Dimanche 26 janvier, début d’après midi. Ça y est, dans moins de deux heures le premier “sunday jazz loft” va démarrer.
Je suis excité et enthousiaste à la fois. “Même pas inquiet” aurait pu dire l’un de mes enfants. Le compte à rebours a démarré. A peine arrivé, Francesco Bearzatti mime à Michel Benita l’une des compositions qu’il ont répété jeudi dernier.
Matthieu prépare les caméras pour réaliser une captation. Cette série de concerts est soutenue par Canon qui me prête du matériel pour filmer. Je suis ravi. Peut-être que nous retrouverons ces images dans mon futur web-doc sur le jazz. Quand il verra le jour.
Pour l’instant nous sommes encore au montage des 12 pœms-poèmes avec mon compagnon de route ; Matthieu Desport. Il a gagné la confiance de Francesco quand il lui a présenté les trois premiers pœms-poèmes finalisés. Francesco a vu à quel point travailler la musique était pour lui un jeu d’enfants.
Petit à petit les gens intègrent le loft, s’installent, attendent que les derniers retardataires arrivent. Le temps se fait un peu long pour ceux qui sont arrivés en avance.
Puis d’un coup je prend la parole. C’est l’heure. Je présente Francesco qui introduit Michel en quelques mots simples et souriants. La musique démarre.
Le public est vite embarqué dans ces sons qui rebondissent à souhait sur les murs blancs de l’appartement. Je capte des rires. Tout se déroule au mieux.
Le loft est plein d’yeux qui écoutent, de mains qui tapotent la musique dans un rythme aléatoire. Entre les applaudissements, les morceaux se succèdent jusqu’à l’arrivée d’une invitée surprise : Victoria Rummler, une chanteuse américaine. Elle commence son morceau par un soufflement vocal ; doux comme cette fin de dimanche après-midi.
Le public est conquis. Puis c’est déjà fini.
Mes enfants capturent des images photographiques. En parlant d’eux, m’a cousine me dit avoir vu des “toi petit”, avec leur boîtier autour du coup, à observer tout ce qui se passe. Jolie expression.
Le public se lève, conquis. Les chaises se plient, le buffet se vide dans une atmosphère chaleureuse qui dure l’espace d’un long moment. Les amis ne veulent pas partir.
D’autres ont déjà disparu alors que je n’ai pas eu le temps de les saluer.
J’attrape quelques mots au passage comme “qualité de l’acoustique”, “dextérité” ou “générosité”. Les gens sont contents, je jubile.
D’un coup, la pièce se vide. Astrid, Francesco et quelques copains traînent encore un peu, jusqu’au milieu de la nuit, avant de s’éclipser à leur tour. Il faut ranger, il est tard. Ça sent les restes pour quelques jours. 22 baguettes de pain à congeler, il y aura de quoi prendre de copieux petits-déjeuners dans les semaines à venir.
Lundi fut difficile à démarrer. J’étais littéralement en apesanteur. J’ai pédalé jusque chez Canon pour leur rendre le matériel. J’ai d’ailleurs continué à pédaler dans le plaisir tout au long de la journée. On ne peut pas dire que je fus très productif.
Nous avons eu beaucoup des mails de remerciements. Ils exprimèrent chacun à leur manière la qualité des musiciens comme la chaleur de notre hospitalité. Nous avons juste accueilli nos hôtes simplement, comme nous vivons, en nous occupant d’eux, avec l’envie que chacun prenne du bon temps.
Quelques jours plus tard, nous recevions deux cartes, dans des enveloppes, avec un timbre, comme à la grande époque de la poste. Deux cartes pour exprimer le plaisir d’avoir fait parti de cette première expérience musicale. Ce fut vraiment touchant.
Francesco à trouvé l’enregistrement sonore de très bonne qualité. Il reste ainsi une trace sonore de cette journée, couplée de photos. Pour ce qui est du film, nous verrons plus tard.
le prochain “Sunday jazz loft” va se dérouler dans quelques jours, il faut déjà s’y remettre ; invitation, programme, tirage photos, mailing, achat de nourriture, mise en place… et je ne sais quoi encore.
Mais pour l’unique fait de jouir d’une telle émotion, qui de surcroit s’étale sur plusieurs jours, je suis prêt à y retourner tout de suite.