash, éblouissant d’émotions fortes, en votre compagnie.

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Federico Casagrande, tout en concentration

Puis des bouts de pas grand-chose sont revenus lentement à la surface jour après jour.

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La longue préparation de ce SJL pas comme les autres où mes douze poèmes de “Et si le jazz est la vie” allaient être mis en musique par Francesco Bearzatti, Camille Bertault, Thierry Eliez, Federico Casagrande et chantés par certains d’entre eux. Où un vidéaste du nom de Mathieu Desport allait projeter aléatoirement mes pœms-poèmes durant le concert.

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Cette préparation minutieuse où j’ai loué du matériel comme jamais, construit un écran géant, où Carlos Muñoz-Yagüe a réinventé le lieu par l’éclairage pour le magnifier puis le filmer.

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L’arrivée des musiciens, le volume de matériel qui les entourait, le nombre de personnes qui préparaient, les balances ou j’entendais de loin des mots familiers, ceux de mes textes, mais en phrases musicales qui devenaient étrangères, remodelées par d’autres oreilles, expertes. Ces rythmes, ces tonalités, ces nouvelles couleurs ne m’appartenaient plus.

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Je finalisais tant bien que mal les préparatifs, la tête prise dans un ailleurs obsédant. Premiers arrivants, encore quelques photos prises à l’arrache, puis je me suis retrouvé assis sur un tabouret haut, devant le public, devant un micro, sans vraiment savoir ce que je faisais là.

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Alors que ce dernier projetait fortement ma voix dans l’espace, que mes mots y résonnaient, j’ai raconté du n’importe quoi entre chaque présentation de musicien, le temps que la lumière du jour s’estompe et que l’obscurité envahisse le lieu pour accueillir la projection de mes pœms-poèmes.

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Ce qui devait arriver prenait forme devant mes yeux en posture d’écoute. La naissance du premier morceau d’une série de douze, en live. J’étais assez impressionné, pris entre une excitation curieuse et une appréhension distanciée. Mes textes se racontaient devant moi, devant vous, devant nous, sans que j’en sois maître.

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Caché derrière mon appareil photo à cliqueter nerveusement, je croisais parfois le regard de Thierry, le sourire de Camille ou un clin d’œil de Francesco. Seul Federico restait les yeux rivés sur sa guitare, grimaçant certains sons.

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Mes petites histoires de jazz ont défilé, dans une atmosphère aussi irréelle qu’harmonieuse, réinventée à chaque morceau, où les interprètes n’ont jamais cessé de s’envoler ensemble dans cette musique conçue au cours de deux uniques sessions de création, le week-end précédent. Un véritable tour de force.

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Quelle folie de les voir se faire plaisir en nous transmettant leur joie, au milieu de toutes ces images projetées sur leurs notes, avec la précision d’orfèvre de Matthieu Desport qui dominait totalement le lien subtil entre le rythme visuel et sonore.

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Je me souviens maintenant d’un son de guitare rock venant s’accrocher au regard d’un enfant emprisonné derrière des barreaux. Je me souviens aussi de deux têtes aux yeux écarquillés de Francesco, l’une réelle, l’autre photographique, nous embarquant loin dans un jazz vocal, un jazz manouche, un jazz sax ou un jazz jazz, avec piano, guitare et même clarinette.

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Je me souviens surtout que c’était déjà fini : douze musiques se sont succédées alors qu’il m’a semblé n’en entendre que six ou sept.

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J’ai repris le micro dans un état toujours aussi flottant. Avais-je été effleuré, touché par ce SJL si particulier, tant imaginé, qui me concernait mais que je ne maîtrisais pas ?

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Au premier son sortant de ma bouche, j’ai compris que j’avais été foudroyé sur place. Je venais de vivre une expérience énorme. Si énorme que je ne trouvais pas les mots à la hauteur de ce voyage intérieur. Si tant énorme que j’ai décidé de ne pas lire mes traditionnels poèmes du SJL précédent. Le silence de cet après-concert était tellement plus juste.

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Plus de six ans racontés en une soirée, et quelle soirée ! Il ne me reste plus qu’à écouter la bande-son pour continuer à me rappeler. Je n’ose pas, peut-être par peur de déflorer mes souvenirs, mais lesquels ?

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Au 13 novembre prochain pour le 14e Sunday jazz loft !

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Camille Bertault, elle est passée parmi nous et a su laisser sa trace

C’était un dimanche après-midi, lors du 8e Sunday jazz loft me semble-t-il. Quand Francesco Bearzatti a demandé en fin de concert, comme à son habitude, si un musicien ou un chanteur souhaitait se joindre à lui pour échanger quelques notes à la volée, une jeune femme s’est levée dans l’assistance et nous a fait découvrir, entre paroles musicales et bruits sonores, une voix incroyablement pleine de vie que nous n’étions pas près d’oublier.

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Elle est revenue à plusieurs reprises lors des Sunday jazz lofts suivants, à notre grand bonheur à tous. Elle a même, à ma demande, joué le jeu de faire une surprise musicale à Francesco pour la 10e édition des SJL. Elle s’est tout naturellement glissée dans l’esprit de pur plaisir de ces fins de week-end musicaux, ces moments d’échanges qui nous font dire que lundi se souvient encore un peu de dimanche.

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Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Alors que je cherchais une dernière interprète vocale pour quatre des douze pœms-poèmes de “Et si le jazz est la vie”, aux côtés de Jean-Claude Dreyfus, Claude Degliame et Sanseverino, Camille a relevé une fois de plus ce challenge qui n’allait pas être le dernier.

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Elle a plus que joué le jeu. C’est avec une générosité sans égale qu’elle a passé plusieurs heures en ma compagnie pour dire les quatre textes que je lui avais proposés – un peu plus comme ceci, un peu moins comme cela – mais toujours avec cette même envie de tout donner qui la caractérise particulièrement. Puis ce fut en chansons qu’elle a conclu ses propositions. Toujours une de plus, encore différente de la précédente. Quel régal.

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Alors quand elle m’a dit qu’elle allait présenter son premier disque «En vie» au Sunset, je n’ai pas pu m’empêcher de graver pour elle quelques instants photographiques de la soirée de lancement.

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Mais l’histoire ne s’arrête toujours pas là. Francesco Bearzatti (sax tenor / clarinette), Camille Bertault (voix), Federico Casagrande (guitare) et Thierry Eliez (piano) vont mettre en musique mes douze poèmes, et Camille va aussi les chanter.

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Ce sera pour le 13e Sunday jazz loft, le 25 septembre prochain.
Mais avant cela je vous laisse vous imprégner de l’ambiance du concert de Camille, le 10 mai dernier.

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Olivier Hutman (piano), Camille Bertault (chant), Gildas Boclé (contrebasse), Antoine Pagagnotti (batterie)

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50 ans pour être sélectionné à un Festival photo

Ça y est, mon travail d’auteur a été exposé pour la première fois dans un festival reconnu, celui des Promenades photographiques de Vendôme, classé par Jean-François Leroy, créateur de Visa pour l’image, dans son top 5 des festivals.

Le rêve de tout créateur photographe, sans doute.

Vendôme est pour moi l’histoire d’une rencontre, avec une femme, Odile Andrieu, sans qui je n’aurais jamais été sélectionné.

Elle m’a donné rendez-vous dans un café du côté de Montparnasse pour découvrir le projet « Et si le jazz est la vie », pas loin de la gare qui emmène directement à Vendôme, en moins d’une heure.

Dans une discussion débridée, nous avons évoqué aussi bien mes découvertes des six dernières années que mes chemins en culs-de-sacs, mes enthousiasmes débordants que mes interrogations répétées, l’engouement de certains spécialistes pour mes réalisations pluri-disciplinaires que la totale incompréhension d’autres professionnels.

Nous nous sommes attardés sur le mélange des genres et la difficulté à m’identifier dans notre société où tout est si bien calibré. Frèd Blanc photographe, mais pas que photographe ! Poète aussi, dessinateur, consultant, graphiste et même passionné de jazz, voire organisateur de concerts.

Moi qui me heurte régulièrement à des réactions similaires à celle de cette galeriste de renom qui se sent incapable de me vendre, pour la première fois j’entrais parfaitement dans une case, celle du questionnement de la 12e édition de ce festival : “Qui est photographe ?”

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Tout au long de notre échange, Odile Andrieu parlait de mon travail au présent, comme si je faisais déjà partie de son univers. Je l’ai invitée à visionner les 6 premiers des 12 pœms-poèmes de mon projet et je suis allé discrètement me laver les mains, pour la laisser seule avec mes images en mouvements sonores…

… Six mois ont passé. Nous sommes le 25 juin, jour de l’ouverture du festival, et je me retrouve dans le métro en direction de la gare Montparnasse avec ma femme et mes deux enfants.

Elia, un peu tête en l’air, compte à voix haute et à l’envers le nombre de stations qu’il nous reste à parcourir. Un homme l’informe gentiment que pour se rendre à la gare de l’Est, d’où nous venons, il s’est trompé de sens. Nous engageons la conversation en plaisantant.

Quelques blagues plus tard, nous nous rendons compte que nous allons exactement au même endroit. De façon tout à fait improbable, parmi les centaines de voyageurs qui convergent ce matin-là vers la gare Montparnasse, nous venons de rencontrer Thomas Sauvin, collectionneur à l’origine du passionnant projet “Beijing Silvermine” exposé à Vendôme. Nous prenons ensemble le car qui nous y emmène.

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Trois petites heures de route plus tard, je découvre mon lieu d’exposition : un cube bien blanc, accueillant la lumière et posé au centre d’un espace de circulation plus vaste.

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Un présentoir à hauteur d’homme montre sur tablette un montage de mon intervention au colloque universitaire de la Sorbonne Nouvelle : “Dessiner (le) Jazz”, qui a eu lieu en novembre dernier à la Dynamo de Banlieues bleues.

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Sur le premier mur extérieur de plus de six mètres de long, de grandes images graphiques, entre typos et dessins, viennent donner le ton de ce qui sera découvert plus tard dans les pœms (petites œuvres multi-media).

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Sur la deuxième face, une tête de singe de trois mètres de haut nous invite à pénétrer dans ce lieu clos, sombre et noir. Une centaine de photos aux murs, recomposées par séries, évoquent les quatre thèmes des pœms-poèmes : espoir, errance, violence et évasion. Ces quatre mots qui m’ont obsédé tout au long de ces années de réflexion sans fin, jusqu’à maintenant.

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Tout au fond, dans le coin droit, une tache blanche en angle, un bout de mur explicatif de mon approche, illustré de certains croquis de recherches et de cahiers de poèmes-dessins, introduit à la salle de projection des 12 pœms-poèmes.
Ces animations pluri-disciplinaires, qui tournent en boucle toute la journée, au rythme de la musique de Francesco Bearzatti et des voix de Claude Degliame, Camille Bertault, Jean-Claude Dreyfus et Sanseverino, donnent du sens aux images exposées dans la pièce précédente. “La musique fait très légèrement bouger les photos, leur donne vie”, m’a dit une femme de Vendôme visitant l’expo.

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Pendant trois jours, je me suis autant régalé à expliquer ma démarche qu’à échanger avec les visiteurs, journalistes, organisateurs ou jeunes photographes qui, par leurs réactions, ont éclairé différemment la route sur laquelle je m’étais engagé.

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Certains ont vu de la violence dans mes animations en noir et blanc quand d’autres m’ont parlé d’une balade intime, certains ont été dérangés, agressés émotionnellement par la succession des micro-univers, quand d’autres se sont laissés emmener avec légèreté dans un voyage sensoriel.

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Des moments de vie, une atmosphère inattendue, du plein la tête : ils ont tous trouvé un bout de quelque chose qu’ils se sont approprié, avant de disparaître dans le contre-jour du grand manège de Vendôme. “Et si le jazz est la vie” ne semble pas avoir laissé indifférent.

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Quand je n’ai pas oublié de le leur donner, les visiteurs sont repartis avec le badge de l’exposition ainsi qu’un flyer leur rappelant, entre autres, la parution de l’ouvrage “ Et si je jazz est la vie” pour la fin de l’année. J’espère que vous aurez autant envie de le découvrir que j’ai eu plaisir à le concevoir, pour laisser une autre trace, imprimée cette fois-ci.

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J’étais à nouveau dans le car, celui du retour, seul avec ma fille, mon fils et ma femme étant rentrés plus tôt pour leur répétition de théâtre. Je feuilletais le catalogue de Vendôme, qui m’a octroyé deux très belles doubles pages, et j’y ai revu avec plaisir le portrait du singe, ce même singe qui a fait le recto d’une des cartes postales du Festival, ainsi qu’une des affiches exposées dans la rue piétonne de la ville.

En m’assoupissant lentement, je rêvais déjà au prochain Sunday jazz loft, spécial “Et si le jazz est la vie”, celui du 25 septembre 2016, où Camille Bertault chantera mes poèmes, accompagnée par la musique composée pour l’occasion par Francesco Bearzatti (sax tenor, clarinettiste) Federico Casagrande (guitariste), Thierry Eliez (pianiste) et elle-même, sur les projections des pœms-poèmes réinventées par le vidéaste Matthieu Desport.

Les yeux fermés, le temps de cet instant suspendu, j’ai réalisé à quel point ce fut une grande aventure humaine, entourée de talents, que j’ai pu vivre au travers de ce projet fou, qui m’a complètement submergé et souvent même dépassé.

Une fois arrivé chez moi, je me suis totalement écroulé. J’ai dormi plus de 13 heures d’affilée. Je devais sûrement être fatigué d’avoir enfin déposé ce projet au regard des autres…

… Trois mois se sont écoulés. J’avais prévu de revenir à Vendôme, d’y emmener des amis, de passer une fois au moins saluer en famille le singe qui veillait sur l’entrée de ma salle d’expo. Mais le temps a défilé comme il sait si bien le faire et le festival ferme ses portes aujourd’hui, dimanche 18 septembre, sans que nous ayons réussi à y retourner. C’est ainsi et ce n’est pas grave : le travail déposé là-bas aura vécu sa vie.

Le SJL spécial “Et si le jazz est la vie”, lui, a lieu dimanche prochain.

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13e Sunday jazz loft : une rencontre bien particulière

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Quand l’aventure “Et si le jazz est la vie”, exposée au festival des Promenades photographiques de Vendôme (25 juin – 18 sept. 2016), croise la route de musiciens de jazz et d’un vidéaste…
À dimanche prochain pour ceux qui seront libres.

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2/2 Croque la tête de l’emploi – 1 : Sol en salle

La tête de l’emploi
fictif est tombée
nez à nez avec sa
perruque en poils
de brosse à
faire reluire les
sols de concerts
sales, alors que
le crâne chauve
de l’emploi de tête
fait reluire sa
perruque de scène
avant d’entrer dans
la salle de concert,
prêt à jouer en
sol pour ne pas
glisser dans une
impro de notes
en débandade,
tout en cherchant
la place de choix
pour brosser ses
sons en harmonie
avec la résonance
du lieu, spectateurs
compris.

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1/2 Croque la tête de l’emploi – 1 : Tais-toi, je reste moi

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12e Sunday jazz loft : un retour en folies

Depuis février dernier beaucoup d’habitués m’ont demandé la date du prochain Sunday jazz loft. Ils ne voulaient sans doute pas rater le nouvel invité de Francesco ou les fromages du buffet, voire peut-être les deux. Et voilà que cette date, le 30 mai 2016, fait déjà partie de notre passé. Elle s’est transformée en un joli souvenir, confirmé par quelques messages que j’ai reçus, me remerciant de ce moment partagé, entre rituels et surprises que les nouveaux venus, car il y a toujours des nouveaux venus, ne connaissent pas encore, mais qu’ils apprennent vite à connaître et auxquels ils adhèrent encore plus rapidement.

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C’était un dimanche pluvieux, ce qui n’a d’ailleurs pas empêché certains invités de discuter sur la terrasse, abrités sous un parapluie, pour fumer une cigarette ou pour se mettre à l’écart en attendant que démarrent les hostilités.

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Seize heures, toute la préparation est bouclée, photos accrochées, buffet prêt à être dressé, programmes mis en place, pain coupé. La porte est ouverte et attend déjà les premiers arrivants qui viennent de plus en plus tôt pour choisir une bonne place ou ne rien rater de l’esprit Sunday jazz loft. Pourtant à cette heure-là, il ne se passe encore rien, ou presque.

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Jean-Pierre Como, cheveux longs, avenant, doux et souriant, arrive à l’heure, le premier. Il découvre le piano sur lequel il jouera d’ici peu, y échauffe ses doigts puis prend son temps devant un café en attendant Francesco qui arrive aussi à l’heure, mais à la sienne, quelques dizaines de minutes plus tard. Tranquillement ils prennent leur place dans le lieu, se calent, échangent tantôt en français, le reste du temps en italien, tout en tapotant sur leurs instruments. Ils finissent leur répétition alors que les premiers invités se glissent lentement dans la pièce, que des nouveaux visages, des amis d’amis. Leur arrivée au compte-gouttes ne les dérange d’ailleurs aucunement.

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Pour ma part, je suis déjà en tenue d’hôte, ce qui est exceptionnel. C’est la première fois que j’ai pu réaliser calmement quelques images de la répétition. Puis, comme à chaque fois, tout s’enchaîne. Le salon se remplit si vite que je me retrouve déjà à présenter le 12e Sunday jazz loft.

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Cette fois-ci, avant de parler des musiciens, je présente mon projet sur le jazz : ”Et si le jazz est la vie“, projet qui a pris près de six ans pour voir le jour. C’est ce projet-ci qui est à l’origine des Sunday jazz loft. Alors que j’annonce qu’il est sélectionné aux Promenades photographiques de Vendôme du 24 juin au 18 septembre prochain, les gens écoutent, silencieux, interrogatifs. Incroyable : ils me poseront même des questions après ! Francesco qui a mis en musique les 12 pœms-poèmes est à côté de moi, il ne dit pas grand-chose, fait deux-trois blagues et me laisse charitablement parler alors que j’ai une quasi extinction de voix.

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Le concert démarre. Les morceaux sont de Jean-Pierre Como. Francesco accompagne le pianiste avec douceur. Une grande émotion jaillit de leurs échanges. La musique est caressante. Une bonne partie des spectateurs écoute les yeux fermés, peut-être pour être d’autant mieux touchés par elle. Plus le concert avance et plus les sensations se démultiplient pour atteindre leur apothéose quand Jean-Pierre Como propose à l’un de ses amis, Thierry Elies, qui lui a fait la surprise de sa venue, de le rejoindre pour un quatre mains au piano. Nous sommes alors dans une totale folie musicale où les sons emplissent la pièce. Francesco reprend au sax, non à la clarinette, puis Victoria Rummler vient chanter et Thierry Elies revient tapoter les notes aux côtés de son ami.

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Les applaudissements s’enchaînent pour ne plus s’arrêter. Le public est conquis. Francesco est heureux de cette belle aventure, le piano aussi ; il s’est offert en toute liberté à deux sublimes interprètes.

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Le silence est revenu tout doucement. J’en ai profité pour lire mes deux poèmes inscrits sur le programme, tradition oblige. Le chapeau n’a pas fini son tour que les chaises ont déjà disparu et que les buffets n’attendent plus que les gourmands.

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Dans un coin du salon, un convive passionné de vin, que dis-je : le fondateur de l’Académie des vins anciens en personne, qui était venu avec quelques bouteilles exceptionnelles, les a partagées avec les personnes autour de lui. J’ai eu la chance de goûter trois de ses vins hors du commun. Ce fut un très grand moment d’intimité avec mon verre. En fin de soirée, Thierry Elies s’est remis au piano pour accompagner une de nos chères habituées qui nous a régalés d’une interprétation de Genesis. Dans la semi-obscurité de cette fin de Sunday jazz loft, nous évoquions déjà le prochain.

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Il aura lieu le 25 septembre. Camille Bertault chantera mes poèmes, accompagnée de Francesco Bearzatti au sax-clarinette, Federico Casagrande à la guitare et Thierry Eliez au piano, sur des projections de mes pœms-poèmes par Matthieu Desport, notre traditionnel video-man. Si tout se passe comme prévu naturellement…

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Dialogue autour d’un mail délicat

Voici un mail que j’ai reçu, sous le nom approximatif de quelqu’un de mon entourage. Comme ce mail avait toute l’apparence d’une falsification, je me suis fait un plaisir d’y répondre.

Expéditeur
Bonjour,
Tu vas bien ?
Dis-moi où es-tu ? J’aurais un service à te demander en toute confidentialité.
Bien à vous,
Cyril.

Ma réponse
Bonjour Cyril,
je ne sais pas si c’est un spam ou non, car le message passe du tutoiement au vouvoiement, mais si effectivement vous souhaitez que nous échangions, n’hésitez pas à m’appeler,
vous connaissez mon numéro.
Bonne journée.
Cordialement,
Frèd Blanc

Expéditeur
Je te remercie beaucoup c’est juste un service que je te demande, je suis en déplacement à Ajaccio où j’ai quelques soucis en ce moment. Je me suis fait voler mon sac de voyage contenant mon téléphone, ma carte bleue et l’argent liquide, je n’ai que ma carte prépayée rechargeable, mais elle dispose d’aucun centime. J’ai besoin que tu m’achètes des coupons recharges PCS Mastercard pour un total de 1 250 euros qui me permettront de recharger ma carte prépayée afin de pouvoir contacter ma banque pour faire opposition sur ma carte bleue, puis contacter mon assurance, régler quelques soucis et rentrer au plus vite. Je vais m’atteler à te rendre cette somme dès mon retour.
Si toutefois tu es disposé à m’aider, réponds afin que je puisse te dire ou acheter les Recharges PCS Mastercard.
J’attends de te lire, et surtout grand merci.

Ma réponse
Cher Cyril,
Malheureusement, je suis à Tokyo en train de faire un grand huit et j’ai déjà du mal à taper sur mon téléphone la tête en bas, d’autant plus qu’il me glisse des mains, alors faire un virement bancaire va être difficile, surtout depuis que tous mes comptes en banque sont bloqués car je suis poursuivi pour fraude fiscale, ayant prêté ma carte bleue à une guenon que je connais très bien du zoo de Vincennes, qui a piraté mon compte et réalisé des malversations en voulant entre autres louer un car, et faire passer la totalité des animaux du zoo en Belgique pour qu’ils payent moins d’impôts, et en plus sans le déclarer au fisc. C’est quand même fort de café de se faire avoir ainsi, tu ne trouves pas ?
Quand l’époque sera plus claire pour moi, je réfléchirai à nouveau à ta proposition d’offrir une chance à une personne comme toi de rassembler des fonds qui ne lui appartiennent pas, mais entre-temps je vais retourner à l’une de mes occupations journalières et un peu égoïstes, celle de gagner de l’argent pour moi et pour ma famille.
N’hésite surtout pas à me recontacter quand tu auras d’autres propositions qui me permettront d’investir dans une belle aventure, toi qui sais convaincre par ton verbe et ta vision d’un monde très bisounours lunaire, et surtout profite bien d’Ajaccio, c’est une très belle ville.

C’est étrange, après ce dernier mail, je n’ai plus jamais entendu parler de lui.

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De Maria à Elia

En 1995, alors que je venais de connaître la jeune fille qui allait devenir ma femme, je suis parti en vacances jusqu’au fin fond de l’Italie du Nord, avec mon “deuxième meilleur ami”, comme je me faisais un plaisir de le définir, pour l’agacer un peu. Nous sommes allés faire une surprise à la femme qui avait été la nounou de ma mère, avant d’être celle de ma sœur, et par voie de conséquence la mienne.

32 SODANI

J’étais le seul à ne pas être encore venu la voir, Maria – de son vrai nom Marie – chez elle, en Italie. Je ne voulais pas m’y rendre tant que je n’étais pas capable de la prendre en photo. Pourquoi, je ne m’en souviens plus.

18 MARIA A TABLE

C’est pourtant ce que j’ai fait cette année-là, en réalisant mon premier vrai reportage, en argentique, au Leica. Trente bobines de film pendant lesquelles Maria ne cessait de dire avec son petit accent zozotant, “tu gâSSes de la pellicule, tu Zettes ton arZent par les fenêtres en me photographiant, moi qui suit moSSe”.

48 MARIA ET SA SŒUR

Elle ne pouvait pas comprendre l’intérêt que je lui portais en venant la retrouver, chez elle, pour parler d’elle, pour une fois. Elle ne voyait pas non plus la beauté qu’elle avait en elle, cette beauté d’enfant.

05 YAYA EN NENFANT

Vingt ans plus tard, mon fils et ma femme jouent dans une pièce de théâtre. Ils me demandent de réaliser leur flyer. Ne pouvant pas utiliser l’image qu’ils avaient choisie, je repense à cette photo de Maria, avec sa sœur et une autre sœur, religieuse celle-ci. Elle pourrait très bien correspondre à l’ambiance du spectacle. Une image qui ne m’a jamais quitté. Je la leur propose, ils acceptent.

78 NONE

Je suis heureux de pouvoir redonner un souffle de vie à Maria, à Yaya, le temps d’un flyer et d’une affiche, pour trois représentations d’une pièce de théâtre. Un bout d’existence à cette femme si discrète, qui reste ancrée depuis toutes ces années dans mes souvenirs les plus intimes.

Flier théâtre 1.3

Elle qui n’aurait pas aimé se retrouver sur le devant de la scène, mais qui aurait fini par accepter, pour nous, ses petits, comme le jour où je lui avais dit que j’allais réaliser un livre de photos sur elle, pour le mariage de sa cocotte, pour ma reusse Rové. Elle n’avait pas compris pourquoi je l’avais choisie, elle, et elle répétait en boucle : “il y a des personnes bien plus intéressantes que moi”. Pourtant elle avait fini par se laisser convaincre, Maria, le témoin de ma sœur à la mairie.

21 MARIA DE FACE

Ce fut d’ailleurs peut-être la seule fois où elle n’aura pas pu se cacher au fond de la salle pour ne pas déranger, elle qui ne me dérange toujours pas, par sa présence imaginaire puisée au fond de ma mémoire de tout petit garçon. Ce fond sans fin de souvenirs enfantins.

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L’avant première des “Promenades photographiques de Vendôme”

La photo sortie du projet “Et si le jazz est la vie”, qui sera exposée cet été à Vendôme avec une centaine d’autres et 12 petites œuvres multi media (pœms-poèmes), est arrivée à l’hôtel de Sauroy.

Cette image n’attend plus qu’à être accrochée. Elle n’est peut-être pas très représentative de l’univers du jazz, mais je crois qu’elle a touchée particulièrement Odile Andrieu, la directrice artistique du festival, et c’est peut-être cela le plus important…

À tout à l’heure. La présentation a lieu ce soir à partir de 19h30, 58 rue Charlot 75003 Paris

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