2/3 : Téléphérique pour l’enfance – photographier l’inphotographiable

Les câbles du téléphérique d'Avoriaz s'enfoncent dans le brouillard en direction des Prodains.

Les câbles du téléphérique s’enfoncent dans le brouillard en direction des Prodains.

.. J’ai décidé alors de plonger dans mon enfance. Celle de mes vacances d’hiver. Celle que j’avais vécu là-haut. Il y a si longtemps. Dont les souvenirs sont restés toujours aussi frais.

J’ai commencé à chavirer dans un trop plein d’informations devant tant d’images, de formes et de mots revenus lentement à la surface. Comment arriverais-je à les raconter sur la pellicule ? Comment représenter le froid en photo ? Comment raconter l’excitation de l’enfant que j’étais ? Comment illustrer l’attente de ces vacances d’hiver ? Comment, comment et encore comment ?

Comment arriverais-je à rendre photogéniques ces bribes d’hier qui ne l’étaient pas ? C’est là que la véritable aventure a démarré.

J’ai inauguré un petit cahier vert qui m’a suivi jusqu’à la fin du projet. J’ai tout noté à l’intérieur : contacts, souvenirs, rencontres et même ce que j’avais oublié. Tous ces petits riens qui ont fait mon enfance, qui ont fait que ce là-bas est chez moi pour toujours. Qui ont fait qu’un livre sur Avoriaz était en marche.

Petit à petit le projet s’est construit. Pendant deux saisons je suis monté à Avoriaz toutes les trois semaines. Et je rentrais à Paris avec 20 à 30 rouleaux de photos. En développant les films, j’ai vu rapidement que des images se répétaient. « Encore des télésièges » disait ma documentaliste à ma femme en rigolant. C’était vrai, mais les télésièges sont photogéniques. J’oubliais en revanche les ambiances de rues, thématique que j’affectionne tout particulièrement d’habitude. Images qui ne se présentaient pas à moi dans les rues enneigées de la station. Ou plutôt que je ne voyais pas.

J’avais aussi envie de me confronter à deux styles photographiques que je ne connaissais pas bien : le paysage et l’architecture. Ces immeubles que j’avais essayé de photographier à l’époque de l’école (ESAG) et qui étaient restés une énigme depuis. Et cette nature qui semblait évidente quand je la regardais et imprenable une fois l’appareil prêt à cadrer. Puis à force d’images refaites et refaites avec générosité, j’ai effleuré des solutions.

Photographier le gigantisme de la montagne. Cette forme d’infini qui s’efface dans le blanc sans jamais s’arrêter.

Photographier l’un des rêves humains : celui d’apprivoiser cette montagne, parfois révoltée, parfois adoucie. De la dompter grâce à ces immeubles dressés contre vents et tempêtes de neiges.

L’excitation me guidait. Je découvrais tant de choses. Je rencontrais bien des personnes qui m’aidaient à recomposer cette histoire particulière.

En plus de photographier, je me suis mis à écrire puis à dessiner. De nouvelles idées venaient compléter ce tableau d’enfance.

Et à chaque retour sur Paris, il me semblait qu’il me manquait encore des images. Qu’il fallait y retourner à tout prix car j’avais oublié là-haut l’essentiel. Un télésiège peut-être…

Contre plongée de deux télésièges qui se croisent

Contre plongée de deux télésièges qui se croisent

Vue de la station depuis une piste recouverte de poudreuse

Vue de la station depuis une piste recouverte de poudreuse

Vue d'un immeuble depuis une fenêtre hublot, marque de l'architecture locale

Vue d’un immeuble depuis une fenêtre hublot, marque de l’architecture locale

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A propos Frèd Blanc

Tout a commencé dans les années 80 / 90 par Penninghen (l'ESAG) suivi d'un tour du monde. 30 ans après je suis devenu graphiste, photographe, poète & designer d’images (mentales & visibles) chez byfredblanc, anciennement edo. Quand je ne traîne pas dans un musée aux côtés de ma famille (Astrid Bouygues, Monsieur Elia et Mademoiselle d'Esther), un carnet de croquis sous le bras, où que je ne glisse pas sur les pistes de ski d’Avoriaz appareil au point, je pédale dans Paris entre deux rendez-vous, soit en construisant des analogies pour une marque en devenir, soit en rédigeant un poème. Projets : Entre 1996 & 2016 : conseil & accompagnement en communication (labo pharmaceutiques, joaillerie, hôtellerie, services, industrie...) 1997 : Identité de Ladurée pour son ouverture aux Champs Élysées. 2002 : Agenda photographique international pour Sanofi Synthé-labo. 2010 : Sculpture monumentale en hommage à Jean Vuarnet 2012 : Coup de cœur de la 49e Bourse du Talent Reportage / Photographie.com 2014 : Création de l’évènement “Sunday jazz loft”, concert en appartement, aux côtés de Francesco Bearzatti. Juin 2016 : Sélection aux Promenades Photographiques de Vendôme : Présentation du parcours "Et si le jazz est la vie autour d'une centaine de photographies et de la projection de 12 pœms-poèmes et une centaine de photo Octobre 2016 : Performance musicale et sonore lors du 13e Sunday jazz loft. Mise en musique de mes 12 poèmes de "Et si le jazz est la vie" par Francesco Bearzatti (sax tenor clarinette), Camille Bertault (voix), Federico Casagerande (guitare) et Thierry Eliez (piano et voix), en parallèle d'une projection aléatoire de mes 12 pœms poème par Matthieu Desport (vidéaste) Novembre 2016 : Création des Éditions de Ouf Bibliographie : 2006 : Ouvrage photographique “Téléphérique pour l'enfance”. Éditions Jean-Michel Place. Photographies, dessins, poèmes & maquette. 2010 : recueil de poésie “Des mots mis en baraques à sons”. Éditions Jean-Michel Place. Poèmes, dessins, photographies & mise en page. 2016 : "Et si le jazz est la vie" Éditions de Ouf. Poèmes, dessins, photographies & mise en page.
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