
Autoportrait devant l'un de mes dessins décorant le stand. Il appartient à la série de ceux qui illustrent mon recueil de poésie (éd. Jean-Michel Place)
…16 juin 2010 :
15h. Me voilà physiquement sur le marché de la poésie. Je n’ai pas encore pris en main mon cutter alors que Noart a déjà bien avancé le montage du stand. Une heure s’est déjà écoulée. Je pars coller des affichettes sur les murs des cabanes pour annoncer notre installation. Je tapisse toute la place Saint-Sulpice de notre présence. Je reviens sur le stand. Il est terminé. Il est superbe !
19h30 est déjà là. Notre chez nous est sur pieds pour 4h30 en continu. Un sprint sans pause jusqu’à minuit. Ma voix n’est pas revenue. Les gens quant à eux arrivent sans relâche. Ils scrutent le stand, jouent avec les téléphones, écoutent les interprétations, se procurent le recueil, découvrent le tirage de tête, regardent les photographies. La soirée tourbillonne.
Je veux échanger avec un copain, il est déjà parti. J’essaye de présenter une amie à Noart. Elle attend 45 minutes sans que j’y parvienne. La soirée est déjà finie.

Elia Blanc (mon fils) écoutant des poèmes intégrés dans l'un des deux poémophones muraux. Il fait partie des comédiens qui ont enregistré les textes.
Les gens ont profité sans relâche de notre installation. Ils ont disparu si vite que je n’ai pas vraiment eu le temps de me rendre compte de leur présence. Huit tirages de tête sur dix sont partis avec eux. Nos petits badges noart&blanc découvrent leur nouvelle vie sur les vêtements de nos visiteurs. Nous sommes heureux. On remballe. La soirée a été courte et longue à la fois. Toujours avec cette même légèreté. Celle qui ne nous a jamais quittés tout au long de la construction de ce projet. Belle réussite d’équipe.
Un téléphone finit à la réparation. Le son s’est fait la malle comme ma voix. L’on est déjà demain. Noart est parti avec mon cutter. Je n’ai vraiment pas pu m’en servir.
17 juin. Une personne me remercie d’avoir écrit ce que j’ai écrit. Je ne sais pas vraiment pourquoi. Je l’ai juste écrit. Je ne sais plus non plus comment. Une femme me dit qu’elle a lu à haute voix mes textes à son mari. Que ce dernier lui a demandé d’en relire plusieurs passages. Cette anecdote m’a beaucoup touché. L’idée d’interpeller avec mes écrits m’a ému. Puis je me suis écroulé de fatigue. Une larme à l’œil.
21 juin. On est lundi soir. Je commence à être reposé. Je reste dans l’euphorie de mercredi dernier. La vie a repris son cours. J’apprends qu’un camarade de Noart a acheté l’un des téléphones exposés. Les voix de mes textes partent à leur tour. J’ai envie de travailler sur un nouveau recueil de poèmes pour l’an prochain.
En fait j’ai déjà commencé. Mon cahier du soir n’attend plus qu’une chose. Que je continue à le noircir de mon texte quotidien. Il faut juste que j’avance. Ce projet futur aura lieu ou pas. Je verrai plus tard. Pour l’instant, l’important est de me rendre régulièrement à mon rendez-vous d’écriture.