7 mai 2009, ma sœur allait fêter ses 40 ans dans quelques jours à New York et il ne m’était même pas venu à l’esprit de m’y rendre. Je m’étais exclu de ce moment de fête sans même m’en rendre compte ou plutôt je ne m’autorisais pas à en être. Ce n’était pas pour moi. Deux jours avant je n’avais pas de passeport valide, puis tout a basculé quand j’ai réalisé, presque trop tard, que ma place était là-bas à côté de ma sœur, aux côtés de mes parents.
9 mai 2009, je me retrouve à New York pour 72 heures.
Dans l’avion j’écris à ma petite sœur les raisons de ma venue sur les quatre côtés d’une enveloppe déchirée et dépliée d’American Airline. Quelque chose comme un je t’aime fraternel posé sur le seul papier à ma disposition, cette enveloppe qui a terminé saturée d’une écriture toute compressée par manque de place ou de temps pour tout dire.
Puis New York City m’accueille avec son odeur, ses bruits, son agitation, ses lumières tranchées, son gigantisme. Je me laisse prendre sans aucune résistance, tombant dans cet état particulier provoqué par le décalage horaire, avant de glisser dans le sentiment d’invulnérabilité que procurent des journées qui commencent très tôt et qui ne s’achèvent jamais. Dans trois jours c’est déjà Paris.

Depuis le taxi. Traversée de la ville et des différentes communautés

Manhattan. A l'angle d'un bloc de l'Upper Ouest
Tout va très vite, surprise, rires, larmes de joie, étonnement, embrassades, larmes d’émotion, cadeau, don du petit mot sur l’enveloppe reconfectionnée en lettre, larmes de bonheur…

S'il était écrivain, il pourrait me faire penser à Ernest Hemingway
Le lendemain vers 5h du matin j’arpente seul la ville, caméra et appareil photo au point, tout en réalisant ce que j’ai l’habitude de produire. Sans savoir que d’autres images m’ont donné rendez-vous ici pour m’emmener vers d’autres projets qui me tiendront excité pour les mois, peut-être les années à venir.

Petit déj. en vitrine à Manhattan
Pour l’instant c’est avec les photos de rues que je fricote. Jamais assez proche, jamais assez longtemps, jamais assez fortes, jamais assez patient. Je l’ai tellement entendu écrit par mes maîtres à attraper de l’image que je me demande pourquoi je me débats tant à vouloir croiser au coin d’une rue une photo de William Klein façon NY 1954-55 ou dans le pur jus des photos quotidiennes réalisées par Raymond Depardon pour Libération (juillet 1981). Pour quoi faire ? Encore des personnages qui marchent, l’obsession de ces visages qui viennent à moi, la volonté d’attraper leurs regards, de fixer l’expression de ces inconnus que je vais apprendre à connaître sur papier photo. Comme si je ne pouvais pas faire autrement. Comme si j’avais encore besoin de ces mêmes images que j’ai déjà tant cherchées, tant ratées et parfois trouvées…

Le mot taxi incrusté dans un geste de vie New-Yorkaise

Femmes aux lunettes mondaines encadrant des enfants de la rue

Un homme en casquette brisant l'air de son passage éclair dans la foule de la ville

Une femme de tête s'imposant face à la dureté de la cité

Une jeune femme aux lunettes de star blanches coupe une foule floue

La chaleur de la ville n'empêche pas les citadines de bouger de blocs en blocs

Dans l'ambiance souriante d'une rue de la "Big Apple Town"
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A propos Frèd Blanc
Tout a commencé dans les années 80 / 90 par Penninghen (l'ESAG) suivi d'un tour du monde.
30 ans après je suis devenu graphiste, photographe, poète & designer d’images (mentales & visibles) chez byfredblanc, anciennement edo.
Quand je ne traîne pas dans un musée aux côtés de ma famille (Astrid Bouygues, Monsieur Elia et Mademoiselle d'Esther), un carnet de croquis sous le bras, où que je ne glisse pas sur les pistes de ski d’Avoriaz appareil au point, je pédale dans Paris entre deux rendez-vous, soit en construisant des analogies pour une marque en devenir, soit en rédigeant un poème.
Projets :
Entre 1996 & 2016 : conseil & accompagnement en communication (labo pharmaceutiques, joaillerie, hôtellerie, services, industrie...)
1997 : Identité de Ladurée pour son ouverture aux Champs Élysées.
2002 : Agenda photographique international pour Sanofi Synthé-labo.
2010 : Sculpture monumentale en hommage à Jean Vuarnet
2012 : Coup de cœur de la 49e Bourse du Talent Reportage / Photographie.com
2014 : Création de l’évènement “Sunday jazz loft”, concert en appartement, aux côtés de Francesco Bearzatti.
Juin 2016 : Sélection aux Promenades Photographiques de Vendôme : Présentation du parcours "Et si le jazz est la vie autour d'une centaine de photographies et de la projection de 12 pœms-poèmes et une centaine de photo
Octobre 2016 : Performance musicale et sonore lors du 13e Sunday jazz loft. Mise en musique de mes 12 poèmes de "Et si le jazz est la vie" par Francesco Bearzatti (sax tenor clarinette), Camille Bertault (voix), Federico Casagerande (guitare) et Thierry Eliez (piano et voix), en parallèle d'une projection aléatoire de mes 12 pœms poème par Matthieu Desport (vidéaste)
Novembre 2016 : Création des Éditions de Ouf
Bibliographie :
2006 : Ouvrage photographique “Téléphérique pour l'enfance”. Éditions Jean-Michel Place. Photographies, dessins, poèmes & maquette.
2010 : recueil de poésie “Des mots mis en baraques à sons”. Éditions Jean-Michel Place. Poèmes, dessins, photographies & mise en page.
2016 : "Et si le jazz est la vie" Éditions de Ouf. Poèmes, dessins, photographies & mise en page.
Très belles photos mon pote.
J’adore !
…Et si l’on faisait une expo dans mon resto ?
Merci pour ces photos de NYC toujours pleines d’émotions
Les photos prises sur le vif… j’adore…
Une expo… bonne idée.
Only one word : Amazing !
J’ai beaucoup apprécié votre récit intimiste, ponctué par de somptueuses photos de NYC. Bravo !
MJ
Je viens de faire un très beau voyage, que ce soit au travers de vos textes ou de vos photos, j’en reviens enchantée…
C’est un réel plaisir de l’avoir découvert. D’ailleurs, pourquoi des photos en noir et blanc ?