…Ce mail de voz’images. J’y reviens. Ce mail qui se voulait musical en m’invitant à découvrir une sélection de photographies liées à la thématique de la journée. Appâté par une ancienne photographie de Johnny Hallyday à son époque yéyé, j’ai voulu en savoir plus sur la photo de ce chanteur à qui j’ai tiré le portrait à plusieurs reprises. Portraits intimistes que j’avais cadrés loin de la foule incontrôlable et des concerts-spectacles. Bien loin de l’univers de cette photo que je découvrais sur le site.
J’ai cliqué. Me voilà alors propulsé sur internet. Sur le site de voz’images. Différentes photos défilèrent sans me laisser le temps de souffler. Différents photographes, différents chanteurs, différents interprètes. Noir & blanc, couleur. Connus, peu ou pas connus, très connus, inconnus (de moi et peut-être aussi de vous).
Puis je me suis retrouvé devant une photo qui m’était familière. Que j’avais déjà vue quelque part. Mais où ? Henri Salvador sur scène, un verre à la main. J’ai regardé le nom du photographe. Il s’appelait… Fred Blanc. Mais c’est moi !
J’étais face à mon image. Face à un moi-même sans l’avoir voulu. Sans l’avoir même imaginé. Étrange sensation. Puis j’ai découvert un autre cliché que j’avais réalisé au Festival des Vielles Charrues à Carhaix, en Bretagne. Une photo de Maceo Parker. Et deux autres d’Henri Salvador. Puis une dernière de Ray Charles réalisée lors d’une soirée de charité dans un salon de réception à Neuilly. Ces portraits mélangés à ceux d’autres grands interprètes de Jazz. Souvent disparus. A qui je ne pourrai jamais tirer le portrait.
Je souris doucement en repassant cette scène où je me fais prendre par surprise par mes propres images. Utilisées par d’autres. Mises en scène autrement. Motivées par des objectifs différents des miens.
J’ai fermé le site. J’ai rêvassé quelques instants embarqué dans une musique plus photographique que sonore.
Je n’irai pas à la fête de la musique cette année faire des photos de nuit. Faire du flou. J’irai coucher mes enfants sur ce fond de bouts de concerts improvisés. Dans ce tout là bas qui s’efface en même temps que ma fille lutte contre le sommeil. Puis j’irai me poser à nouveau à ma table de travail. Là-haut. Dans cette pièce suspendue. Réservée à mes vagabondages mentaux. Avant d’écrire mon poème quotidien, avant de l’illustrer d’un bout de dessin fait de deux ou trois traits. Avant que je ne m’endorme, ma tâche quotidienne accomplie.
Pour découvrir d’autres photographies, bienvenue sur voz’images/photos de Frèd Blanc



