Elle l’a nommée 100% cruche

Il y a quelques semaines ma cousine qui est aussi ma filleule m’a demandé si cela m’amuserait de peindre une cruche pour une exposition collective qu’elle organisait. Elle avait découvert, peu de temps avant, mon nouveau carnet de dessin quotidien. Ce carnet remplis d’expérimentations graphiques réalisées avec un trait à l’encre noire, s’épaississant au fur et à mesure que l’on tourne les pages.

J’ai tout de suite accepté cette invitation incongrue où j’allais me retrouver, plutôt ma cruche, au milieu d’autres cruches réinterprétées par des artisans et des artistes, habitués ou non au medium cruche. Comme je n’avais encore jamais eu de relation de ce genre avec une cruche, j’étais tout excité.

Je me suis retrouvé projeté dans un atelier de céramique, entouré d’amateurs de tous âges et découvrant cette activité ludique lors d’un mercredi après midi de vacances. À mes cotés et ignorant autant la peinture sur cruche que moi, une autre artiste de l’aventure cruche était prête à attaquer la sienne.

Quelques heures plus tard, après avoir plongé les poils de mon pinceau dans cette peinture noire à émaux, épaisse, grasse et assez transparente, j’avais devant moi quatre réalisations à la couleur gris clair avant cuisson. Le temps de repasser à trois reprises chacun des traits pour les renforcer chromatiquement, la nuit était déjà tombée.

Le soir du vernissage dans la “maison de commerce”, magasin de décoration du quartier Saint-Germain, je découvrais mes œuvres cuites, avec la vraie couleur noire de mes dessins aux jeux de transparence choisis ou accidentels.

À peine projeté dans la peau d’un des artistes de la soirée et écoutant les observations des différents visiteurs, j’entendis deux femmes apprécier particulièrement mon écriture graphique. Figé par cette rhétorique glorifiant mes bouts de dessins, j’entrais en conversation avec elles avec un certain plaisir inavoué.

Cette situation c’est renouvelée à deux reprises, jusqu’à ce qu’un collectionneur d’art averti achète l’une de mes cruches. Celle aux deux visages séparés par la trajectoire d’une goutte tombant depuis son bec verseur. Maintenant c’est cruche, je ne l’ai plus. Mais il me reste toujours le dessin préparatoire.

Frèd Blanc – un photographiste poète qui dessine et fait l’acteur.
Sa motivation journalière a toujours été de concevoir et d’élaborer des projets croisant mes différentes disciplines artistiques. Que ce soit un agenda de photos sur l’enfance ou des ouvrages comme “Le Pari(s) confiné”.

©LaurinePaumardPhotographe

Que ce soit un recueil de poésie ou des poémophones donnant à entendre mes textes. Que ce soit une série d’animations avec des pœms-poème sur le jazz ou les Sunday jazz loft, concerts en appartements. Que ce soit un clip vidéo ou la mise en scène et l’interprétation d’un de ses textes pour le théâtre.

©LaurinePaumardPhotographe

Que ce soit les quarante trois carnets de poèmes et dessins quotidiens ou une fresque pour un restaurant. C’est encore et toujours cette même histoire qui se répète ; celle de découvrir, d’essayer puis de mélanger les genres pour continuer à explorer et à grandir. Cette aventure, elle se perpétue aujourd’hui avec ce dessin qu’il a imaginé puis réalisé pour et sur une cruche.

Avatar de Inconnu

About Frèd Blanc

Tout a commencé dans les années 80 / 90 par Penninghen (l'ESAG) suivi d'un tour du monde. 30 ans après je suis devenu graphiste, photographe, poète & designer d’images (mentales & visibles) chez byfredblanc, anciennement edo. Quand je ne traîne pas dans un musée aux côtés de ma famille (Astrid Bouygues, Monsieur Elia et Mademoiselle d'Esther), un carnet de croquis sous le bras, où que je ne glisse pas sur les pistes de ski d’Avoriaz appareil au point, je pédale dans Paris entre deux rendez-vous, soit en construisant des analogies pour une marque en devenir, soit en rédigeant un poème. Projets : Entre 1996 & 2016 : conseil & accompagnement en communication (labo pharmaceutiques, joaillerie, hôtellerie, services, industrie...) 1997 : Identité de Ladurée pour son ouverture aux Champs Élysées. 2002 : Agenda photographique international pour Sanofi Synthé-labo. 2010 : Sculpture monumentale en hommage à Jean Vuarnet 2012 : Coup de cœur de la 49e Bourse du Talent Reportage / Photographie.com 2014 : Création de l’évènement “Sunday jazz loft”, concert en appartement, aux côtés de Francesco Bearzatti. Juin 2016 : Sélection aux Promenades Photographiques de Vendôme : Présentation du parcours "Et si le jazz est la vie autour d'une centaine de photographies et de la projection de 12 pœms-poèmes et une centaine de photo Octobre 2016 : Performance musicale et sonore lors du 13e Sunday jazz loft. Mise en musique de mes 12 poèmes de "Et si le jazz est la vie" par Francesco Bearzatti (sax tenor clarinette), Camille Bertault (voix), Federico Casagerande (guitare) et Thierry Eliez (piano et voix), en parallèle d'une projection aléatoire de mes 12 pœms poème par Matthieu Desport (vidéaste) Novembre 2016 : Création des Éditions de Ouf Bibliographie : 2006 : Ouvrage photographique “Téléphérique pour l'enfance”. Éditions Jean-Michel Place. Photographies, dessins, poèmes & maquette. 2010 : recueil de poésie “Des mots mis en baraques à sons”. Éditions Jean-Michel Place. Poèmes, dessins, photographies & mise en page. 2016 : "Et si le jazz est la vie" Éditions de Ouf. Poèmes, dessins, photographies & mise en page.
Cet article a été publié dans Atelier, Carnet de croquis, Création, Dessin, Exposition, Galerie, Peintre, Peinture. Ajoutez ce permalien à vos favoris.

Laisser un commentaire